Le tribunal n'a pas retenu l'agression sexuelle dans le Parc de la Verrerie. Mais le vol avec violence. Ce qui était trop. Retour donc à Varennes pour le jeune Montcellien.

La triste déambulation de ce jeune homme se poursuit. Déjà jugé 4 fois pour des vols, à 20 ans, il l’est une 5e fois ce jeudi 24 octobre en comparution immédiate. Il y a 3 jours, dans le parc de la Verrerie au Creusot, il a arraché son sac à une jeune femme, pour lui prendre son téléphone.
La jeune femme l’a coursé. C’est comme ça qu’elle a pu d’abord ramasser son sac que le garçon avait jeté sur le chemin, puis, en fin de course, quand un témoin a appréhendé et maintenu l’auteur du vol en attendant l’arrivée de la police municipale (ça s’est passé pas loin de ses locaux, les policiers l’ont ensuite emmené au commissariat pour le remettre à la police nationale, ndla), une femme, témoin elle aussi, a fouillé les vêtements du jeune homme, a trouvé le téléphone et l’a remis à la jeune femme.
Celle-ci s’est plainte d’agression sexuelle. A savoir : - il a essayé de l’embrasser, il l’a reconnu, « c’était pour qu’elle ait moins peur » - la présidente lui renvoie l'irrationalité de sa démarche, il en convient
– il aurait relevé volontairement sa jupe, et ça, ça n’est pas retenu.
Pas de témoins et le prévenu, connu de la justice, l’est pour des vols, pas pour des gestes de cette nature.
Cela étant le tribunal accorde à la victime une indemnité en réparation de son préjudice moral : le jeune homme lui a donné un coup de pied pour la faire tomber, elle a des écorchures aux coudes et à certaines phalanges, et puis elle est choquée.
Ce mauvais mixte justice/psychiatrie
Pour le reste, ce qui caractérise ce prévenu n’a pas changé. On peut lire les récits d’audiences précédentes ici (
https://montceau-news.com/faits_divers/728624-mon...) et là (
https://montceau-news.com/faits_divers/757102-fai...).
Il faut les lire, vraiment, pour se faire une idée du galimatias qu’on entend facilement aux audiences quand on est dans ce mauvais mixte justice/psychiatrie.
Par chance, ce jour, la juge qui préside est d’une sobriété et d’un respect exemplaires, habituels chez elle, sans rien lâcher sur la fermeté qu’impose sa fonction.
« Très nette altération du discernement »
Ce jeudi, il aurait fallu demander une expertise psychiatrique puisque le prévenu est un majeur protégé : il est placé sous tutelle. Mais le tribunal en a une qui date d’un an environ alors il la reprend et la conclusion est donc la même qu’en octobre 2023 : « très nette altération du discernement ».
« Très nette », ça a du sens pour le psychiatre qui fait le rapport, mais pénalement, cela veut surtout dire qu’il est responsable de ses actes.
Il ne veut plus retourner dans l’appartement loué pour lui
Ce qu’on apprend de nouveau, c’est que le prévenu, locataire à Montceau-les-Mines (sans qu’il soit capable de dire qui est son bailleur, pas davantage qu’il ne sait l’âge de sa mère, pas davantage qu’il ne sait lire et écrire), ne vit plus dans son appartement, « à cause de mes fréquentations. Des gens me poussent à faire des choses que je ne veux pas faire. »
Des addictions pour répondre à un stress élevé mais qui ont des conséquences
Ce point nous mène directement au second : il fume 2 paquets par jour (« C’est parce que je stresse beaucoup), il dit fumer environ 7 joints de cannabis par jour, et dit aussi « trembler des mains » le matin « sans savoir pourquoi ».
Cigarettes et produit stupéfiants ça coûte une blinde, or il ne perçoit que l’AAH (soit, à taux plein, 903 euros par mois, on a entendu « 1800 euros » à l’audience mais ?), et sa tutrice ne lui donne « que » 100 euros par semaine pour vivre, il s’en plaint.
Les gens diminués, livrés à eux-mêmes et dépendants d’un toxique sont des proies pour les trafiquants
Alors quoi ? Il dit qu’il ne paie pas son cannabis. Info ou intox, on ne sait pas, mais on se dit que son profil fait de lui une proie pour des trafiquants dont on sait qu’ils exploitent sans le moindre scrupule tout ce que Montceau et Le Creusot peuvent compter de gens diminués, livrés à eux-mêmes et dépendants d’un toxique ou d’un autre, pour coller chez eux de la drogue et du matériel.
