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06/07/2023 03:17
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TALENT : Laurent Bainier (Le Creusot) remporte, avec son journal «20 Mint» du quotidien «20 Minutes», le prix mondial de l'INMA

Décrocher une 1ère place mondiale, au 21ème siècle, à l'ère du numérique, avec un journal papier qui traite de l'avenir du numérique... C'est l'exploit réalisé par le Creusotin Laurent Bainier, avec le Journal 20 Mint du quotidien 20 Minutes. Un joli bébé tiré à 800.000 exemplaires et distribué gratuitement.




Il est de ces personnes qui font la fierté d'une ville, d’un département, d’une région et même d’un pays. Le week-end du 28 et 29 mai, le journal 20 Minutes s’est vu remettre le prix mondial de l’INMA dans la catégorie « Best Use In Print ». Un prix prestigieux pour 20Mint qui a été imaginé par Laurent Bainier, un pur talent Saône-et-Lorien qui a fait toute sa scolarité au Creusot (*).

20 Mint qui lui a valu le 1er prix mondial, est un journal papier qui casse les codes en traitant de sujets on ne peut plus numériques.  creusot-infos est parti à la rencontre de Laurent pour vous faire partager l’histoire de ce projet, couronnée mondialement par la profession.

La naissance du projet
« Le projet que j’ai mené a été présenté par 20minutes. Le projet était la création d'un magazine entièrement dédié au Web3. Le Web3 c’est ce qui englobe les NFT, la blockchain, les cryptomonnaies et le métavers. C'est un magazine papier. 
Le Web3 est un concept dont on parle depuis quelques années, la première cryptomonnaie est née en 2008. Depuis 15 ans plein de choses se sont développées. Et de la cryptomonnaie, d’autres usages sont nés. 
Ce magazine de 24 pages est sous un format papier, ce qui est assez surprenant puisqu’on parle d’une technologie ultra virtuelle. Notre conviction et la mienne c’est que le papier permet d’informer tout le monde, y compris des gens qui n’en font pas la demande. 
Sur internet tu as tendance à trouver des informations que tu cherches via des moteurs de recherche. Pour avoir une information que tu n’es pas sensé avoir, le papier c’est très pratique. Tout parisien, le 15 juin (lors de la distribution du premier numéro) qui se promenait à Paris, Lyon, Lille ou Marseille pouvait recevoir à 8h gratuitement un des 800 000 exemplaires que nous avions mis en distribution. 
Nous avons également faiy une version traduite en anglais qui a été distribuée dans le métavers en créant une station de métro. » 

La volonté d’amener du changement
« Je cherche depuis pas mal de temps des solutions pour dialoguer le mieux possible avec la communauté, avec les lecteurs. Je voulais essayer d’avoir un journalisme un peu plus participatif, plus citoyens. Recréer du lien avec les journalistes qui sont parfois un peu isolés de leurs lecteurs, qu’on dépeint un peu comme étant dans une tour d’ivoire. Et des lecteurs qui sont la raison même pour laquelle on se lève le matin. 
Le magazine consacré au Web3, on peut se dire que c’est un peu éloigné de cette vision là mais avant de faire un magazine sur le Web3 j’ai surtout voulu faire un magazine participatif, mené avec les lecteurs. » 

Le financement 
« Une fois que ce projet de faire un magazine qui parle du Web trois à tout le monde est né, il fallait savoir comment financer le journal car 800 000 exemplaires d’un format de 24 pages ça coute très cher. Nous devions récupérer un peu plus de 100.000€. On a proposé à nos lecteurs de le financer en achetant un NFT à 280€. Un NFT est un jeton non-fongible sur la BLockChain, une sorte de carte de membre. On en a vendu 999 en 15h. Cela nous a permis de récolter plus de 250 000€ que l’on a partagés avec les prestataires qui nous ont aidé à faire ce numéro. L’argent qui nous restait nous a permis d’imprimer le premier numéro de ce magazine et de le distribuer gratuitement. Ce sont des lecteurs pour certains très jeunes, très éloignés des nouvelles technologies ou encore très concernés par le sujet et un peu moins par le journalisme. Ils ont financé l’effort d’information du plus grand nombre en achetant ces NFT. » 

