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> Opinion > De droite
06/06/2023 18:15
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OPINION : «Mettons enfin les moyens pour la sécurité et face aux trafics au Creusot», lance Charles Landre

Communiqué :
Mettons enfin les moyens pour la sécurité et face aux trafics au Creusot
Il y a quelques le sénateur Jean-François Husson, dans une question au gouvernement citait malheureusement Le Creusot en premier lorsqu’il s’agissait d’illustrer les ravages des trafics dans les villes moyennes. Quelle image !
Et le maire du Creusot a multiplié les interventions ces derniers jours pour dire : « tout ça est derrière nous », « il n’y a pas une ville qui échappe au trafic de drogue » ou encore « nous sommes la 4ème ville la plus sure de France ». Et de se féliciter d’un trafic de « parisiens » démantelé il y a 4 ans.

C’est volontairement occulter ce que notre ville subit, ce qu’on n’ose dire et surtout ce qu’on ne fait pas pour la sécurité des Creusotins.
Invisible pour certains il n’en reste pas moins que nous vivons au rythme d’une fusillade à l’arme automatique par an, hier rue de l’Yser, avant hier au Tennis et à Torcy, entre temps à Montcenis. Aux abords du quartier Lapérouse, de la rue de la Marne, de la Charmille, du Pilon, de la Molette, le trafic est bien là, il se déplace, et la vue de ses trafics, comme de la multiplication de l’errance et de la misère, de la petite délinquance gratuite comme la dégradation des espaces urbains, s’est tristement banalisée.
Le discours fataliste, celui qui déplore le manque de moyens de l’État tout en ne faisant rien pour en obtenir, a montré ses limites et ses échecs.
Passons enfin à l’action en engageant concrètement la ville pour la sécurité publique et dans la lutte contre la délinquance.
Le maire a les moyens et le devoir d’agir.
Pourtant à rebours de ces enjeux, en 2023 le budget d’investissement de la ville du Creusot en matière de sécurité - comme en matière de santé d’ailleurs - est simple : zéro euro. Voilà la réalité.
Ces dernières années, le refus constant de développer la police municipale est  symptomatique d’une incapacité à prendre la mesure du problème. Depuis le début des années 2000 le rôle des Polices municipales est au coeur des politiques de sécurité publique. En France, l’effectif moyen est de 20,2 agents pour les villes entre 20000 et 100000 habitants, avec en moyenne, 5,3 policiers pour 10000 habitants. Au Creusot, pour atteindre seulement à la moyenne il faudrait donc 11 policiers quand il n’y en a que 5…
Alors que la Police municipale devrait disposer, depuis l’année dernière, d’une brigade canine, nous avions demandé que le chien soit ponctuellement mis à disposition de la Police nationale et de la gendarmerie pour procéder à la recherche de stupéfiants. Refus de l’exécutif municipal. A quoi servira il alors ? On ne le sait encore.
Enfin lorsque quelques caméras de vidéo-protection ont été installées dans le secteur du Tennis, puis de la Molette, en réaction aux fusillades, j’ai demandé quel plan de caméras était prévu à l’échelle de la ville, comme le recommandent tous les rapports sur ces questions. Il n’y en a pas et n’y en a jamais eu.
Face à la délinquance, comme face aux trafics il faut enfin avoir le courage politique de dire aux trafiquants qu’ils n’ont pas leur place dans notre ville. Multiplier les déclarations fatalistes ne sert à rien, mettons en place les moyens dont devrait s’être dotée une ville de 20 000 habitants.
Le Creusot qui a tant d’atouts – le socle industriel, la gare TGV, la proximité de l’A6 - pour développer un climat de création économique et culturel plein de vitalité, mais le Creusot qui a perdu près de la moitié de sa population sous cette majorité municipale, a deux enjeux essentiels : recomposer un tissu de santé et s’engager enfin frontalement dans la lutte contre les trafics.
Car face à la gangrène que constituent les trafics il n’est plus temps de nous dire les « plus sûrs de France ». Agissons, enfin, par un discours public fort à l’égard de l’État et des trafiquants, par un soutien total aux policiers et aux gendarmes du secteur, par la mise en œuvre, enfin, d’une vraie politique municipale de sécurité publique, de prévention et de sanction.
Mais pour cela, par delà les discours, il faut commencer par mobiliser un budget d’investissement.
Car l’un des rôles essentiels du maire, en 2023, c’est d’assurer la sécurité de ces concitoyens.
Charles Landre