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> Faits Divers > Dans la Région du Creusot
30/06/2022 20:23
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MONTCENIS : Des peines de prison pour les deux jeunes qui avaient fait 3 tirs d’intimidation

Les faits se sont déroulés ce mardi à la mi-journée, au cœur de Montcenis. ACTUALISE jeudi à 20h23 : le tribunal a rendu son verdict ... 
L’auteur des tirs le 28 juin à Montcenis et son complice ont été jugés ce jeudi 30 juin selon la procédure de comparution immédiate. Tous deux nés au Creusot en 2003, l’un en avril, l’autre en octobre.
Le 28 juin, à Montcenis, jour de kermesse de l’école des petits, deux jeunes hommes se sont retournés avec une arme (de type Airsoft, donc une arme non létale mais qui ressemble à une arme létale, « une réplique d’arme à feu ») contre deux hommes qui leur mènent la vie dure depuis qu’à la précédente kermesse, un sac à main a été volé. Un des deux hommes a entrepris, c’est ce qui ressort de l’audience, de jouer « au shérif » dira maitre Lopez, se permettant de contraindre (verbalement) un des jeunes à ouvrir le coffre de son scooter, des fois que le sac y serait (« Pourquoi tu m’accuses de vol ? - Parce que les gens disent que tu es un voleur. »), ou venant encore à plusieurs reprises au bas de l’immeuble où les gamins vivent. Il est question également d’un coup de poing reçu, la victime (un des jeunes prévenus) avait appelé les gendarmes, dit maître Marceau. Bref, des attitudes que la défense retournera au parquet, sur le fameux « nul ne doit se faire justice lui-même ».
« On voulait leur faire peur »

Ainsi, à cette seconde kermesse, il y eut des échanges tendus, des menaces, et l’auteur principal est reparti en courant à l’appartement, a pris l’arme, est revenu et a tiré deux fois en l’air et une fois en pointant celui qu’ils désignent comme leur persécuteur. « On voulait leur faire peur, mais je comprends que j’ai effrayé d’autres personnes, je m’en excuse, j’y avais pas pensé. » Sur le parking d’une supérette, pas très loin d’une école maternelle, et alors que des petits traversaient la route (« Les institutrices ont bien réagi » dit le président Madignier), peu après midi : on imagine le choc que la scène a pu provoquer, sans compter que lorsqu’on ne connaît rien aux armes à feu, on ne sait pas distinguer les vraies des fausses, pour le dire vite. Maître Marceau consacre une partie de sa plaidoirie à démontrer qu’il ne peut y avoir aucun doute sur le fait qu’il s’agissait d’un pistolet à billes.
« Il n’y a pas que ces deux-là pour avoir voulu faire justice eux-mêmes »
Pour autant il ressort de la procédure que ce sont deux jeunes aux comportements parfois délinquants, qui ont tous deux quelques condamnations pour des vols ou des conduites sans permis. L’institution judiciaire les connaît déjà. L’audience établit néanmoins clairement que le contexte qui a mené à ce très grave passage à l’acte implique au final plusieurs personnes, « des chefaillons qui sont en partie responsables », plaide maître Lopez. « Il n’y a pas que ces deux-là pour avoir voulu faire justice eux-mêmes », plaide maître Marceau. « C’est pas nous qui avons déclenché la guerre », disent les prévenus à l’audience. Au demeurant les deux hommes victimes de l’agression ne sont pas venus au tribunal et ne se constituent pas parties civiles. Leur absence, du coup, fait tâche puisqu’il y a eu, à Montcenis le 28 juin, une scène insensée et grave, oui.
La violence est interdite par la loi, la détention d’armes est interdite par la loi
La vice-procureur réaffirme des bases : la violence est interdite par la loi, la détention d’armes est interdite par la loi. La scène fut « traumatisante ». Sur l’immaturité des deux amis : « Ils ne minimisent pas, ils noient le poisson. » Est-ce qu’un vol de sac à main à la kermesse justifie qu’on aille chercher une arme ? « Ils disent qu’ils avaient peur, mais ils pouvaient aller se calfeutrer dans l’appartement. » « Leur comparution se justifie pleinement, et côté prise de conscience, c’est zéro. » De surcroît, les deux sont en sursis probatoire, et le juge de l’application des peines dit que le tribunal peut révoquer des sursis. La procureur requiert, considérant qu’il y a « une communauté d’action », la même peine pour les deux : 1 an de prison dont 6 mois seraient assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, révocations de sursis pour les deux (pour le complice ça monterait sa peine à 20 mois), et mandats de dépôt pour les deux.
7 mois ferme avec incarcération
et 8 mois ferme en détention sous bracelet électronique
Le tribunal délibère longuement et intègre le contexte dans ses décisions, sans sous-estimer la gravité des faits commis. Relaxe l’auteur des chefs de port et transport d’arme de catégorie D, le déclare coupable du reste, et le condamne à la peine de 12 mois de prison dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, avec obligations de soins, de travailler, de faire un TIG de 90 heures, interdictions de porter une arme, d’être en contact avec les victimes et le co-auteur, de paraître à Montcenis. Le tribunal révoque 1 mois du sursis antérieur, ordonne l’incarcération immédiate et décerne mandat de dépôt. Ça fait 7 mois à exécuter en prison. Le gamin est orphelin, fut placé chez une tante, mais n’a plus de domicile, donc aucun aménagement n’est possible.
Son ami et complice est dit coupable de ce qu’on lui reproche et condamné à la peine de 10 mois de prison dont 5 mois sont assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, même obligations et interdictions que son pote sauf qu’il garde le droit de paraître à Montcenis. Le tribunal révoque un sursis antérieur à hauteur de 3 mois. Ça fait 8 mois de prison ferme que le tribunal aménage en détention à domicile sous surveillance électronique, puisque sa mère l’accepte. Il retourne en prison pour quelques jours, un juge de l’application des peines statuera sur le cadre de sa détention dans les jours qui viennent.
FSA


