
«Le méga feu de l’Aude rappelle celui vécu par la Gironde il y a 3 ans», souligne André Accary qui souhaite rapidement une loi. Il était jeudi à Poissy pour la restitution du Beauvau de la Sécurité civile.
Ce jeudi 4 septembre, se tenait à Poissy dans les Yvelines, la restitution des conclusions du Beauvau de la sécurité civile. Pour l’occasion, François Noël Buffet, ministre délégué auprès de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, avait réuni les acteurs de la sécurité civile.
Les Départements de France, financeurs principaux des services d’incendie et de secours (Sdis) dans notre pays, étaient représentés par André Accary, le Président du département de Saône-et-Loire, et Président de la commission SDIS à Départements de France.
Quelle est votre analyse sur la restitution du Beauvau de la sécurité civile ?
ANDRE ACCARY : «C’est un travail très important qui a été réalisé. Rappelez vous, le Beauvau de la sécurité civile avait été relancé il y a un an lors du congrès des pompiers qui s’était tenu à Mâcon.
Un large travail de concertation nationale a été mené avec tous les acteurs de la sécurité civile, pour réfléchir au mode d’organisation de notre modèle, sa gouvernance, son financement, son adaptation aux conséquences du changement climatique.
Ou encore la protection du volontariat qui a d’ailleurs permis au ministre d’évoquer jeudi le sujet de « la NPFR » (Nouvelle prestation de fidélisation et de reconnaissance) qui ne doit pas être remise en question » et la publication du décret concernant la bonification des trimestres des sapeurs-pompiers volontaires».
Comment avez-vous avancé et travaillé ?
«Depuis 12 mois, plusieurs réunions se sont tenues partout en France. Nous avions d'ailleurs accueilli une séquence à Mâcon en février dernier sur la question essentielle de la pérennité des finances de nos Sdis. J’ai été reçu à plusieurs reprises, avec François Sauvadet, le Président de Départements de France, pour rencontrer Bruno Retailleau, François Noël Buffet et leurs équipes, pour leur faire part des propositions de nos Départements.
Nous disposons désormais, avec cette synthèse, d’un document qui pose le constat et formule des propositions, reprenant notamment celles de nos collectivités».
Justement, quelle suite sera donnée à ce travail?
«C’est tout l’enjeu des semaines à venir… L’instabilité politique que nous vivons ces derniers mois au niveau national a des répercussions très directes et immédiates sur ce genre de projet et son calendrier.
Pour trouver une traduction concrète, il faudra désormais rapidement un projet de loi de modernisation sur la sécurité civile. Mais il ne m’a pas échappé qu’il pourrait y avoir un changement de gouvernement prochainement , nous verrons bien…
Dans tous les cas, et j’en remercie sincèrement François Noël Buffet, ce Beauvau de la sécurité civile a trouvé une conclusion, ce document existe et permettra je l’espère d’aller vite désormais».
En mai dernier, vous aviez réuni les Présidents et Présidentes de départements sur la base des Canadairs de Nîmes Garons. Vous aviez indiqué à l’époque que tous les territoires en France pourraient être désormais concernés par les feux de forêts. On en a vu l’ampleur cet été. Quel a été votre sentiment ?
«Le sud de la France a été particulièrement éprouvé. Le méga feu de l’Aude rappelle celui vécu par la Gironde il y a 3 ans. Mais nous avons aussi constaté que les feux pouvaient survenir bien plus au Nord. Nous l’avons aussi vécu au mois d’août en Saône-et-Loire avec des seuils d’alerte jamais connus.
Les conséquences sont considérables, aussi bien sûr le plan humain que matériels. Il faut toujours tirer les leçons de ces événements. Mais nous devons aussi retenir que , grâce à nos pompiers, à l’entraide entre départements, et à son organisation, notre modèle de sécurité civile a su faire face. Il convient néanmoins de l’adapter aux nouveaux risques et aux réalités d’aujourd’hui. Notre modèle comporte des forces mais aussi des faiblesses qu’il faut corriger. C’était ça aussi le sens du Beauvau de la sécurité civile. Et j’espère sincèrement que tout ce travail se traduira rapidement en actes».
Recueilli par R.P.





