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> Faits Divers > En Saône-et-Loire
10/09/2024 03:16
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LE CREUSOT : Ivre, avec un bracelet électronique à la cheville, il s'en était prix aux Policiers... Il va donc réfléchir en prison

Une soirée trop arrosée... De la musique à fond qui conduit les voisins à appeler la Police... Le prévenu a bien pleuré en garde-à-vue, mais cela n'a pas attendri plus que cela les juges...
La police a dû intervenir ce mercredi 4 septembre dans la soirée dans une rue proche du boulevard Saint-Antoine au Creusot pour « un différent de voisinage qui crée du tapage ».
Arrivés à l’appartement d’où s’échappait musique et éclats de voix, les policiers rencontrent d’abord une femme. Derrière elle, se tient un homme qui vocifère : c’est lui la cause du bruit qui dérange les autres. Il a bu, il bave, « écume aux lèvres ». Un des policiers enclenche sa caméra piéton.

Dommage
Hélas la caméra s’arrête au bout de « trente secondes » déplorera maître Öztürk : « La caméra ne fonctionnera de nouveau qu’à l’hôpital, donc l’essentiel, on ne l’a pas. C’est vraiment dommage. Il doit y avoir un problème avec ce matériel. »

Agité, agressif, insultant
L’essentiel ? Une interpellation « compliquée » du fait, disent les policiers, d’un espace réduit et de la taille du mis en cause, passablement agité et au comportement agressif. L’équipage ramasse insulte sur insulte. Un de ses membres reçoit « un jet de salive mêlée de sang » au visage.
Un crachat ? Non, assure le prévenu. « Pas sûr » écrit honnêtement le policier victime – qui n’échappera néanmoins pas aux analyses requises en ce cas. « Ça génère de l’anxiété » dira maître Ronfard pour lui.

Il était placé sous bracelet
Après un passage à l’hôpital, l’homme est placé en garde à vue vers 23h20. A 4 heures du matin, il a un peu dessoulé et prend conscience du désastre.
Il pleure et répète qu’il a fait « n’importe quoi ». Il faut dire qu’il était placé sous surveillance électronique (une condamnation de septembre 2023 pour une récidive de conduite sous stupéfiants et alcool alors que son permis avait été suspendu en avril, lors de la première condamnation).

Les policiers « qui venaient rétablir le calme »
Bracelet à la cheville, il dit avoir consciencieusement respecté ses obligations et interdictions, mais le tribunal voit surtout, lui, qu’il exécutait une peine et que non content de rameuter tout l’immeuble, il a insulté les policiers « qui venaient rétablir le calme », insiste la présidente et s’est débattu au moment du menottage.

« J’ai eu mal et ça m’a énervé » dit le prévenu, à l’audience des comparutions immédiates ce lundi 9 septembre – il est en détention provisoire depuis 4 jours.

Au crédit du prévenu
Il a eu mal parce qu’il souffre d’une jambe. Un accident en décembre dernier lui a fracassé une jambe. « Il a des broches, des fils, de tout, et une longue rééducation devant lui avec du kiné tous les jours » explique son avocat pour plaider contre un maintien en détention que la procureur a requis.

Une procureur réglo : « Il est à mettre à son crédit qu’une fois dégrisé, monsieur est accessible à la discussion et capable d’être critique sur ce qu’il a fait. »

Un homme en pente depuis environ deux ans et puis un accident
Le prévenu a un métier, l’exerce depuis 11 ans. Il est en arrêt maladie depuis décembre dernier. Les complications suite aux interventions chirurgicales (d’après ce qu’on en a compris) l’ont plongé dans le marasme.
Un médecin lui a prescrit des anti-dépresseurs et mercredi dernier il a picolé à l’excès. « Je ne dirais pas que ça cache un mal mais je pense qu’il y a quelque chose à faire. » Le prévenu est tempéré dans ses façons de dire.

« Ce n’est pas quelqu’un qui a des problèmes avec l’autorité »
La procureur, donc, dit que ce prévenu n’a pas un profil asocial. Ramazan Öztürk le plaidera avec force : « S’il a connu les compositions pénales et la CRPC, c’est que c’est quelqu’un qui reconnaît, ce n’est pas quelqu’un qui a des problèmes avec l’autorité. »

Pour autant : « Les forces de l’ordre venaient vous faire entendre raison et vous vous en prenez à eux. » Elle requiert une peine avec mandat de dépôt.

« Est-ce que la prolongation de la détention est nécessaire ? »
Maître Öztürk plaide pour une peine sans maintien en détention : « Il a besoin de soins pour sa jambe et de faire de la kiné chaque jour. La prison est un lieu de privation de liberté mais pas un lieu de privation de soins, donc il sera soigné mais matériellement ça va être lourd à organiser.
Est-ce que la prolongation de la détention est nécessaire ? » L’avocat demande une relaxe du chef de violence à l’encontre d’un dépositaire de l’autorité publique (le crachat/jet de salive).

Maintien en détention
Le tribunal relaxe l’homme pour le crachat/jet de salive, mais le condamne, pour outrages et rébellion, à la peine de 6 mois de prison avec maintien en détention. Il devra indemniser les policiers.
L’annonce de la peine provoque de l’émotion. L’homme faisait des missions intérims, ce long arrêt maladie l’a conduit à percevoir le RSA. Or le logement est à son nom et sa compagne n’a pas de revenus. La peine de 6 mois de détention peut donc engendrer d’autres peines. Chacun en pense naturellement ce qu’il veut, mais c’est histoire d’indiquer que parfois « 6 mois » ce n’est pas « que » 6 mois.
FSA


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