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09/07/2021 03:19
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Christophe Bussière, chirurgien orthopédique : «Des techniques innovantes et sécurisantes pour le patient»

«Je pense qu’en tant que patient on a besoin d’être entre les mains de gens qui ont de l’expérience»



Cette technologie est réservée au genou ou d’autres type d’opérations ont déjà eu lieu ?
CHRISTOPHE BUSSIERE : «Le laboratoire avec lequel nous collaborons a déjà travaillé sur la chirurgie du rachis, de l’épaule - ce laboratoire a fait un essai en suisse il y a une ou deux semaine - et la chirurgie de la hanche. Ce genre de technologie existe déjà dans l’industrie. Dans la chirurgie cette méthode existe en neurologie. Si nous devons intervenir sur une partie spécifique du cerveau on peut être assisté par l’intelligence artificielle ou un système de capteurs».

Vous avez déjà essayé le robot chirurgical ?
«J’ai déjà essayé le robot mais c’est quelque chose que pour l’instant je ne préfère pas retenir. L’écueil principal c’est la durée de l’opération. Faisant les premiers essais en France de la réalité augmentée nous sommes quand même sur une chirurgie confortable en 1 heure. Sur le robot, dans les même conditions, nous sommes sur du 2h , 2h30. Les collègues qui font du robot notamment dans les CHU réduisent la durée opératoire car ils sont entre 1h15 et 1h30 mais cela reste tout de même un frein car plus le patient est ouvert longtemps plus il y a de risque d’infection, d’hématome ou de raideurs musculaires. Le but de changer nos habitudes est d’être un peu plus précis, de vérifier à quelle hauteur de coupe nous réalisons notre chirurgie et surtout de mieux équilibrer les ligaments. Cet objectif, si nous sommes obligé d’utiliser des moyens qui font prendre des risques par la longévité de l’opération, dans le rapport bénéfices/risques c’est difficile de faire le choix d’utiliser cette technologie.
En une heure on a pu faire une chirurgie confortable. Nous n’avons pas révolutionné notre méthode. Nous assurons seulement la bonne position de l’implant. Cette technique ne permet pas de gagner du temps, elle permet de ne pas en perdre».

Alors robot chirurgical ou lunette de réalité augmentée ?
«Ce qui est intéressant avec la lunette c’est que l’on peut garder les yeux rivés sur le champ opératoire. Avec le robot, les aller-retours de la tête vers la console nous font perdre un peu de temps. Pour l’instant je regarde encore la console pour ne pas me faire piéger par la lunette mais je pense que très vite je n’aurai plus besoin de vérifier sur la console ce qu’il se passe. Je ne regarderai plus la console mais mon regard sera focalisé sur le patient. C’est comme la conduite tête haute. Je regarde mon champ opératoire tout en ayant des informations qui apparaissent dans mon champ visuel».

Est-ce important de toujours être à la pointe de la technologie en médecine ?
«Je pense qu’en tant que patient on a besoin d’être entre les mains de gens qui ont de l’expérience. Quand on ne fait que ça (en l’occurrence la chirurgie du genou), on a envie d’être de plus en plus efficace et sécurisant pour le patient. De plus l’Etat nous demande d’être de plus en plus rapide en période d’hospitalisation. De plus en plus d’opérations se déroulent en ambulatoire. Pour le moment nous préférons garder les patients 2 à 3 jours dans notre établissement.
Plus nos méthodes sont simples plus le temps opératoire est réduit, moins le saignement est important et plus le patient se rétablira plus vite. Toutes les techniques innovantes qui nous permettent d’être plus sécurisant pour le patient, tout en réduisant la durée moyenne de séjours sont des techniques intéressantes. Donc à ce titre je m’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies».

Pour le futur vous aimeriez quoi ?
«Nous avons déjà franchi un certains nombres d’étapes. Il y a tout un domaine intéressant qui est les prothèses faites sur mesure. Nous avons l’expérience de cela avec les patients qui ont eu des déformations suite à une maladie particulière ou un traumatisme important avec une déviation des os, on ne peut pas mettre de prothèse standard.
Nous sommes obligé d’adapter notre implant à une anatomie qui est particulière. Nous avons des guides de découpes sur-mesure. Je savais quelle taille je devais utiliser et j’ai confirmé que la taille était bonne par rapport à ce que j’avais pu constater en pré-opératoire. Le tout-sur-mesure, c’est intéressant et des progrès sont faits.
Notre seule inquiétude est que si jamais la taille ne correspond pas avec ce que l’on constate durant l ‘opération, c’est la catastrophe car nous n’avons pas de deuxième implant. Alors que là si la machine m’avait donné la mauvaise taille je peux m’adapter en allant chercher un autre implant puisqu’il existe une vingtaine de tailles. Quand on fait du sur-mesure nous devons utiliser ce que l’intelligence artificielle nous dit. Aujourd’hui c’est quelque chose qui m’intéresse mais il y a encore des choses à expérimenter.
Nous notre métier c’est d’essayer de s’améliorer sur nos techniques de pose mais aussi de travailler avec les laboratoires sur des choses meilleures pour que demain on ai franchi une étape supplémentaire».
Propos recueillis par Manon Bollery





