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06/12/2022 03:15
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OPINION : Les économies de chauffage au Château, plutôt que la piste dans le parc...

Les bandes noires ont toujours fait parler. Au XIX siècle, à Montceau-les-Mines elle était humaine et d’inspiration anarchiste. Matérielle et agressive, celle qui au Creusot traverse au XXI siècle le Parc de la Verrerie semble faire l’unanimité contre elle. Si la ville voulait se distinguer, c’est gagné.
En termes de mobilité, vouloir joindre deux parties de ville coupée par un parc est légitime. Le faire à contre-courant des tendances nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique et artificialiser d’un noir bitume une allée du poumon vert creusotin est une erreur.

Doit-on s’en étonner ?
Cette bande noire n’est qu’un symptôme et la conséquence d’un mal plus profond. Si la conscientisation de la catastrophe écologique progressait dans les esprits, au sein de la municipalité du Creusot, il y a peu encore, en entendre parler voyait des élus se tordre de rire à s’entremêler les côtes, devoir en parler leur provoquait des aphtes. Interroger l’avenir écologique de notre planète n’a jamais été leur fort. Rappelons-nous combien les élus verts ont pu être moqué. Quelques canicules plus tard et un constat alarmant partagé par tous, ils doivent intégrer après une conversion tardive un logiciel qu’ils ne maitrisent pas. Rien d’étonnant que rattrapée par ces sujets la majorité municipale impréparée fasse dans l’empressement de regrettables faux pas.
Ils n’ont pas bénéficié comme nos élites parisiennes gouvernementales d’une formation, on ne rit pas, chargée de combler et remédier en quelques heures les lacunes et incompétences vieilles au bas mot d’un demi-siècle. Le gap à combler est encore gigantesque.
Localement, la réhabilitation (vers le bien-être) d’une piscine énergivore, sans intégrer les nécessaires aménagements répondants aux indispensables dispositifs d’économie d’énergie, révélait déjà une absence d’anticipation aussi brillante que le bitume est mat.
Je n’évoquerai pas ici le label « ville à vélo », sujet qui mériterait un développement à lui tout seul, tant sur la base de nobles ambitions il a vu des concrétisations faites dans la précipitation.
En l’absence d’opposition forte et crédible, on préfère au Creusot le passage en force et faire sienne la maxime creusotine « Y z’y comprennent rien, c’est moi que j’suis élu, c’est moi que j’décide ».
Par voie de conséquence le vrai débat participatif est absent, l’ersatz qui consiste à présenter en réunion publique des dossiers déjà ficelés bien présent.
La somme rondelette de 150 000 euros est avancée quant à l’investissement nécessaire à la pose du polémique ruban d’asphalte. Des citoyens s’en offusquent. Si elle s’avère juste, attendons-nous comme pour tout investissement conséquent contesté, à ce que l’argument passe-partout nous soit servi ; à savoir que le coût est amoindri par des aides du conseil départemental ou du conseil général ou de tel ou tel ministère ou peut-être même de l’Europe. Comme si tout à chacun ignorait que l’aide d’où qu’elle vienne est issu de l’impôt, non pas de la planche à billets ou d’un généreux donateur.
A l’heure où la température des bâtiments communaux est étroitement surveillée, à l’heure où la fréquentation des halles sportives et de la piscine est revue à la baisse pendant les vacances, à l’heure où se pose la pertinence de l’éclairage publique, à l’heure où le moindre watt est chouchouté, n’y avait-il pas mieux et plus urgent à faire ?  A un jet de pierre de la bande noire, les bureaux du Château de la Verrerie siège social de la CU peinent par grand froid à atteindre les 19° recommandés. Ils attendent le remplacement de plus de 250 portes et fenêtres d’un autre âge, vétustes et à simple vitrage.
Un poil de férocité teintée d’une pincée d’indulgence me font dire que le logiciel est loin d’être acquis, les choix difficiles, et en la matière malheureux.
Mac Adam