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> Faits Divers > En Saône-et-Loire
10/01/2025 03:16
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LE CREUSOT : Les policiers fouillent le logement et le trouvent caché dans le coffre du clic-clac alors que sa compagne s’était assise dessus

Tout débute le 21 août dernier, au Creusot... quatre jeunes gens (tous mineurs) appellent, affolés, la police : un homme dont ils donnent la description les a agressés en les menaçant d’une arme de poing. Une patrouille intervient rapidement et l’homme est interpellé.
Ce jeudi 9 janvier il est dans le box, à l’audience des comparutions immédiates. Il est né à la Réunion il y a 35 ans et il dit et répète qu’il est innocent, qu’il est tombé sur ces jeunes qui tenaient son arme, arme volée chez lui : il venait de s’en apercevoir. L’arme en question était un pistolet d’alarme, non chargé de surcroît.
Même si son avocat plaidera, non sans habileté, dans le sens de son client, en prenant appui sur le fait que celui-ci a été arrêté alors qu’il tenait la mallette de transport de l’arme de poing « parce qu’il allait porter plainte pour le vol dont il avait été victime », et pourquoi aucun des jeunes n’évoque cette mallette ? – même si un léger mystère plane donc autour de la mallette, bien des arguments jouent en la défaveur du prévenu.


« Toi tu as l’air chaud », et sort une arme de sa poche
Les témoignages des jeunes gens sont concordants. Une jeune fille en a vomi de peur, de cette scène venue faire effraction dans leur journée. Les jeunes racontent qu’ils allaient donc « se poser » quand un homme les a apostrophés. Mais ses propos ne leur semblaient pas cohérents, ils ne se sont pas souciés de lui. L’homme est revenu à la charge, a dit à un des garçons « Toi tu as l’air chaud » et a sorti de la poche de son bermuda, le pistolet.
Les victimes décrivent leur affolement. Les deux garçons s’éloignent en se protégeant, derrière une voiture, par exemple. Une des filles reste sur place « tétanisée » par la peur. Un des garçons désarme l’homme et part en courant se réfugier dans un laboratoire d’analyses médicales proche des lieux. La police ne tarde pas à intervenir. Pendant son interpellation l’homme insulte les policiers en disant qu’il n’a rien fait de mal, qu’au contraire il a été cambriolé, etc. Taux d’alcoolémie : 1,6 gramme.

« Bon, le tribunal fera avec ces deux versions »
A l’audience le prévenu maintient sa version, dit que ces jeunes se sont mis d’accord sur leur version. La présidente regarde les heures des auditions des uns et des autres, « tout se passe en une heure et ils se mettraient d’accord dans ce laps de temps ? Bon, le tribunal fera avec ces deux versions. »

Placement sous contrôle judiciaire mais il se carapate
Le 22 août, au sortir de sa garde à vue, le prévenu est placé sous contrôle judiciaire, avec des obligations et des interdictions jusqu’au jour où un juge des enfants (qui suit la famille, il y a deux tout petits) informe que monsieur aurait déménagé précipitamment dans la famille de sa compagne… aux Sables d’Olonne.
L’association enquêtes et médiation, contrôleur judiciaire confirme que monsieur ne pointe plus depuis le 20 septembre et ne respectait pas l’obligation de soins…

Mandat d’amener
Sur mandat d’amener, les forces de l’ordre débarquent chez la belle-famille du prévenu, laquelle dit que non, non, il n’est pas là, on ne sait pas où il est. Les policiers fouillent le logement et trouvent monsieur caché dans le coffre du clic-clac alors que sa compagne s’était assise dessus.
Le 4 décembre, l’homme est placé en détention provisoire.
« J’ai mis ma famille en priorité » dit-il à l’audience, ajoutant qu’il « regrette énormément ». Il dit mal vivre la détention, « j’ai vraiment besoin qu’on m’aide moralement ».
Aucune victime ne se constitue partie civile.

Le procureur énumère les éléments à charge :
- Le prévenu est insultant lors de son interpellation, reste « énervé et impulsif » pendant la garde à vue,
- Les victimes produisent des certificats médicaux (rappelle la peur de la fille qui en a eu l’estomac retourné),
- « Pourquoi, se disant innocent, est-il parti en Vendée ? »
- « Absence totale de prise de conscience de la gravité des faits », a dit : « Je n’ai tué personne »,
- Non-respect du contrôle judiciaire : « illustre son incapacité à assumer ses responsabilités, on ne peut pas lui faire confiance »,
- A son casier, trois condamnations pour des violences et port d’arme de catégorie D.

« Monsieur était un sujet d’ordre public »
Dans ces conditions, dit le procureur, « un simple sursis probatoire n’aurait aucune chance de prospérer ». C’est ainsi qu’il requiert une peine de 16 mois de prison dont 6 mois seraient assortis d’un sursis probatoire et maintien en détention pour les 10 mois ferme. Dans le cadre du sursis probatoire, le procureur demande une interdiction de paraître au Creusot : « monsieur était un sujet d’ordre public ».
Malgré une plaidoirie axée sur un détail qui interroge, c’est vrai  - Pourquoi se balader avec la mallette de rangement du pistolet d’alarme ? Et pourquoi aucun des jeunes ne mentionne ce détail visible ? – le tribunal va au-delà des réquisitions.

1 an ferme puis 2 ans de probation, interdiction de paraître au Creusot
L’homme est dit coupable et condamné à la peine de 24 mois de prison dont 12 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans avec obligations de travailler, de suivre des soins psychologiques et en addictologie pour l’alcool ; interdictions de tout contact avec les victimes ainsi que de paraître sur la commune du Creusot. Interdiction de porter une arme pendant 10 ans.
Maintien en détention pour les 12 mois de prison ferme : « au vu de votre incapacité manifeste de respecter les mesures de confiance en milieu libre, et au vu de la gravité des faits ».
FSA


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