Notre précédent article ;
Une altercation aurait pu tourner au drame, ce mardi 28 juin à la mi-journée à Montcenis. Un jeune majeur a en effet décidé d’intimider un autre père de famille, avec une arme à feu. Trois tirs ont eu lieu. Deux en l’air et l’autre dans le sol, sans compter une menace plus directe sur le père de famille qui a été clairement visé…
Comme tout le monde connaissait tout le monde, les Policiers du Creusot, débarqués en nombre, après avoir recueilli les premiers témoignages, ont procédé à deux interpellations. A savoir celle du jeune majeur qui a tiré avec une pistolet, mais aussi un mineur, qui ont été placés en garde-à-vue. Le mineur a été vu en train de ramasser les douilles avant de prendre la fuite.
Les faits se sont déroulés au niveau de l’intersection de la route d’Autun et de la route d’Uchon, près de la supérette, sans qu’il y ait un lien avec celle-ci, selon les informations portées à la connaissance de creusot-infos.
Les Policiers du Creusot ont ouvert une enquête en flagrance. Les premières explications avancées par l’auteur des coups de feu ne seraient pas vraiment cohérentes. 
Ce mercredi, le parquet de Chalon sur Saône a décidé du prolongement des gardes à vue des deux mis en cause. Ils seront présentés jeudi au Tribunal. Le jeune majeur, comme le mineur, expliquent qu’ils se sentaient accusés à tort, de tous les maux, par plusieurs personnes de Montcenis et notamment par la personne qui a été menacée, visée et intimidée. L’arme avec laquelle les coups de feu ont été tirés n’a pas été retrouvée lors des perquisitions qui ont été menée, par les Policiers du Creusot, dans le cadre de leur enquête en flagrance. Selon un proche du majeur qui a tiré, il s’agirait d’un pistolet à plombs. Si une arme a bien été trouvée elle ne correspond pas aux descriptions données par les témoins de la scène. 
A.B.