UNE SOLUTION INNOVANTE AU SERVICE DE LA CHIRURGIE DU GENOU ET DU BIEN-ETRE DU PATIENT


Des lunettes permettant de voir en réalité augmentée sont utilisées au Centre Orthopédique Médico Chirurgical de Dracy-le-Fort pour la pose d’une prothèse totale de genou
L’équipe de chirurgiens orthopédistes du CMC de Dracy-Le-Fort réalisera ce jeudi 8 juillet 2021, la mise en place d’une prothèse totale du genou avec l’aide de lunettes permettant de voir en réalité augmentée.
Ce type d’intervention sur le genou a déjà été réalisé en Australie, en Belgique et en Suisse mais une seule fois en France.
Le Centre Orthopédique Médico Chirurgical de Dracy-Le-Fort, qui vient tout juste, en juillet 2021, de rejoindre le Groupe Vivalto Santé, est un établissement privé spécialisé dans le traitement des affections osseuses, articulaires, rachidiennes et oculaires. Cet établissement à taille humaine bénéficie d’une solide réputation régionale et même nationale. Ouvert depuis 1976 l’établissement est doté de près de 200 lits et dispose d’un plateau technique de haut niveau. Chaque année de nombreux patients sont accueillis par une équipe pluridisciplinaire chirurgicale, médicale et paramédicale. L’importance et la qualité des équipements, la rééducation dotée d’une balnéothérapie ainsi que l’environnement du Centre Orthopédique sont autant d’éléments favorables à un retour rapide des patients à la vie active.
Sa culture de l'innovation permet au CMC de développer en permanence de nouvelles techniques. C’est le cas notamment en orthopédie, où de nouveaux outils permettent au chirurgien de réaliser des actes à la fois plus précis et mieux adaptés au besoin du patient.
Ainsi, le Docteur Bussière effectuera le jeudi 8 juillet, sa première pose de prothèse totale de genou en utilisant des lunettes innovantes qui lui permettront d’accéder à son guide de coupe habituel en réalité augmentée.
Ce guide est adapté à l’anatomie de chaque patient à partir d’images scanner et/ou IRM, il permet au chirurgien d’effectuer une navigation classique afin d’obtenir la meilleure coupe osseuse et le meilleur équilibrage ligamentaire dans le but de prévenir les problèmes d’instabilité du genou.
Cette navigation classique va être améliorée grâce à la technique de réalité augmentée. Celle-ci permet en effet d’affiner la pose des capteurs, qui seront connectés directement sur les lunettes et interprétés par intelligence artificielle (IA).
Le chirurgien visualise ainsi en simultané le site opératoire et le guide de coupe qui s’affiche sur le bas de ses lunettes. Cette nouvelle ergonomie autorisée par l’IA lui permet d’ajuster l’axe de pose d’un seul regard plutôt que d’avoir à consulter un écran classique. L’objectif est de réduire la durée opératoire en assurant la technique de pose prothétique tout en facilitant la récupération rapide.
Enfin, la réalité augmentée permet aussi de contrôler l’équilibrage des ligaments de façon millimétrée ce qui évite l’instabilité du genou.
Cette navigation améliorée est une véritable avancée dans le traitement prothétique du genou, elle permettra à terme de s’affranchir de l’actuelle console utilisée en salle d’opération.
 "Ce nouvel outil de navigation améliorée permet de réaliser un vrai gain de temps lors de la pose d’une prothèse totale de genou et apporte ainsi un véritable bénéfice au patient. Il y a certes une phase d’accommodation entre la vision réelle et la vision virtuelle à prévoir pour le chirurgien, mais on s’adapte très vite " nous explique le Dr Bussière.
Ces lunettes NextAR ergonomiques et simples d’utilisation ont été développées par le laboratoire Medacta International, une société Suisse spécialisée en orthopédie.
Ces lunettes possèdent une autonomie de 4 heures, elles vont venir compléter l’offre de technique opératoire du Centre Orthopédique Médico Chirurgical de Dracy-le-Fort.

Le Groupe VIVALTO SANTÉ en quelques mots :

Créé en 2009 par Daniel CAILLE, et aujourd’hui composé d’un réseau de 45 établissements de santé, situés dans 8 régions : Bretagne, Normandie, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Hauts-de-France et Bourgogne-Franche Comté, le Groupe Vivalto Santé, est désormais le troisième groupe de l’Hospitalisation Privée en France.
Le Groupe Vivalto Santé a pour ambition de mettre en œuvre des projets médicaux structurants afin de consolider ses pôles d’excellence et de renforcer les expertises médicales au sein de chaque établissement. C’est pourquoi son réseau d’établissements constitue un maillage territorial fort afin de répondre aux attentes de l’ensemble des professionnels de santé et des patients.
Depuis 11 ans, le Groupe Vivalto Santé connait une croissance significative grâce à sa stratégie d’acquisition qui tire son attractivité d’un modèle d’entreprise unique : « la Troisième Voie ». Ce modèle, développé par le Groupe est fondé sur un partenariat médical et capitalistique regroupant à la fois les praticiens du Groupe et des investisseurs financiers dans une gouvernance partagée.
Par ailleurs Vivalto Santé est le premier groupe de l’hospitalisation privée à s’être engagé dans une démarche d’entreprise à mission en se dotant d’engagements à visée sociale, sociétale et environnementale qui donnent du sens à son action de tous les jours au service des patients.

Communiqué