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> Faits Divers > Dans la Région du Creusot
04/07/2022 13:35
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LE BREUIL : Il avait provoqué un accident, il a reconnu ses torts, il se défend bien et obtient de ne pas avoir 3 mois de suspension...

Il devra suivre un stage de sécurité routière et payer des amendes.
« Y a juste cette histoire de téléphone », insiste le prévenu. Le 4 juillet 2021 il a provoqué un accident au Breuil. Il sortait d'un virage, s'est déporté sur la file de gauche, a percuté frontalement une voiture qui, elle, roulait normalement. Les airbags des deux véhicules se sont déclenchés, la victime s'en sort avec 20 jours d'ITT, contusions au thorax...
Le responsable de l'accident devait être jugé selon la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), mais la victime a déclaré qu'il était en train de téléphoner quand il lui est rentré dedans, le conducteur négligent affirme que ce n’est pas vrai. Il est jugé ce lundi 4 juillet 2022, date anniversaire de l'accident, à l'audience correctionnelle à juge unique, et ça cause beaucoup historique d'appels alors qu'il n'est même pas poursuivi pour cela...

Il avait un peu bu, mais il était dans les limites autorisées par la loi. Il a 55 ans, vit au Breuil, a quitté son emploi il y a dix mois, "j'étais derrière un ordinateur tout le temps, j'en avais ras le bol". Il vient de divorcer, ses enfants sont grands, sans qu'on sache s'il y a le moindre rapport entre ces états de faits, mais ce n'est pas le sujet.
Le sujet, c’est Charles Prost, vice-procureur, qui en parle le mieux. Il synthétise : monsieur reconnaît s'être déporté sur la gauche, il est responsable d'avoir provoqué un accident involontaire, la victime a été indemnisée. Il requiert : une peine de trois mois de prison avec sursis, une suspension du permis de conduire pendant trois mois et 150 euros d'amende.
Le prévenu n'a pas d'avocat, il prend la parole : « Les trois mois de suspension, je trouve que c’est cher payé ! J’ai reconnu mes torts. J’ai eu un moment d’inattention, je sais pas… Là, je suis au chômage, je commence un stage à Montceau en septembre. Sans voiture je fais comment ? Et puis, là, je suis venu en voiture. Je devrais repartir sans voiture ? » Le ton de l’homme est résolu : « Trois mois de suspension de permis, je trouve ça énorme ! »
Silence. Le juge délibère sur siège (comme il est tout seul, nul besoin de se retirer pour échanger avec des pairs). Le prévenu brise le silence : « Vous m’auriez mis un mois, je veux bien ! Mais trois mois !? J’étais pas positif à l’alcool, ni aux stupéfiants ! » Il tourne un peu sur lui-même, emporté mais sans colère, sans agressivité. En voilà un qui assure sa défense.
Le tribunal le déclare coupable, le condamne à 60 jours amende à 10 euros (ça fait 600 euros), à suivre, à ses frais, un stage de sécurité routière (une amende est prévue en cas de non-exécution) et à une amende de 100 euros.
Le prévenu conclut : « Donc je peux reprendre mon véhicule ? D’accord. » On ne sait pas pourquoi, ce jour-là, il a trouvé le moyen de rouler sur l’autre file, inattentif jusqu’à percuter une voiture.
FSA