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> Bourgogne Franche comte > BOURGOGNE
05/01/2022 03:17
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Michel Suchaut : «Avec la CCI Métropole de Bourgogne, on peut clairement avoir une équipe, une force de frappe»

Michel Suchaut tire le bilan de sa présidence à la CCI de Saône-et-Loire. Désormais ancien Président, le Creusotin détaille ce qui a conduit à fusion avec la Côte-d’Or, au nom d’une meilleure efficacité. Il croit encore au commerce de centre ville et lance : «Il ne faut pas laisser la place à Amazon !»
Pourquoi avez-vous décidé de ne pas vous présenter à la présidence de la nouvelle CCI qui rassemble la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or ?
MICHEL SUCHAUT : «Ce n’est une surprise pour personne. Quand je m’étais présenté à la Présidence la CCI de Saône-et-Loire, j’avais clairement dit que ce serait pour un seul mandat. A l’époque j’étais toujours dans le monde de l’entreprise chez Vitaris, même si j’étais dégagé d’une activité opérationnelle quotidienne. Assumer la présidence d’une chambre de commerce et d’industrie c’est exigeant et demande du temps et une bonne connaissance de l’environnement économique. N’oublions pas que les CCI sont le bras armé de l’Etat en matière économique ! Aujourd’hui je n’ai plus de fonction au sein d’une entreprise. Alors même si j’ai été sollicité, j’ai jugé sage de ne pas me présenter pour la présidence de la nouvelle CCI. Il fallait être cohérent, même si j’ai pris beaucoup de plaisir à exercer mon mandat de Président en Saône-et-Loire».


Cette fusion entre la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or, elle était nécessaire ?
«C’est dans l’ordre des choses. Avant moi, Bernard Echallier avait déjà engagé certaines choses. Comme la gestion du port de Pagny, assurée par la CCI de Saône-et-Loire, ou la réunion des deux services de formation. Très clairement il y avait déjà un rapprochement naturel entre les CCI de Saône et Loire et de Côte-d’Or. Ce qui a fait accélérer le mouvement, ce sont les contraintes économiques et financières…»

Lesquelles ?
«D’abord une réduction drastique des recettes fiscales. Elles étaient, pour la Saône-et-Loire, de 11 millions d’euros en 2013 et elles sont tombées à 6 millions en 2016. Et avec la loi Pacte, en 2022 on sera à 6 millions pour la Saône-et-Loire et la Côte d’Or. Sur le mandat, on aura donc réduit la moitié de nos ressources. Pour la Saône-et-Loire, la ressources fiscale représentait 20% de nos recettes. Les autres étaient assurées notamment par la formation, l’apprentissage. On n’était donc pas prim dépendant des recettes fiscales. Mais il fallait bien avancer et évoluer. On était alors avec deus scénarios possibles».

C’est-à-dire ?
«Le premier scénario consistait en une régionalisation. Avec une seule CCI pour la Bourgogne – Franche-Comté et des CCI locales. Mais une CCI locale n’a pas de budget propre.
Deuxième scénario : Des fusions. La Nièvre et l’Yonne, la Saône et Loire et la Côte-d’Or et toute la Franche-Comté. Il y a rejet entre la Nièvre et l’Yonne, les CCIC de Franche-Comté ont dit non. Et donc les CCI de Saône-et-Loire et de Côte-d’Or ont dit oui à la création de la CCI Métropole de Bourgogne. Le Doubs et la Hauter-Saône se sont mariés. Cela fait donc deux mégas CCI, entre Paris et Lyon».

Pour quels avantages ?
«Il faut bien voir que les CCI métropolitaines peuvent jouer le rôle d’agent économique.
La fusion permet aussi de réduire les frais de fonctionnement. La CCI Métropole de Bourgogne, ce sont 45.000 ressortissants, sur un bassin économique cohérent. Déjà sur l’axe Dijon – Chalon – Mâcon avec la Communauté Urbaine, certes, mais aussi les autres bassins. Montbard en Côte-d’Or, l’Autunois et le Charolais – Brionnais en Saône-et-Loire. Et puis ne rappelle qu’il y avait déjà des actions communes, comme au SIMI, la salon de l’immobilier d’entreprise, où le Grand Dijon, la Communauté Urbaine, le Grand Chalon et le Mâconnais, travaillent déjà ensemble. Les autres avantages sont évidemment multiples, comme des interventions des équipes sur deux départements. Avec la CCI Métropole de Bourgogne, on peut clairement avoir une équipe, une force de frappe, plus efficace. Sur l’œnotourisme, le service peut-être en action du Châtillonais jusqu’au Beaujolais».

De quoi êtes-vous le plus fier ?
«Au début de ma mandature, on avait trois objectifs. Réussir la transition numérique, la transition énergétique et écologique et la transition démographique, avec le vieillissement de nos dirigeants. On peut dire que l’on a bien travaillé. Le sujet le plus important était la transition écologique, car on voulait une transition positive et non pas punitive.
C’est le sens du développement de nos trois plateformes multimodales. Avec notamment le développement du fret ferroviaire. C’est fait à Mâcon. On sait que l’on doit travailler sur des liaisons Chalon – Fros sur Mer et Chalon – Le Havre. Pour cela, il faut développer les infrastructures ferroviaires de proximité, pour pouvoir massifier. On doit aussi développer les liaisons internationales, avec l’Allemagne et les ports du Nord. En ce sens, la Saône-et-Loire a les atouts pour être un nœud ferroviaire».

Et concernant le numérique ?
«On a fait comprendre au TPE que le numérique est priorité. Il ne faut pas laisser la place à Amazon. Je ne crois pas à la disparition des commerces de centre ville. Mais il faut les adapter aux nouveaux besoins et la CCI à un rôle à jouer».

Travailler avec les collectivités, c’est une obligation ?
«C’est incontournable. On peut prendre l’exemple du Grand Chalon a a investi  dans un projet à 2 millions d’euros dans le port de Chalon, pour doubler le réseau ferroviaire. Le Grand Chalon a mis 400.000 euros sur la table. On peut aussi parler des aménagements de plateformes. Je peux aussi parler de la reprise de la zone de Baberèche par le Grand Charolais».

D’autres sujets de satisfaction ?
«Oui, par exemple le succès du CFA automobile qui accueille 680 apprentis par an et qui trouvent tous du travail. Je peux encore évoquer rationalisation de l'immobilier et du foncier avec la vente des 2 hôtels consulaires : Macon aux Jardins d'Arcadie et Chalon ; Mais encore le transfert du Cifa Mercurey à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat».
Recueilli par Alain BOLLERY