Il a été condamné bien plus qu'à la modération...
Lui, il a pris le volant du camion benne du boulot avec 2 grammes d’alcool par litre de sang, en juin dernier. Il y a perdu son emploi, sa compagne, et le voilà à la barre, ce jeudi 8 février.
Il passe en CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). Il a donc déjà vu, assistée par son avocate, un procureur qui lui a proposé une peine, et l’homme l’a acceptée. Maintenant il est dans la salle d’audience, face à une juge qui doit homologuer, ou pas, la peine.
12 juin 2023, contrôle routier sur la commune de Torcy. Le conducteur présente ses papiers et souffle dans un éthylotest… positif.
« Vous aviez consommé quoi ? lui demande madame Croissandeau, la juge.
- Ben…. Euh…. Pas mal. »
Faut croire, parce qu’il avait bu la veille au soir. C’est que le lendemain il était de repos ! Pas de bol, son employeur le fait travailler au pied levé, lui qui avait surtout levé le coude. Ce n’était donc pas prévu au planning mais il n’ose rien dire et prend le volant…
Et l’alcool ? A-t-il un problème avec l’alcool ? « Peut-être. » Il fut plus direct entre les quatre murs du bureau du procureur, explique maître Trajkovski : « Il a des difficultés à juguler sa consommation. »
Voilà qui éclaire la peine proposée (et acceptée par le prévenu) alors qu’il a un casier vierge : 6 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligations de travailler et de soigner cette dépendance.
« Monsieur a tout à reconstruire » explique encore l’avocate. Il n’a toujours pas récupéré son permis, de ce fait reste sans emploi. « L’intérêt général et l’intérêt particulier se rejoignent : la peine dit cela. »
La juge homologue la peine. « Vous serez suivi pendant 2 ans par le service pénitentiaire d’insertion et de probation. » Objectifs : sortir de la dépendance, travailler de nouveau, restaurer ce qui de sa vie a chuté sous 2 grammes.
FSA