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> Faits Divers > Au Creusot
23/06/2023 11:30
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LE CREUSOT : Elle voulait faire «flamber» la superette... Elle reste en prison jusqu'à son jugement

Cette femme de 43 ans voulait juste rejoindre ses enfants... Mais est-ce suffisant pour justifier un braquage...
Elle vit à environ « 3 km » de la supérette qu’elle a tenté de voler, menaçant de la faire flamber, au Creusot, le 21 avril dernier, dit-elle au président de l’audience de comparutions immédiates, ce jeudi 22 juin.

Sous curatelle renforcée depuis plus de 10 ans
Elle est née au Creusot il y a 43 ans. Elle fut mariée, a donné le jour à deux enfants qui vivent avec leur père. Elle est sous curatelle renforcée depuis 2012, ne travaille plus depuis 2011, voit un médecin psychiatre, « pour une maladie mentale », dit-elle au tribunal.

Le président Marty l’interroge plus avant, car l’expertise psychiatrique obligatoire pour les personnes bénéficiant d’une mesure de protection civile, n’a été faite que la veille de l’audience et le rapport de l’expert n’est pas rentré : il va falloir reporter le jugement.

Elle voulait de l’argent pour aller voir ses enfants
Dans l’attente, le tribunal doit décider s’il la maintient en détention provisoire ou s’il la place sous contrôle judiciaire. Au carrefour de la décision :
la dangerosité possible de la prévenue qui avait interrompu les soins médicamenteux qui la contenaient, et qui, le 21 avril, recherchait de l’argent pour aller voir ses enfants. Leur père a déménagé dans le sud de la France il y a deux ans, et depuis deux ans, rien ne va plus pour cette femme.

Un traitement de cheval
Elle est en détention provisoire depuis le 28 avril dernier. A la prison pour femmes de Dijon, on a remis un traitement en route. Quel traitement, pour quelle pathologie ?
« Je suis maniaco-dépressive. » Elle dit recevoir une injection retard d’un antipsychotique, prendre également du Loxapac, un neuroleptique, et du Lysanxia, un tranquillisant. Si elle ne se trompe pas, ça fait beaucoup ! Avec tout ça, elle dit se sentir « très bien ». Elle le dit d’une voix atone, le visage déjà cartonné par les effets de ces drogues aux effets secondaires importants.

« Depuis le déménagement des enfants, elle n’arrive pas à se relever »
Sa curatrice est présente. Elle témoigne d’une « problématique familiale très- très compliquée », « depuis le déménagement des enfants, elle n’arrive pas à se relever », « les addictions prennent le dessus » (la prévenue dit qu’elle prenait 1 gramme de cocaïne par semaine), « c’est trop dur, beaucoup trop dur ».
Du coup le suivi en psychiatrie est compliqué aussi, et la dame s’est soustraite aux injections d’Abilify : « C’est pour ça que j’ai fait une bêtise. Je me sentais pas bien. »
Est-ce que sans traitement, elle ne se sentirait pas encore plus mal ? s’enquiert le président. « Oui » dit la femme, inexpressive.
En détention ça se passe comment ? « Je m’ennuie. Je mange. Et voilà. » Et au niveau du moral ? « Ça va. »

Passage à l’acte lié à sa maladie psychique + rupture de soins
La substitut du procureur requiert le maintien en détention de la prévenue, auteure de « faits assez violents ». Maître Marceau plaide pour un placement sous contrôle judiciaire :
c’est la première fois que madame fait un passage à l’acte violent, acte « intrinsèquement lié à sa maladie psychique, dans le contexte d’une rupture thérapeutique depuis 5 mois ». « Elle voulait juste rejoindre ses enfants. »
Le tribunal renvoie le jugement à une date proche et, dans l’attente, ordonne son maintien en détention.  
FSA