> Faits Divers > En Saône-et-Loire
08/04/2023 17:10
35192 lectures

SAONE ET LOIRE : Le loup a mené des attaques, aux portes du Creusot, contre des bovins

Le Breuil, Ecuisses… Le loup ne s’attaque pas qu’aux moutons… Depuis le milieu de semaine il a attaqué des génisses et des broutards, dont une bête de 400 kilos ! Le Préfet vient d’autoriser des tirs de défense.
Les voix des éleveurs, interrogés par creusot-infos, sont cassées. Ils sont consternés. Le loup est désormais aux portes du Creusot. Une de ses dernières attaques a eu lieu au Breuil, pas très loin de zones habitées. L’inquiétude grandit. La colère monte.
Thomas Develay est éleveur de bovins, mais aussi des chevaux, aux Lavriots sur la commune du Breuil. «J’ai eu trois génisses d’attaquées vendredi, entre 11 heures et 16 heures. L’attaque a eu lieu près de l’Agri Sud Est, près du bois de l’Auverne. On reconnait très bien les traces du loup, il n’y a aucun doute. D’ailleurs les agents de l’Office François de la Biodiversité n’ont pas dit le contraire».
Les jeunes bovins de Thomas Develay n’ont pas dû être euthanasiés. Mais ils portent des blessures, sous le ventre, et sur le flanc arrière. «J’ai aussi peur pour mes poulains», dit il.
Surtout, l’attaque qu’il a subie n’est pas isolée. Dans la nuit de vendredi à samedi, c’est à Ecuisses qu’une génisse a été attaquée. «Elle avait un an et demi et elle fait 400 kilos. Elle a été blessée à trois reprises sous le ventre», explique Jérémy Bouillot dont l’exploitation se situe à Saint-Julien sur Dheune.
Dans la même nuit de vendredi à samedi, le loup est aussi venu du côté du Breuil et de Saint-Firmin. Il a tellement affolé les bêtes, que prises de paniques elles ont brisé des clôtures !
Jean Charles Dessoly a lui subi une attaque dans la nuit de jeudi à vendredi, entre Le Moulin et le Vernoy au Breuil. «Le prédateur a attaqué une génisse et un broutard, de 220 à 250 kilos. Il a fallu les euthanasier», dit l’éleveur avec beaucoup de colère dans la voix.
Aux Roblots, toujours au Breuil, c’est sur l’exploitation d’Eric Guillemin qu’une attaque a eu lieu, dans la nuit de jeudi à vendredi. «Le loup s’en est pris à un lot de moutons. J’ai eu deux agneaux blessés et un mouton qui, de peur, s’est noyé dans un trou d’eau. J’ai aussi six autres ovins très courbaturés. Les chiens ont jappé dans la nuit, je pense que cela a mis le loup en fuite. Il n’y a pas de doutes possibles, on a trouvé des pas !»
Toutes ces attaques en quelques jours ont mis, à juste titre, les éleveurs de la région du Creusot, en fusion. La colère gronde. Et la peur est vive, autant dans la vallée du Mesvrin, que dans la région de Montchanin.
«Il y en a marré des défenseurs du loup, ces écolos qui vivent à Paris et qui veulent dicter leur loi dans nos compagnes. Mais on ne se laissera pas faire !»
Devant cette situation très tendue, le Préfet a pris, samedi après-midi, un arrêté d’autorisation de tirs de défense. C’est-à-dire que des louvetiers peuvent tirer s’ils estiment qu’il y a danger pour un troupeau.
Alain BOLLERY
(Photos DR)