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> Faits Divers > Dans la Région du Creusot
04/10/2021 23:35
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MARMAGNE : Le jeune homme qui a tiré et blessé avec un plomb était complètement ivre

Il a été jugé lundi, la veille de ses 20 ans. A vrai dire, sous l'emprise de l'alcool, il n'avait pas conscience que tirer avec une carabine, même à plombs, est dangereux Il échappe au bracelet électronique mais va devoir filer droit.
Il est jugé à la veille de ses 20 ans. Ce lundi 4 octobre il n’en a donc que 19, c’est vraiment jeune. Ce jeune homme, né dans la Nièvre, « est inséré », relève la substitut du procureur, et pourtant, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, soit jeudi dernier, il a tiré sur un homme, sans même savoir sur qui il tirait.
La belle-fille de la victime appelle les gendarmes vers minuit 20. Il y a eu un coup de feu. Les militaires arrêtent l’auteur qui, sur place, agité, fait des allées et venues entre l’extérieur du bâtiment et la cage d’escalier.
C’est l’immeuble dans lequel il vit avec sa compagne, à Marmagne. Il est ivre. On le place d’abord en dégrisement, puis en garde à vue (la cellule est la même, c’est le statut qui change, ndla). L’homme d’une soixantaine d’années (plus ou moins) qui a pris du plomb dans la jambe est transporté à l’hôpital, il est présent à l’audience, il a 10 jours d’ITT.


« Contexte délétère »
« On a un contexte délétère avant les faits », dit maître Bouflija qui intervient pour la victime. En effet. Il est question de cambriolages et de pétards jetés vers l’immeuble, d’une ambiance qui se dégrade et de personnes ciblées comme attirant peut-être les problèmes.
Le prévenu avait d’ailleurs déjà tiré une fois, à vide, rappelle Marie-Lucie Hooker pour le parquet. Tensions. Le soir des faits, les locataires ciblés étaient au Creusot, chez leurs parents/beaux-parents. Le prévenu les a harcelés de coups de fil, leur demandant de rentrer immédiatement « pour discuter ». Il passait la soirée avec sa compagne et un autre voisin, ils buvaient du whisky et « il s’est gravement monté le chou », plaide maître Ndong Ndong.

« Il était en mode survivaliste »
Pas de casier judiciaire, du travail, une vie stable, mais « il était en mode survivaliste », explique son avocat. Troublé par les faits qui perturbaient la vie de l’immeuble, « il a commencé à guetter ». Il avait rapatrié sa carabine à plomb chez lui. Alors, l’esprit échauffé par l’alcool et les fantasmes, quand monsieur X a ramené du Creusot ses (grands) enfants chez eux, peu après minuit, le prévenu a basculé.
Détonation, une douleur, « je crois qu’on m’a tiré dessus » a dit monsieur X. La procureur rappelle ces déclarations du prévenu : « J’ai visé, puis j’ai tiré. Je ne sais même pas si j’ai touché quelqu’un, je ne sais même pas si j’ai visé un homme ou une femme. J’ai fait sans réfléchir, je ne voulais blesser personne. »

Cherchez l’erreur
Il ne voulait blesser personne mais il a tiré sur quelqu’un, cherchez l’erreur. La magistrate s’arrête sur l’alcool, « à chaque fois qu’il boit, son comportement change » a déclaré sa compagne. Problème. La procureur requiert une peine de 12 mois dont 8 mois seraient assortis d’un sursis probatoire, et les 4 mois ferme aménagés en détention à domicile sous surveillance électronique.
Que pense le prévenu de son acte ? « Je regrette énormément… Et puis, pardon, quoi. » La présidente Verger insiste : « Monsieur, on n’est pas au western. On peut faire des dégâts importants avec une carabine à plomb. »
Le jeune homme assure que de toute façon il ne retournera pas dans cet immeuble. Sa compagne et lui vont donner leur dédite, vivre un temps chez les parents de la jeune femme, puis tâcher de donner une tournure à leur vie.

Deux ans de probation, soins psychologiques et addictologiques, 12 mois au cas où
Le tribunal condamne ce jeune prévenu à une peine de 12 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Obligations de soins en addictologie et psychologiques, de travailler, d’indemniser la victime (renvoi sur intérêt civil), interdiction de contact avec elle, ainsi que de détenir et/ou de porter une arme.
« Un immense gâchis », plaidait l’avocat de la défense. Un gâchis à l’image de ce qui mine une partie du corps social. Jouer avec ce qui est anxiogène (et Dieu sait que les sujets ne manquent pas !) c’est jouer avec des allumettes.
FSA

Notre premier article (1/10) :
Jeudi soir, une altercation a vu un homme blessé par un plomb, et non pas par un coup de couteau comme l'avait écrit le JSL,  à proximité du bourg de Marmagne. Il a été pris en charge aux urgences de l'Hôtel-Dieu, mais ses jours ne sont pas en danger. Une enquête a été ouverte par la communauté de brigades de Montchanin et du Creusot. Un homme est entendu. Les gendarmes veulent déterminer ce qui s'est effectivement passé et les circonstances et causes qui ont conduit à un coup de feu. A suivre...