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> Faits Divers > Au Creusot
09/12/2022 03:16
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LE CREUSOT : Avec son gros scooter volé, il faisait le «cake»... il est en prison

A fond la caisse, il avait provoqué un accident rue Edith Cavell.
Le (gros) scooter lui est arrivé droit dessus, à toute vitesse. Elle n’a pas pu l’éviter. Le chauffard a fait un soleil par-dessus la 207 dont les airbags se sont déclenchés, dégageant une telle poussière que la femme a cru que sa voiture prenait feu. Sous l’effet de la panique, elle a quitté sa 207, oubliant de mettre le frein à main : second accident contre une voiture qui était garée. C’était le 6 octobre dernier au Creusot, vers la rue Edith Cavell.
Ça faisait un moment que la BAC poursuivait le scooter qui bombait dans les rues de la ville, en fin de matinée. A un feu les policiers se signalent, le conducteur du scoot’ les regarde et s’enfuit en grillant le feu rouge. Piétons et usagers s’écartent comme ils le peuvent. La BAC le perd de vue, jusqu’à ce que sa radio signale un accident scooter-voiture. Le conducteur s’était enfui à pied, puis par les toits, il est cueilli dans la cour d’un immeuble rue Maréchal Joffre.


Un gros scooter volé… à la Seine-sur-Mer !
Le mis en cause commence par tout nier, aussi fait-on partir à l’analyse les empreintes ADN prélevées sur les poignées de l’engin et dans le casque que les policiers ont ramassé. Ça matche. Du coup, à l’audience de ce jeudi 8 décembre, il reconnaît. 

Le scooter avait été volé fin septembre à la Seine-sur-Mer, son conducteur le 6 octobre était sous bracelet électronique (peine de détention aménagée en détention à domicile sous surveillance électronique), il a du THC dans le sang, mais « c’est du CBD », parce que « comme c’est légal », il en prend « très souvent ». La présidente : « Comme c’est légal, vous avez une facture ? » Question pour la forme. La réponse est sans surprise : « Ben non. »

Un casier de petit délinquant
Alors, comment s’est-il retrouvé sur ce scooter ? lui demande la présidente Catala. « Bah, j’étais avec des personnes, ça m’attirait de rouler avec ça (une grosse cylindrée, ndla). - C’est qui, ‘des personnes’ ? - J’ai peur de dire à qui c’était le scooter, j’aurais des problèmes, sinon. - Vous n’avez pas de permis. - Bah, j’avais jamais conduit de scooter comme ça. J’étais attiré, et voilà. - Pourquoi vous ne vous arrêtez pas quand les policiers vous font signe ? - Ben, j’étais sous bracelet. » Il a collectionné 14 condamnations entre 2018 et 2022, « un casier pléthorique, mais de petit délinquant » dira maître Estève.

« Il a pris tous les risques »
Maître Charbonnel prend la parole pour la victime et demande des dommages et intérêts. L’avocate raconte comment cette dame, pour aller travailler, a dû racheter une voiture, alors que sa 207 faisait l’affaire, avant d’être « classée épave » suite à l’accident. Aline Saenz-Cobo, vice-procureur, y revient puisqu’« il a pris tous les risques et il y a eu un accident ». « Monsieur est un régulier du tribunal et il était sous une DDSE*. » Elle requiert la peine de 18 mois de prison avec maintien en détention.

« L’histoire de ce gamin »
« Il a grandi dans un climat de violences extrêmes, et sa mère est là, seule à le soutenir. » Maître Estève désigne la femme assise dans la salle. « Un climat de violences conjugales extrêmes, poursuit l’avocat, mais elle est là. Jusqu’à ses 12 ans, il a vécu la violence quotidienne du père. Sa mère avait obtenu un téléphone grave danger. Lui, il se mettait entre les deux. (...) Les faits sont d’une certaine gravité, il le sait, mais 18 mois ? C’est excessif et peu lisible pour lui. On est au-delà de ce qui peut être compris. »

Décision
Le tribunal déclare le jeune homme coupable et le condamne à la peine de 15 mois de prison avec maintien en détention. Il devra indemniser la victime pour son préjudice moral. L’escorte va remmener le garçon au centre pénitentiaire, sa mère lui envoie un baiser, articule « je t’aime ».
FSA
*DDSE : détention à domicile sous surveillance électronique