Communiqué :

Le baudet du Poitou pour protéger les troupeaux de Saône-et-Loire, quelle ânerie !

La situation singulière de la Saône-et-Loire vis à vis des attaques de troupeaux par le loup - à savoir la multiplication des attaques récentes et surtout le fait que des veaux et des vaches en deviennent la cible - avait encore peu attiré le regard des experts nationaux.
C’est chose faite avec Benoit Biteau, l'ambassadeur revendiqué des agriculteurs chez les Verts au Parlement européen, spécialiste comme on sait de l’irrigation et des "méga- bassines" mais aussi, donc, de la cohabitation avec les prédateurs sauvages, qui partageait hier son savoir et ses conseils avec nous.

J’avoue modestement que je ne savais rien encore avant-hier des vertus protectrices du Baudet du Poitou, cette science n’ayant malheureusement pas atteint notre département. Ni même, à ma connaissance, les Alpes du Sud, confrontées de façon croissante depuis des décennies aux attaques incontrôlables sur les moutons, ou le Doubs voisin récemment victimes sur des bovins laitiers. Voilà notre ignorance à tous réparée.
Ce serait bien si c’était si simple. J’ai bien peur pourtant que ce ne soit pas le cas. J’ai bien peur que quelques ânes, aussi courageux et entraînés soient-ils, ne suffisent pas en l’occurrence.
Est-ce que je pense qu’il faut exterminer le loup comme semble le juger notre expert ? Non, personne n’a jamais dit ça, ça n’aurait pas de sens et c’est impossible. Mais en éliminer quelques-uns, de façon ciblée, pour qu’ils cessent de s’attaquer à des troupeaux impossibles à protéger et qui n’en étaient pas victimes jusqu’à maintenant, ça, oui, ça me semble raisonnable. Les meutes se vengeront nous prévient-il en fin connaisseur. Nous verrons. Ce n’est pas ce que j’ai lu chez d’autres experts, mais c’est souvent comme ça en science, il y a des controverses.
Monsieur Biteau, vous devez pourtant le savoir, la situation est douloureuse, sensible ici, en particulier évidemment pour les éleveurs désespérés de trouver des animaux morts dans leurs prés au réveil et démunis pour l’empêcher. Il n'y a pas de remède miraculeux, sinon nous l'aurions déjà mis en place.
Avec vos positions très souvent dogmatiques, je me demande parfois quel agriculteur se sent représenté par vous. Gardez vos caricatures et vos leçons déplacées pour les colloques d'EELV. Les éleveurs en général, et ceux de Saône-et-Loire en particulier, ont besoin de tout sauf de ça.

Jérémy Decerle

Député européen et éleveur