La communauté 
« En achetant ce NFT, ils obtenaient le droit de travailler gratuitement pour nous. Ça peut paraître un peu bizarre dis comme ça… Ils obtenaient l’accès à un serveur Discord sur lequel j’ai commencé le lendemain à faire des réunion de rédaction avec eux. On a discuté peu à peu, sujet après sujet à ce qu’on allait mettre dans le journal, qui on allait interviewer, comment… Maintenant c’est une vraie petite famille. »
« On fait des réunions formelles sur Discord ou sur Twitch toutes les semaines. Mais quand on n’est pas en train de planifier un rendez-vous on a toutes les semaines une émission que j’anime avec mon binôme Romain sur Twitch. Une émission qui parle des nouvelles technologies où ils peuvent poser des questions à nos invités. Ce sont des points de contact avec notre communauté qui nous permettent  In-fine de faire un journal qui n’est pas le journal de 20minutes mais le journal d’une communauté.
Une communauté qui veut expliquer au plus grand nombre ce qu’est le Web3, pourquoi ça vaut le coup de s’y intéresser. Pas nécessairement de convaincre les gens d’acheter des cryptomonnaies et des NFT mais plutôt de les informer afin qu’ils aient des éléments pour en débattre. Ce sont des changements de société qui vont arriver dans les années à venir et qui nous tomberont dessus qu’on soit informé ou pas. Alors autant qu’on soit informé les-uns les-autres afin de pouvoir faire nos choix. »
« Un journaliste peut faire des choix mais ils sont sans doute plus éclairés si il les fait avec ses lecteurs. En confiant à ces personnes de faire des choix avec nous, on élargissait notre regard. On a un journal plus horizontal. » 

Pandémie
« Le covid a été un booster pour le métavers. Un booster d’attention. Pour le moment il faut être honnête dans le métavers il n’y a pas grand monde. En revanche avec le covid on s’est habitué à dématérialiser nos relations. On a moins de mal aujourd’hui à s’imaginer se réunir dans des salons virtuels plutôt qu’en vrai. On a donc moins de mal aussi à se projeter dans cet univers. 
Le covid a été un accélérateur et cette technologie-là permet aussi de réintroduire la propriété. » 

Blockchain et propriété
« Le numérique c’est le règne du copier-coller. Si je vous envoie une photo d’un billet, vous l’avez et je l’ai encore. Ce qu’invente la blockchain c’est le couper-coller. La blockchain est une sorte de registre partagé. Si je vous envoie via la blockchain un Bitcoin, vous vous l’avez mais moi je ne l’ai plus. Dit comme cela, ça paraît anecdotique mais ça change tout. C’est l’introduction de la propriété privée, on revient à l’invention de la propriété-privé mais dans l’ère numérique. C’est quelque chose qu’on n’a pas conceptualisé depuis très longtemps.
On est témoin d’un changement de fou. On va pouvoir repenser la chaine de valeur. C’est une vraie révolution. »

Recueilli par Manon BOLLERY
avec Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)


Toute sa scolarité au Creusot

S’il existe un au-delà, on peut-être certain que Pierre, son grand père paternel, doit être très fier. Il était pour le jeune Laurent son encyclopédie Universalis. Bien plus fiable que Wikipédia, pour le jeune Laurent qui a commencé à écrire ses premiers mots à la Maternelle de la Mouillelongue… Là même que celle devenue la 1ère spationaute française et européenne : Claudie Haigneré. La 1ère femme à avoir séjourné et dans la station Mir et dans l’ISS. Après la Maternelle et avant de rejoindre le Collège des Epontots, Laurent Bainier était passé par l’école de la rue de Serbie, baptisée école François Bourdon, aujourd’hui disparue. Après le Collège ce fût donc le Lycée Lavoisier pour l’adolescent curieux de tout qui était domicilié à Torcy, à la Mouillelongue. Bac Littéraire en poche, avec évidemment la mention «Très Bien», pour le plus grand bonheur du regretté André Fuet, Laurent Bainier passa ensuite par Science Po à Lille, avant le centre de formation des journalistes de Paris. Pas vraiment une surprise pour celles et ceux qui l’avaient vu officier au CLEMI, avant d’être CLP en Saône et Loire. Le temps de quelques stages au Monde et à Libération – où il s’était permis, à raison, de corriger une chronique du colérique Pierre Marcelle - et le jeune creusotin avait choisi de travailler dans la presse gratuite. Pour gravir tous les échelons au Journal 20 Minutes. Avec donc une consécration mondiale pour le quadragénaire, dont Nicolas Richoffer, son pote de toujours, aimait à dire : «Il est le meilleur d’entre nous». Confirmé !
A.B.

INMA : International News Media Association (association internationale des médias d'information)

En parvenant à remporter une consécration mondiale avec un journal papier Laurent Bainier est un peu apparu comme un extraterrestre débarqué avec une tenue de cosmonaute...



Avoir la bonne idée, au bon moment, y croire et réussir le projet, cela se résume en un mot : Le talent ! Et avec «La France déchainée», 20 minutes a fait la démonstration qu'un média gratuit peut être le meilleur


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