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> Faits Divers > En Saône-et-Loire
07/03/2023 03:17
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SAONE ET LOIRE : Séquestrés, menacés de mort, enfermés dans les toilettes avec sa femme… à plus de 80 ans, il se libère avec son Laguiole

«Tout ça pour 200 euros !» Michel* et son épouse, qui ont plus de 80 ans, n’oublieront pas la terrible nuit qu’ils ont passée à être menacés de mort par quatre hommes cagoulés. C’est avec son Laguiole que Michel a pu creuser un trou dans la porte en bois pour pouvoir se libérer avec sa femme.
On n’écrira pas le nom de la commune où les faits se sont déroulés, car lui et son épouse veulent se protéger, ne pas avoir à raconter à tout le monde ce qui s’est passé. Ne pas répondre aux questions de leurs connaissances ou pas.
Mais deux semaines après les faits, quand Michel - *nous avons changé son prénom à ses demande - évoque cette sinistre nuit, il a encore la voix qui tremble un peu. Car c’est une terrible et traumatisante mésaventure qui est arrivée à sa femme et à lui-même, dans une commune en Saône-et-Loire.
Michel n’est pas un couche tôt. Il était dehors, à côté de sa maison, quand tout a commencé, dans le noir d’une nuit du mois de février.

«Il était 22h15, ils sont arrivés à quatre. Ils étaient cagoulés tous les quatre. Ils voulaient nos économies et tout de suite, le seul qui parlait a été très menaçant. Il m’a lancé plusieurs fois «Je vais te tuer» ou «je vais te buter», car je ne lui disait pas où étaient nos économies. Et pour cause, on ne garde pas d’argent à la maison !»
Le début d’une nuit très angoissante avec le sentiment que «c’était la fin». Car pendant que Michel, plus de 80 ans, était maintenu à terre, dehors, les trois autres sont rentrés dans la maison. Pour évidemment être très menaçants avec son épouse, en exerçant des pressions en forme de torture. Car même les mots peuvent être ressentis comme une torture :
«A un moment, pour essayer de la faire parler, et lui faire dire ce qu’on ne pouvait pas leur dire, car je répète on ne garde pas d’argent à la maison, si ce n’est les 200 euros que j’avais dans mon portefeuille, les trois autres individus ont roulé ma femme dans une couverture, en menaçant d’y mettre le feu». On imagine sans mal le traumatisme.
Michel explique encore comment ils ont tenté le tout pour le tout avec son épouse : «Ils lui ont dit que si elle ne parlait pas, alors ils allaient me tuer»
Plus de 4 heures après le début, les choses ont évolué. «A 2h30 du matin, ils sont venus me chercher pour m’emmener dans la maison. Et puis, mon épouse et moi ils nous ont enfermé dans les toilettes. Dans le noir. Car ils avaient coupé l’électricité. Pour être certains qu’on ne téléphone pas, ils avaient jeté mon téléphone portable dans l’eau, pour le rendre inutilisable» explique Michel.
Et de compléter : «Pour être certains qu’on ne sorte pas des toilettes, ils avaient cassé la serrure. On était bloqués, tous les deux, à se demander comment on allait pouvoir sortir. A un moment je me suis dit qu’on allait rester enfermés plusieurs jours… C’était terrible. Et puis, je me suis souvenu qu’au fond de ma poche de pantalon, j’avais mon couteau Laguiole. C’est ce qui nous a permis de nous libérer».
Michel détaille comment, pendant «une bonne heure», avec la lame de son couteau, il a taillé dans la porte, pour «petit à petit faire un trou jusqu’à la serrure. J’ai alors réussi, non sans mal, à faire sauter le verrou. On a pu se libérer».
Les quatre individus étaient partis, «mais tout était retourné dans la maison. Ils nous ont menacé de mort pour 200 euros. Les seuls 200 euros que j’avais à la maison. C’est quand même incroyable».
Alors qu’il n’y avait plus de téléphone, Michel est allé donner l’alerte en pleine nuit chez son fils. Les gendarmes ont été appelés. Le début d’une longue enquête.
«Comme c’est quand même très grave, ce sont les gendarmes de la section de recherches de Dijon qui ont pris l’affaire en main. Mais deux semaines après, on ne sait toujours rien. Je pense que les quatre gars cagoulés pensaient que comme beaucoup de retraités on avait beaucoup d’économies à la maison. Mais non, ce n’est pas notre cas. Avec ma femme, ce n’est pas dans nos habitudes. On a juste un peu d’avance pour faire nos courses».
Michel assure encore que ce ne sont pas des jeunes qui ont mené cette attaque très ciblée. «Celui qui a parlé, il n’avait pas la voix jeune. Je dirai qu’il a plus de quarante ans». C’est ce qu’il a dit aux gendarmes. Depuis, avec son épouse ils attendent. Ils espèrent que l’enquête des gendarmes va aboutir… Mais ils doutent !
Alain BOLLERY
(Photo Alain BOLLERY)