
C’est une visite rare que les Présidents des départements ont effectuée mardi dans le Gard. Ils ont pu voir de près les Canadair et les Dash les deux bras armés de la sécurité civile pour attaquer les feux de forêts, dont le risque est grandissant. André Accary explique les enjeux dans une interview vidéo.

On ne rigole pas et on ne badine pas avec le règlement sur la base aérienne de la sécurité civile de Nîmes – Garons, dans le département du Gard. Alors que le temps est estival, que le vent souffle et qu’il est annonciateurs du fléau des feux de forêts, c’est une forte délégation de départements de France qui s’est présentée, mardi matin, sur ce haut lieu de la sécurité civile.
Les visites sont rares et encore plus pour les journalistes, ce que confirme un confrère Nîmois, qui en plus de 20 ans, de carrière, s’y est rendu qu’une seule fois malgré de nombreuses demandes.
On n’est pas dans le secret défense, mais pas loin. Ou plutôt si, on est dans l’épicentre de la défense du territoire national contre le fléau des feux de forêts. Longtemps ils ont été cantonnés au seul midi de la France et à la Corse.
Tous les pompiers volants sont basés dans le Gard
Et même si en avril 1984, un Canadair, finalement stoppé, avait décollé de Nîmes pour venir combattre un violent feu de forêt dans le Morvan, du côté d’Anost, entre Saône-et-Loire et Nièvre, depuis quelques années la Saône-et-Loire, la Nièvre, la Côte-d’Or, le Jura tremblent chaque année.
Le changement climatique met nos forêts en péril, avec le vent, la chaleur et la sécheresse. La rapidité d’intervention des moyens aériens depuis la base de Nîmes Garons est donc stratégique. C’est ce qui a été expliqué mardi aux Présidents des conseils départementaux et aux directeurs des SDIS, venus dans le Gard à l’invitation d’André Accary, vice-président en charge des pompiers à Départements de France.
La base de Nîmes – Garons, ce sont 470 personnes, dont 300 personnels navigants. Avec des hélicoptères qui peuvent être mobilisés 24 heures sur 24 et chaque jour de l’année. Avec des Canadair des avions Dash reconvertis pour embarquer de l’eau.
Des aéronefs essentiels pour combattre les feux.
Le budget de la base est de 120 millions d’euros, dont 100 pour l’entretien des matériels qui sont bichonnés.
L’importance de l’aéroport de Dole
«Nous sommes tous conscients des besoins», assure André Accary, alors que la France et l’Europe ont commandé des Canadair mis en fabrication.
Olivier Bertrand, chef du groupement d’avions de la sécurité civile, dont les origines paternelles sont en Saône-et-Loire, explique sobrement que «l’été tout le monde est en alerte, à 90 minutes ou à 30 minutes pour des interventions les plus rapides possibles sur les feux», car on le sait, la doctrine de la France, est d’attaquer au plus vite les incendies.
Il explique combien il est important en cas de risque maximal, d’avoir des avions prédisposés, prêts à attaquer, comme l’aéroport de Dole pour lequel les conseils départementaux de Saône-et-Loire et de Côte-d’Or ont décidé d’investir, aux côtés du Jura. Olivier Bertrand expliqué encore que les choses ont évolué depuis 2022 et les énormes incendies en Gironde.
La sécurité civile apprend des catastrophes pour mieux anticiper l’avenir et les risques. On sait ainsi qu’en cas de méga incendie il faut quatre Canadair pour intervenir efficacement. Avec vingt largages d’eau à l’heure.
70 millions d’euros pour un Canadair
Les «pompiers volants» de Nîmes Garons sont de plus en plus efficaces, puisqu’en 30 ans, les surfaces brûlées en France ont été divisées par quatre. Heureusement, car les risques sont grandissants.
Cet été les pompiers volants pourront compter sur deix Canadair pour intervenir. Avec les commandes passées par la France et l’Europe, ce sont 16 Canadair dont la France disposera d’ici quelques années.
Précisons qu’un Canadair coûte aujourd’hui 70 millions. C’est le prix à payer pour protéger nos forêts.
Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)













































