Président de l’Université de Bourgogne, Vincent Thomas a bouclé, sur le campus du Creusot, sa tournée de rentrée. Si le campus du Creusot va bien, et s’il en est de même pour l’Université de Bourgogne, il n’en demeure pas moins qu’un étudiant en Franche-Comté bénéficie de 1300 euros en plus par rapport à un étudiant en Bourgogne. C’est discriminatoire et scandaleux.
Il faut s’en souvenir, mais l’IUT du Creusot a été le premier établissement décentralisé de l’Université de Bourgogne. Près de cinq décennies après sa création, non seulement il continue de grandir, mais avec le Centre Universitaire Condorcet, ils forment la figure de proue des sites décentralisés de l’Université.
C’est ce qu’a démontré la dernière étape de la rentrée que Vincent Thomas, le Président de l’Université a effectué. C’était jeudi 3 octobre au cours d’une journée faste pour Le Creusot, avec l’après-midi l’inauguration du technopôle Sud Bourgogne «Hub & Go», à laquelle les Universitaires ont pris part.
Dans le grand amphithéâtre de Condorcet, les différents discours ont salué la vitalité de l’Université au Creusot. Vincent Thomas a aussi profité de l’occasion pour pointer du doigt la discrimination financière dont l’Université de Bourgogne est victime par rapport à celle de Franche-Comté. Une différence de dotation, de la part de l’Etat, qui donne le vertige, et dont on se demande bien pourquoi elle n’est pas dénoncée, avec force, par les élus régionaux
Ce simple constat constitue une énigme. Car cela veut dire que la fusion des régions n’a pas permis de gommer certaines disparités. Et quand celle-ci, dépassé les 43 millions d’euros au bénéfice de la Franche-Comté, on se dit qu’il n’y a pas seulement un hic. Sauf à considérer que tout le monde se satisfait de la situation, qui bénéfice à l’Université de Franche-Comté et donc au détriment de celle de Bourgogne ! C’est pour le moins cocasse pour ne pas dire scandaleux. Car qu’est-ce qui peut justifier qu’un étudiant en Bourgogne bénéfice, indirectement, de plus de 1300 euros de dotation en moins sur une année…
A.B.
Séverine Marques
Directrice du site universitaire du Creusot«On espère dépasser les 1300 étudiants l’année prochaine. Dans les prochaines semaines sera posée la première pierre de Calypso, la 1ère plateforme dédiée à la Métallurgie des poudres. Une nouvelle licence devrait aussi voir le jour. Nos étudiants vont aussi participer à Rome aux championnats du monde universitaire. Avec l’objectif de faire aussi bien qu’à ceux de Paris, où ils avaient récolté 2 médailles d’or, 2 d’argent et 3 de bronze».
David Marti
Maire du Creusot, président de la Communauté Urbaine«Dans ce territoire de tous les possibles, où l’Université doit aussi être celle de tous les possibles, on a la volonté de travailler et d’avancer ensemble… On ne s’interdit rien. Nous voulons ouvrir et accueillir et nous voulons être l’organisateur de l’accueil des étudiants étrangers. Car à l’Université, au Creusot, ont fait le contraire de ce qui est dit au niveau national, en associant l’étranger aux problèmes. Les étudiants accueillis au Creusot démontrent le contraire. Nous avons encore des batailles à mener ensemble»
Laëtitia Martinez
Vice-présidente du Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté«Je salue le travail mené en commun. Nous devons travailler l’ensemble de l’écosystème, pour garantir les meilleures conditions d’études possibles, pour permettre à nos étudiants de s’épanouir. L’Université est en effet un acteur essentiel de l’attractivité d’un territoire. Il faut défendre les campus territoriaux. Il est important de la dire par rapport à la loi de finances».
Vincent Thomas
Président de l’Université de Bourgogne«Au dernier pointage, on compte 1299 étudiants inscrits au Creusot. Je pense que les 1400 seront dépassés en 2025. Oui Le Creusot est attractif. Et oui l’Université de Bourgogne est attractive, puisque nous accueillons plus de bacheliers que de jeunes qui décrochent leur bac en Bourgogne. Oui il y a une dynamique dans cette Université. On essaye d’accompagner tout le monde. On compte 34.000 étudiants et 3000 personnels. Nous sommes inquiets pour l’avenir, avec les restrictions budgétaires envisagées.
Et ce d’autant plus qu’il y a de grosses différences pour ce qui concerne les dotations de l’Eat. L’Université de Bourgogne compte 34.000 étudiants, contre 23.000 pour l’Université de Franche-Comté. Eh bien en moyenne, un étudiant en Franche-Comté bénéfice de 1300 euros, en plus, par an. Cela représente 43 millions d’euros au détriment de la Bourgogne. C’est l’équivalent de 190 enseignants et 130 personnels. C’est connu et cela ne se rattrape pas. De 2022 à 2025, il nous a manqué 7 millions d’euros pour les salaires, uniquement pour les indices. Ce sont nos contraintes.
Alain BOLLERY