«Ils ne font pas et ils ne veulent pas que l’on fasse…» s’est indigné André Accary, déplorant que le Conseil Régional ne veut pas que le conseil départemental intervienne sur l’agriculture. «Il vaut mieux être agriculteur en Auvergne Rhône Alpes qu’en Bourgogne – Franche-Comté», a-t-il claqué ! Auparavant il avait aussi poussé un coup de gueule contre le fossé qui se creuse entre les métropoles et les territoires ruraux.
«Il y a un décalage entre un territoire comme la Saône et Loiire et les métropoles où tout vient naturellement»… C’est ce qu’André Accary a lancé devant les élus du conseil départemental, estimant : «Si on veut garder le même maillage, pour la santé, la gendarmeries, mais aussi bien d’autres domaines, alors il faut se battre et mettre de l’argent»
Et de poursuivre : «Quand vous voyez le budget culturel sur la région parisienne, c’est un fossé qui se creuse. Il ne faut pas s’étonner de la colère des gens, qui habitent dans 80% du territoire.
Sur le système hospitalier, nos hôpitaux sont des hôpitaux de soins de suite. Mâcon, Chalon, on ne fermera pas, mais on ne pratiquera plus».
André Accary rappelle : «Cela fait un moment que je le dénonce. Tant qu’on ne fera pas la différence entre les métropoles et des territoires plus ruraux, on ira dans le mur. Ne soyez pas étonnés de la révolte de la population.
On va pourser les gens à se battre. On ne donner aucune chance à 80% de nos territoires de se développer ou de renouveler leur population. Ce n’est pas une conception de droite ou de gauche. Le climat n’est pas bon et cela risque de s’accentuer»
«Il vaut mieux être agriculteur en Auvergne Rhône Alpes qu’en Bourgogne – Franche-Comté»
Un peu plus tard, le Président du conseil départemental a poussé un autre coup de gueule : «Il vaut mieux être agriculteur en Auvergne Rhône Alpes ou en PACA plutôt qu’en Bourgogne – Franche-Comté».
En cause, l’interdiction fait au conseil départemental d’apporter des aides aux agriculteurs, ce qui le rend rouge de colère : «Je veux bien ne plus financer les récupérateurs d’eau. On avait un mois de délai. Ce n’est pas de la politique politicienne, c’est juste de savoir si on vient en appui ou pas. Ce n’est pas un problème que ce soit la Région, c’est qu’elle ne le fasse pas.
On avait débloqué 13 millions pour la sécheresse. Est-ce que la Région le fera demain, si on a une situation identique ?
Dans d’autres régions ça fonctionne. Moi ce que me gène c’est quand il y a des difficultés, que le département est intervenu tout de suite, c’est parce que sur le gel dans le Mâconnais, juste à côté Auvergne Rhône Alpes était intervenue.
Moi ce qui me gène c’est que cela ne se fait pas. C’est un problème de volonté politique. Les récupérateurs d’eau, moi je dis c’est de l’environnement, et eux me disent c’est de l’économie.
Mais peut être que l’histoire ne s’arrêtera pas. Nous majorité départementale on a la volonté de soutenir l’agriculture. On va trouver une solution. Je travaille avec d’autres pour continuer de travailler… Je trouve dommage qu’il n’y a pas un vrai partenariat avec l’assemblée régionale, comme c’est le cas ailleurs». Et d’ajouter :
«Avec la loi, on n’aurait pas fait le centre départemental de santé. Les victimes ce sont ceux que l’on soutient».
Jean-Luc Fonteray, le leader de Gauche 71 demanda alors la parole pour lancer : «En dehors de toute démagogie, il faut les fondamentaux que la loi permet. Nous sommes tenus à respecter la loi. Je veux bien rentrer dans notre canton et dire c’est la loi. On allait jusqu’à hauteur de 80% La loi dit maintenant d’aller à maxi 40%»
André Accary devait conclure : «Aujourd’hui la Région nous dit que ce n’est pas possible. Pourquoi c’est possible dans les autres Régions ?
Aujourd’hui sur l’agriculture ils ne veulent pas faire et ils nous empêchent de faire. A partir du moment ils interviendront sur l’eau, sur le gel, ça me conviendra. Mais pas autrement».
Alain BOLLERY