«Au-delà des dégâts matériels que nous avons toutes et tous subis, que
c'est aussi l'humain qui a été affecté pendant ces derniers jours : les
parents, les mères isolées, les enfants, les personnes âgées... chacun
et chacune de nos concitoyens a été affecté et meurtri par ces
événements» a lancé le Maire du Creusot en ouverture du congrès des villes de France. Il a aussi affirmé : «La réindustrialisation est et doit rester une priorité absolue pour notre pays»
Ce n'est pas spécialement une surprise. La crise que la France des villes a affronté pendant près d'une semaine, s'est évidemment invité au Congrès des Villes de France. Quand David Marti avait obtenu qu'il se tienne au Creusot en ce début du mois de juillet, il était loin de penser qu'à côté du thème de la réindustrialisation, dont Le Creusot est un beau symbole, s'inviterait le sujet des réponses à apporter aux violences urbaines qui ont enflammé le pays, mis le feu dans la plupart des villes.
Alors cela évidemment, David Marti, en ouvrant officiellement le congrès, jeudi après-midi, a évoqué ce sujet très sensible. Et cela n'a pas pu être une surprise, pour les quatre ministres envoyés au Creusot.
David Marti, sans forcément appuyer beaucoup où cela fait mal, a rappelé ce qu'il a dit au Président de la République, renouvelant le discours qu'il avait tenu lors du rassemblement à l'appel de l'association des maires de France.
Devant Stanislas Guerini, David Marti a rappelé : «dans la gestion des crises, le service public est le rempart et le
ciment de l'unité nationale, et que la République décentralisée n'est
pas une option mais une nécessité».
Alain BOLLERY
(Photos Manon BOLLERY)
Le discours de David Marti :
«Je suis très heureux, honoré et fier de vous accueillir aujourd'hui à l'occasion de notre Congrès National de Villes de France dont la thématique consacrée à la réindustrialisation est tellement d'actualité ici et depuis des décennies.
Avant d'aborder le cœur du sujet, je tiens préalablement en ouverture de notre congrès, à évoquer les évènements et les violences auxquels nous avons fait face dans nos villes ces derniers jours. Je veux évoquer ici plus particulièrement deux points.
En premier lieu, réaffirmer ce que j'ai eu l'occasion de dire au Président de la République mardi : les maires et les élus locaux sont porteurs d'idées, de propositions et de solutions, et c'est d'ailleurs toute la richesse de notre travail collectif dans nos associations d'élus, notamment ici à Villes de France.
Il faut donc que le Président et son Gouvernement fassent confiance aux élus que nous sommes soient à l'écoute de nos propositions et consulter véritablement notre rôle et notre action.
Les réponses seront collectives et compléter ou elles ne traiteront, une fois de plus, que les symptômes sans traiter les causes.
Le second point, c'est redire à quelle point au-delà des dégâts matériels que nous avons toutes et tous subis, que c'est aussi l'humain qui a été affecté pendant ces derniers jours : les parents, les mères isolées, les enfants, les personnes âgées... chacun et chacune de nos concitoyens a été affecté et meurtri par ces événements.
Il faut ici souligner et remercier celles et ceux qui ont été, à nouveau, en première ligne: les forces de l'ordre, les pompiers, les élus locaux, les agents de nos collectivités et de l'état.
Cela rappelle, aux personnes qui en doutent encore, que dans la gestion des crises, le service public est le rempart et le ciment de l'unité nationale, et que la République décentralisée n'est pas une option mais une nécessité.
J'en viens maintenant plus particulièrement au thème de notre congrès
Vous êtes au Creusot, situé au cœur de la Bourgogne du Sud, ville centre de la Communauté Urbaine Creusot Montceau, « Le Territoire de Tous les Possibles ».
Territoire de tous les possibles, parce que cette ville où je suis né témoigne de la possible réindustrialisation de la France quand elle est portée par une volonté farouche et une confiance indéfectible de tous les acteurs qu'ils soient politiques, économiques ou institutionnels.
Territoire de tous les possibles, parce que la résilience n'est pas ici qu'un vague concept. Elle s'incarne depuis de nombreuses années et la dynamique économique que le territoire connait en est un vibrant témoignage.
Territoire de tous les possibles, en ce que la mobilisation de tous les acteurs, publics, parapublics et privés permet de belles réussites collectives au service du développement du territoire, de son aménagement et du déploiement des services pour les habitants.
Nous vivons actuellement un moment charnière dans l'histoire de notre pays, où il est plus important que jamais de réfléchir à notre avenir industriel, tout en prenant en compte les transformations de ia société et l'importance de mettre l'humain au cour de ces transformations.
En effet, ces mutations sont à l'œuvre au niveau mondial et la France doit se saisir de ces enjeux avec lensemble de ses partenaires européens.
La réindustrialisation est et doit rester une priorité absolue pour notre pays. Nous avons longtemps été considérés comme un pays de services, mais il est temps de redonner à l'industrie la place qu'elle mérite dans notre économie en s'appuyant surtout sur les villes moyennes.
Cela implique de relever de nombreux défis, notamment en matière de compétitivité ce qui passe par la qualification de la main d'œuvre, l'innovation, la transformation des process et des organisations dans un contexte mondialisé.
Mais il est important de rappeler que cette transition doit se faire de manière durable, en prenant en compte l'impact environnemental et social de nos industries.
La transition écologique doit donc être au cœur du développemet pour garantir un avenir aux jeunes générations.
Ne pas opposer dévéloppement et protection de l'environnement mais au contraire développer en protégeant. Ne pas opposer industrie et climat mais industrialiser et produire proprement.
En cela, l'intelligence artificielle est également un élément clé de cette transition. L'IA peut aider à augmenter la productivité, à réduire les coûts, à améliorer la qualité de nos produits et piloter l'optimisation des ressources.
Cependant, nous devons veiller à ce que l'IA soit utilisée de manière éthique et responsable, en gardant toujours à l'esprit l'impact sur la société en générale et sur les salariés en particulier.
Enfin, l'humain doit rester au cœur de notre réflexion et de nos actions en matière de réindustrialisation. Nous devons veiller à ce que les collaborateurs soient formés aux nouvelles technologies et que leurs droits soient protégés.
Les industries doivent également être intégrées dans nos communautés locales, créant ainsi une synergie positive et un sentiment d'appartenance.
En cela, nos travaux durant ce congrès ici au Creusot vont contribuer, à s'inspirer des initiatives, à croiser les points de vue et à tracer des perspectives sur l'industrie d'aujourd'hui et de demain.
Pour clore mon propos, permettez-moi une citation inspirante de Mahatma Gandhi : "Le futur dépend de ce que vous faites aujourd'hui."
Nous avons une responsabilité en tant qu'élus locaux et acteurs des territoires.
Nous devons donc prendre des décisions audacieuses qui garantiront le développement d'une industrie compétitive, durable, respectueuse de l'environnement et qui aura au cœur de son action la protection, la sécurité, le bienêtre et le développement de l'humain».