Dans une interview à creusot-infos, André Accary annonce une réunion nationale du Beauvau de la sécurité civile (des pompiers et des SDIS) le 12 décembre à Mâcon. La réunion sera consacrée aux aspects financiers. André Accary a aussi parlé des gendarmeries en Saône et Loire.
Mardi, le Ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, a reçu François Sauvadet, Président des départements de France et du conseil départemental de Côte-d'Or et André Accary, président du conseil départemental de Saône et Loire.
Une rencontre au cours de laquelle il a été question de l'avenir des services départementaux d'incendie et de secours, dont André Accary est le Président de la commission national à Départements de France.
Le Président du conseil départemental de Saône-et-Loire a répondu aux questions de creusot-infos.
Vous étiez hier chez Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, quel était le but de la réunion et avec qui s'est-elle tenue ?
ANDRE ACCARY : «Alors c'était en tout petit comité, c'est-à-dire on avait en effet le ministre de l'Intérieur, son directeur de cabinet, le préfet que nous connaissons bien puisqu'il était préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, et puis son conseiller spécial, et vous aviez aussi le directeur de la sécurité civile, ainsi que François Sauvadet, au titre de président de l'ADF, et moi-même, puisque je suis en responsabilité, c'est-à-dire président de la commission SDIS de France».
Suels ont été les sujets abordés ?
«L'objectif, c'était de faire un point complet sur la situation des SDIS et les besoins nécessaires pour les années futures. Liés notamment au changement climatique et aux conséquences pour mieux les anticiper et les traier, sur le terrain.
Ca veut dire des investissements supplémentaires et aussi une montée en puissance du fonctionnement concernant les SDIS et de remettre sur la table toutes les pistes qui vont être travaillées notamment pendant le Beauvau.
Je rappelle que la reprise du Beauvau a été annoncée pendant le congrès national des pompiers à Mâcon et donc la reprise est concrète puisqu'elle se fait le lundi 25 novembre pour une première réunion assez technique.
Et je vous l'annonce, une deuxième réunion à Mâcon le 12 décembre, qui là va travailler sur les aspects financiers, c'est-à-dire comment rechercher de nouvelles recettes. De façon à appuyer le financement des collectivités locales et du département»
Les besoins sont estimés à combien ? C'est en milliards ?
«Mais évidemment, on le voit bien par ce changement climatique... On a eu encore il y a quelques jours dans l'Isère, des phénomènes qui font qu'on a des interventions finalement de plus en plus spécifiques, avec du matériel aussi de plus en plus performant, des formations aussi de plus en plus performantes. Et donc des besoins financiers évidemment plus importants. Aujourd'hui, on arrive, on est, j'ai envie de dire, au maximum de ce que les collectivités peuvent apporter, elles ne peuvent pas aller plus loin.
On a vraiment alerté le Ministre sur ce phénomène-là. En plus, vous connaissez l'histoire avec les départements où on va encore leur ponctionner, bien sûr, des recettes. Donc, si vous voulez, aujourd'hui, il faut vraiment qu'on ait une recherche et un travail».
Dans quelles directions ?
«On a proposé plusieurs pistes de travail qui seront évoquées, notamment pendant le Beauvau de sécurité civile. Ces pistes de travail, en effet, ce sont des nouvelles sources de revenus pour financer les SDIS de France»...
Quelle piste la plus sérieuse, vous envisagez ?
«Il y en a plusieurs. Il n'y a pas qu'une solution. Donc, je ne vais pas les détailler là»
La plus urgente, ce serait laquelle ?
«Je pense que c'est l'association de toutes ces pistes-là. Donc il y a un vrai travail de fond. Nous avons eu un ministre de l'intérieur très à l'écoute, mais surtout avec l'envie, en effet, de trouver des solutions.
On a un ministre qui vraiment est déterminé à trouver, sans doute par le fait qu'il a été aussi président de département... Il a été sur des postes d'exécutif importants, et il est bien conscient de la situation parce qu'il connaît très bien la situation. Il est en effet tout à fait ouvert à travailler des pistes législatives, des pistes aussi de travail concernant, eh bien, la recherche de financement.
Et tout de suite, sur les quelques pistes qu'on lui a présentées dans un premier temps, il va lancer tout de suite des études de faisabilité et des possibilités, en effet, d'arriver à un... Donc tout ça, on va rentrer dans un moment de discussion important, de travail»
À quel horizon il faut des décisions ?
«Le plus vite possible. Il faut des premières mesures qui soient assez rapides, dès cette année, c'est-à-dire effectives pour l'année prochaine, ça c'est sûr. Un premier volet, sans doute, de décisions très rapides, et puis après, dans le temps, d'autres décisions qui pourront intervenir, le temps de les mettre en place».
Vous l'avez senti très à l'écoute ?
«Oui, il est conscient de la situation, parce que ce que l'on dit, ce que l'on évoque depuis des mois, il l'a entendu et il le sait, il en est conscient...»
Il y a aussi le sujet des gendarmeries qui dépendent du ministère de l'Intérieur, on en est où ?
«Moi j'ai voulu, et d'ailleurs c'était aussi l'objet de la double rencontre mardi, c'est sur les gendarmeries.
J'ai rappelé l'histoire, c'est-à-dire ce qui s'est passé en Saône-et-Loire, puisque c'est unique en France. Et donc j'ai simplement, puisqu'il vient d'être nommé ministre d'Intérieur, bien rappelé les conditions. Et comme j'étais avec le directeur de la sécurité civile, eh bien j'ai bien rappelé les conditions, en effet, de toutes ces discussions et de ces accords qu'il y avait eus avec son prédécesseur.
L'accord qu'on a signé, d'ailleurs, en Sâone et Loire. Donc, simplement, c'est un rappel. Et puis, surtout, l'urgence aussi du calendrier, parce que le département est prêt à démarrer. J'ai bien rappelé l'urgence, en effet, d'avoir le feu vert pour démarrer».
Quel calendrier ?
«On va démarrer les premières reconstructions de gendarmerie qui étaient en mauvaise état».
Ça serait quand et où ?
«Eh bien, ça serait la première, c'est à Bourbon- Lancy.
On va présenter les plans la semaine prochaine, d'ailleurs. Et puis j'ai évoqué aussi le cas des quatre nouvelles gendarmeries que nous avons pu obtenir en Saône et Loire. J'ai demandé le feu vert pour lancer la premières...
Je pense que j'ai été entendu».
Ca serait où la première ?
«Ce sont eux qui choisissent le lieu. Vous savez qu'il y a quatre zones qui ont été définies. Une mobile qui est à Autun et puis autrement trois autres fixes.
Il y a deux territoires qui sont prêts pour la première... En tout cas, moi j'ai fait une demande, elle a été bien entendue, et derrière c'est aussi pour qu'il n'y a pas que le bâtiment, il faut que derrière il y ait un recrutement des nouveaux gendarmes pour la Saône et Loire
C'est pour ça que je voulais mardi en parler au ministre de l'Intérieur, pour que je sois sûr qu'il y ait un suivi sur ce dossier là».
Recueilli par Alain BOLLERY