Bref, il n’est pas retourné à Montceau depuis sa sortie de prison en juillet dernier. Une de ses sœurs aînées l’héberge au Creusot. Sœur elle-même désormais sous tutelle. Il semble bien content que ses sœurs tout de même lui donnent la possibilité de « faire des choses » avec elles et de l’aider pour d’autres choses.
« Une psychose, on sait ce que c’est, … » (sic)
La procureur y va de phrases aussi assertives qu’ébouriffantes, comme « Une psychose, on sait ce que c’est, ça n’est évidemment pas curable* » puis « Ce n’est pas la psychose, qui fait que vous n’allez pas au bout des choses ! C’est vous qui décidez, monsieur », et puis « Ce que la société attend de vous, monsieur, c’est que vous décidiez ». (Décider de suivre des soins, de ne plus voler, de travailler, et puis, s’il est sous la coupe de vendeurs de drogue à cause de son évidente vulnérabilité et de son addiction, s’en affranchir tout seul ? ndla)
La procureur requiert une peine mixte avec révocation d’un sursis de 6 mois ce qui donnerait : 2 ans de prison puis un sursis probatoire « renforcé ».
Le besoin qu’a ce jeune homme, de soins
Maître Pépin insiste sur le besoin qu’a ce jeune homme, de soins. Elle a pu parler à la tutrice et à la sœur qui l’héberge. « Quand il a un rendez-vous, il l’oublie, si sa sœur n’est pas là pour le lui rappeler. » L’avocate demande si une nouvelle expertise psychiatrique ne serait pas nécessaire, « peut-être qu’il a évolué, puisqu’aujourd’hui il y a violence, avec le vol (coup de pied pour faire chuter la victime) ».
Maintien en détention pour 18 mois
Le tribunal après en avoir délibéré, dit le garçon coupable de vol avec violence et le condamne à la peine de 24 mois de prison dont 12 mois sont assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant 2 ans.
Obligations de travailler ou de suivre une formation, suivre des soins en psychiatrie, indemniser la victime et payer le droit fixe de procédure au trésor public (127 euros).
Maintien en détention pour les 12 mois de prison ferme auxquels s’ajoutent 6 mois d’un sursis prononcés en 2023, qui sont révoqués avec incarcération immédiate.
« Je ne veux pas répondre, parce que je ne sais pas »
La présidente lui rappelait qu’il avait déjà eu un sursis probatoire, un bracelet électronique, une incarcération avec une libération conditionnelle…
« Pourquoi vous ne pouvez pas respecter le cadre de ces mesures, monsieur ? – Je ne veux pas répondre, parce que je ne sais pas. »
Il a été sanctionné de 18 mois de prison ferme, il repart au centre pénitentiaire. Il ne bronche pas.
FSA
*ce n’est pas ce qu’écrivait l’expert, un des plus chevronnés qui soit, il y a un an : « Il est curable et réadaptable ». Pourquoi ? Parce que s’il vit sous la gouverne d’une structure psychique psychotique, il n’est pas dans l’état où peuvent sombrer ceux qui décompensent. Il y a toutefois une condition : il faut s’en occuper, d'autant qu'il ne sait ni lire ni écrire.
Sur la deuxième assertion, « ce n’est pas la psychose qui fait que vous n’allez pas au bout des choses » : c’est une assertion hâtive, voire imprudente, en l’absence d’examen clinique digne de ce nom, de ce jeune homme.Notre article du 24 octobre (3h17) :Un individu, très défavorablement connu des Policiers de Montceau les Mines, et sorti de prison il y a trois semaines, sera jugé ce jeudi en comparution immédiate. Pour des faits graves.
Cet homme s’est en effet rendu coupable d’une agression à caractère sexuel sur une jeune femme de 21 ans, dans le Parc de la Verrerie. Placé sous la tutelle de l’UDAF au Creusot, il se rendait à celle-ci en passant par le Parc de la Verrerie. Le garçon repère alors une jeune femme et se jette sur elle. Pour lui remonter se jupe jusqu’au dessus des hanches. Mais aussi pour tenter de l’embrasser. La jeune femme se débat, il la plaque au sol, lui pique son sac et part en courant en direction de la sortie du Parc de la Verrerie, côté rue Clemenceau. En courant il prend le téléphone de la jeune femme et jette le sac.
Pas de chance pour lui, deux jeunes hommes ont vu la scène. Une jeune majeur et un jeune mineur bien costaud, qui approchent les deux mètres... Les deux interceptent l’individu et l’emmène directement à la Police Municipale qui elle-même l’emmène directement au commissariat de Police où la jeune femme, victime, très choquée, a pu être entendue.
L’individu, âgé de 21 ans, a été présenté au Parquet. Il a été placé en détention provisoire, avant d’être jugé en comparution immédiate.
A.B.