Des portefeuilles, des sacs, des CB, des bijoux... On reproche au prévenu d’avoir commis plusieurs vols au Creusot, les 7, 10, 12 et 15 septembre, et un fait de recel.
Cet habitant du Creusot, né en 1995, est en état de récidive légale : condamné en 2021 pour vol, destruction de bien par moyen dangereux, recel, vol aggravé, à la peine de 1 an de prison dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans.
Le juge de l’application des peines (JAP) a révoqué 4 mois (sur les 6) parce qu’il ne venait pas aux convocations. Certes il prévenait le juge par mails, mais en tout état de cause il ne se saisissait pas de la mesure. Il comparaît ce 18 septembre, il demande un délai pour préparer sa défense.
Outrages versus côte fêlée, ou l’inverse ?
Il est aussi poursuivi pour des outrages, trois policiers entendent se constituer parties civiles. Il dit au tribunal qu’il a une côte fêlée, « oui, la personne est à côté de moi ».
Un médecin lui a prescrit du Tramadol et a fixé 6 jours d’ITT.
La présidente mentionne une expertise psychiatrique datant de 2018 : le médecin avait conclu à l’altération du discernement du prévenu, et à sa dangerosité psychiatrique. Entendre par là : l’homme souffre de troubles mentaux qui peuvent rendre ses actes imprévisibles s’il ne suit pas de traitement. Il souffrirait de bipolarité et il faudrait qu’il prenne des antipsychotiques.
Sorti de prison le 6 mai et il est déjà impliqué dans deux procédures
C’est là que ça coince : il ne veut pas en prendre, n’en voit pas la nécessité, ne voit pas non plus l’intérêt d’une nouvelle expertise psychiatrique, ce qui inquiète son avocate.
« Monsieur est sorti de prison le 6 mai et il est déjà impliqué dans deux procédures qui le renvoient devant les tribunaux. » La procureur rappelle les 4 mois de sursis révoqués dans le cadre de sa probation. « Les risques de récidive paraissent élevés. » La magistrate demande que le prévenu soit placé en détention provisoire.
« Il est en rupture de soin »
« Je ne vous cache pas mon inquiétude, plaide maître Leray. Quand je l’ai connu, il vivait chez ses parents et était sous curatelle. Aujourd’hui il a tout perdu. » L’avocate parle de « l’échec de la mesure de curatelle », puis revient sur l’expertise psychiatrique : monsieur a connu trois hospitalisations, il prenait du Risperdal. « Il ne voit pas le besoin d’un traitement : il est en rupture de soin. » Bien sûr, elle estime que l’incarcération ne saurait améliorer l’état du prévenu : il faudrait des soins.
Le tribunal renvoie l’audience de jugement à fin octobre, ordonne le placement du prévenu en détention provisoire, note qu’il prend du Tramadol à cause des douleurs que cause la côte fêlée. Aucune victime des vols n’était présente ou représentée.
FSA