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08/05/2025 09:02
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ENVIRONNEMENT : «Pourquoi les néonicotinoïdes doivent rester interdits»

Selon le syndicat des apiculteurs, la mobilisation contre la proposition de loi Duplomb rassemble «scientifiques, professionnels de santé, élus, citoyens et ONG».
Communiqué de l'Union nationale de l'apiculture française du 7 mai 2025 :

Hier, mardi 6 mai, une conférence de presse s’est tenue à l’Assemblée nationale à l’initiative de l’Union Nationale de l’Apiculture Française pour alerter sur les dangers de la proposition de loi Duplomb, actuellement en cours d’examen par les Commissions de l’Assemblée nationale avant le vote en plénière fin mai. Ce texte, soutenu par certains syndicats agricoles et une partie du gouvernement, ouvre la voie à une ré autorisation de trois néonicotinoïdes, ces pesticides interdits en France depuis 2018.

Aux côtés de Christian Pons, Président de l’UNAF, ont pris la parole Yves Delaunay, apiculteur professionnel et victime des néonicotinoïdes, Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS et le Dr Michel Campano de l’Alerte des Médecins sur Les Pesticides (AMLP). apportant ainsi un éclairage scientifique et médical rigoureux sur le consensus scientifique autour des risques des néonicotinoïdes, notamment l’acétamipride. Ces substances, neurotoxiques pour les insectes, sont également coupables d’effets graves sur le système nerveux humain, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes.

« J’ai vu des collègues apiculteurs se pendre, incapables de surmonter les ravages causés par les néonicotinoïdes et les dettes. Moi-même, j’ai failli y laisser la vie. Aujourd’hui, je suis fier d’être encore là pour en témoigner : il ne faut surtout pas recommencer cette erreur. Vous, les élus, vous êtes le seul barrage contre cette hérésie. Pensez à la jeune génération. Les sols portent encore les traces de cette pollution. »
Yves Delaunay, apiculteur professionnel en Vendée à l’époque et Vice-président de l’UNAF

« L’usage des néonicotinoïdes réduit la production à l’hectare sur toutes les plantes à pollinisation. Et même en grande culture sur le blé, le maïs ou le colza, on peut réduire de 30% les intrants sans perte de rentabilité. Nous l’avons démontré dans une étude récente. Ce n’est pas une utopie, mais une réalité scientifique. Il faut aussi se rappeler que les pesticides, comme l’acétamipride, ne disparaissent pas une fois épandus : ils peuvent rester dans l’environnement pendant des années, voire des décennies. »
Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS

« La neurotoxicité de l’acétamipride est logique au regard de son mode d’action : il bloque l’acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel du système nerveux, aussi bien chez les insectes que chez l’humain. Une étude de 2023 (Ramirez) a montré des effets neurotoxiques en cas d’exposition chronique sur des cellules humaines. Plus inquiétant encore : le principal métabolite de l’acétamipride a été retrouvé dans le liquide céphalorachidien d’enfants. »
Dr Michel Campano, Association des Médecins contre les Pesticides

Cette conférence de presse participe à un tournant dans la mobilisation contre la loi Duplomb : celle-ci dépasse aujourd’hui les rangs de l’apiculture pour rassembler scientifiques, professionnels de santé, élus, citoyens et ONG autour d’un même constat : il est inacceptable de revenir en arrière au nom de logiques productivistes court-termistes.

L’UNAF rappelle que 83 % des Français se déclarent opposés (sondage IFOP) à un retour des néonicotinoïdes. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Bordeaux, Toulouse, Blois, Paris et sont prévues à Nantes et ailleurs. Une pétition nationale vient d’être lancée par l’UNAF pour appeler au retrait immédiat de la loi Duplomb et à une agriculture respectueuse de la biodiversité et de la santé publique.


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