Encore une histoire de violation d’interdiction de contact. Du moins l’homme est poursuivi pour ça. Lui il demande un délai pour préparer sa défense, ce lundi 19 mai, « car je trouve tout ça injuste ».

Les faits auraient eu lieu au Creusot, le 29 mars dernier. L’homme âgé de 32 ans serait venu chez son ancienne compagne et l’aurait menacée de mort, alors qu’il est sous le coup d’un sursis probatoire qui lui impose une interdiction de tout contact avec elle.
Un casier conséquent
La présidente lit l’enquête rapide de personnalité. « C’était au téléphone pendant que j’étais en garde à vue. On m’a dit : ‘Tu dois parler avec cette dame’. »
Il a eu une fille avec la victime au dossier, en a deux autres. Il comparaît détenu parce que le juge de l’application des peines a révoqué partiellement son sursis probatoire.
Il ne travaille pas, n’a aucun revenu. Son casier porte 16 mentions (dont des révocations).
Condamné, depuis 2013, pour violence sur conjoint, conduite sans permis, outrage et rébellion, derechef outrage et rébellion, puis pour violences aggravées sur conjoint, et de nouveau outrage et rébellion agrémentés de menaces de mort, et encore des violences sur conjoint avec ITT supérieure à 8 jours, des usages de stupéfiants, une conduite sous stupéfiants.
Dernière peine : en 2023, violence sur conjoint avec ITT supérieure à 8 jours, en état de récidive légale. 2 ans et 6 mois de prison dont 1 an est assorti d’un sursis probatoire de 2 ans, avec interdiction de contact. Il y a déjà eu deux révocations partielles de sursis.
« Je me sens comme un animal »
« J’ai gâché ma vingtaine. Je commençais à bien m’en sortir mais je me sens comme un animal : on m’a mis un bracelet (un BAR, bracelet anti-rapprochement, précise la présidente), et ça a joué psychologiquement. Quand je travaille, je le mets dans ma sacoche mais si je vais chercher un outil, quand je reviens ça sonne, on m’appelle. »
« Madame, j’ai pas mis un seul pied au Creusot (il vit à Chalon) depuis ma sortie, et je vais le prouver. J’ai des témoins. »
« La protéger », « dangerosité du prévenu », « pas forcément »
Maître Bourg intervient pour la victime au dossier : « ça fait deux ans qu’ils sont séparés, madame a peur pour son nouveau conjoint et son bébé. Il convient de la protéger. »
La procureur requiert le placement en détention provisoire du prévenu, « deux titres de détention valent mieux qu’un, compte tenu de sa dangerosité. »
Maître Grebot, en défense, constate que son client est déjà détenu et que ça éteint tout débat sur la question, « mais un homme peut changer, ce n’est pas parce qu’il a été violent qu’il le reste forcément. »
Maintien en détention provisoire
Le tribunal renvoie le jugement au 26 juin, ordonne le maintien du prévenu en détention provisoire.
Celui-ci intervient une dernière fois : « Madame, excusez-moi, mais regardez sur les vidéos, regardez tout, parce que, on dit des trucs comme ça, mais… »
FSA