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12/05/2023 03:17
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SAONE ET LOIRE : Le grand retour d’Euroforest, c'est fin juin, à Saint-Bonnet de Joux

400 exposants, 40.000 visiteurs attendus dont deux fois plus d’étrangers… Cinq ans après la précédente édition, le grand retour d’Euroforest sera celui de la forêt de demain qu’il faut imaginer avec les nouveaux enjeux liés aux défis climatiques.
«La coupe rase sera indispensable pour adapter la forêt au changement climatique», assure Jean-François Dhôte, directeur de recherches à l’INRAE. «Si on ne fait rien on a de forts risques que la forêt disparaisse pour les générations à venir», assure Lionel Say.
C’est ainsi. Le COVID avait même eu raison d’un salon professionnel qui se tient en pleine nature. Depuis 2018 et la précédente édition, il aura donc fallu attendre cinq ans pour voir revenir Euroforestt, un des plus grands salons européens dédié aux arbres, à la forêt et à l’exploitation forestière.
Huitième du nom, l’édition 2023 aura lieu les 22, 23 et 24 juin à Saint-Bonnet de Joux.
400 exposants sont attendus. «399 sont déjà inscrits et on a deux promesses en attente», explique tout sourire Richard Lachezee directeur de ce salon qui est à la fois professionnel et très grand public, puisque le bois et la forêt sont aujourd’hui des dénominateurs partagés par le plus grand nombre de nos concitoyens.

Il faut dire que les feux de forêts dans les Landes, en Bretagne, dans le Jura, dans le Morvan, ou encore dans les Vosges, de l’été dernier, ont marqué les esprits. Très fortement.
La forêt est à protéger autant que l’eau ou l’air. Elle a un rôle si important pour notre environnement qu’elle est aujourd’hui considérée comme un bien précieux et qu’elle est donc l’objet de toutes les attentions.
«C’est le premier salon après la crise sanitaire de l’épicéa et ensuite avec les incendies», souligne Jean-Philippe Bazot, le Président d’Euroforest qui est par ailleurs Président de Fibois Bourgogne, de France Douglas et dirigeant des scieries dans le Morvan.
La grande présentation d’Euroforest a eu lieu, ce jeudi 12 Mai à Paris avec une grande conférence de presse, qui s’est voulue technique avec des interventions expertes.
A.B.
 
Jean-Phlippe Bazot
Président d’Euroforest
«Le salon aura lieu dans la magnifique forêt de Chaumont, grâce à Georges de La Guiche.
Le salon est surtout un lieu d’échange. Après la réussite de 2018, il y a eu le passage du COVID.
Depuis plusieurs années, la forêt souffre. Avec d’abord la vague de scolyte. Et en même temps ces incendies que l’on n’avait pas vu depuis très longtemps.
Il convient de relever le défi de l’adaptation, assurer les approvisionnements, maintenir le rôle sur le carbone, mais aussi protéger la biodiversité
Les 400 exposants consacrent le succès, Ils viennent de 16 pays, avec des innovations.
Euroforest accueille au-delà de la profession forestière.
On a coutume de dire que la forêt a besoin de la main de l’homme. C’est une certitude.
 
 
Jean-François Dhôte
Directeur de recherches à l’INRAE
«Les forêts représentent une économie de 130.000 millions de carbone. Les quantités utilisées de bois permettent d’économiser des émissions de carbone, avec du stockage et des émissions évitées.
Les forêts de métropole peuvent devenir des sources de carbone.
Il faut etre capable d’avoir des forêts qui fixent le carbone. La productivité avait été négligée.
La forêt doit contribuer à atténuer le changement climatique. Il faut équiper nos massifs et nos équipes pour prévenir la crise sanitaire.
Il faut envisager une part plus importante de plantations. Le réchauffement climatique va être dix fois plus important que ce qui a pu être enregistré dans le passé.
Il faut organiser les migrations des forêts. Acclimater de nouvelles espèces, pas forcément méditerranéennes. 90% des espèces ont été importées.
La coupe rase sera indispensable pour adapter la forêt au changement climatique.
Concernant la prévention des crises sanitaires, on va vers un allongement de la saison de végétation . On a des phénomènes de dépaysement». 
 
 
Antoine d’Amécourt
Président de la Fédération des Syndicats de Forestiers privés
«On regroupe 73% des forêts privées. C’est le seul métier ou on profiter du travail des générations précédentes et où on travaille pour l’avenir, pour les générations futures.
On a en France 190 essences, c’est une des plus riche en Europe. Il y a besoin d’une diversité des usagers.
On purifie l’eau, on structure les paysages
L’importance d’Euroforest, c’est qu’on s’y retrouve tous.
Le bûcheron avec la hache c’est fini.
Même si c’est très imposant à voir, une abatteuse à huit roues, c’est moins de pression pour le sol qu’un cheval.
Il faut donner envie à des jeunes, car c’est une bonne filière et de beaux métiers.
 

Lionel Say
Directeur général de la Coopérative forestière CFBEL
«Les gestionnaires ont trois rôles
Le premier, comme l’agriculteur, le forestier a pour mission de produire du bois, nécessaire à la nation ; Fournir le bois énergie et le bois papier.
Deuxièmement, il doit lutter contre le réchauffement climatique. On a un rôle extrêmement important.
Le troisième rôle, c’est la préservation de la biodiversité.
Il n’y a pas de rôle que l’on ignore.
Si on ne fait rien on a de forts risques que la forêt disparaisse pour les générations à venir.
La semaine dernière, j’étais dans le Rhône, j’ai été frappé de voir le dépérissement des sapins.
Le rôle du forestier c’est de laisser une forêt à nos enfants.
Aujourd’hui c’est devenu complexe. Il faut introduire le changement climatique. Un forestier est obligé de faire une crash test. C’est-à-dire regarder le sol pour voir ses réserves quand il n’y a pas d’intempéries ; Il faut utiliser des modèles développés par l’ONF
Demain, on sait que l’on a besoin de plus d’ingénieurs, de techniciens, d’ouvriers.
Pour le reboisement, on utilise les branchages contre la chaleur. Les techniques de reboisement évoluent.
Notre défi majeur c’est de transmettre des forêts.
1 million d’arbre sur 10 ans c’est 100 millions par an. Les pépiniéristes produisent 50 millions. Il faut donc doubler. Compte tenu de ce qu’il y a à faire en forêt, cela ne parait pas énorme. On fait des plantations d’arbres, pour avoir des graines de qualité».
 

Anthony Brosse
Député du Loiret
«Lorsque j’ai été élu député, je ne savais pas que je m’occuperai des forêts. J’habite à côté de la forêt d’Orléans.
L’actualité c’est la lutte contre les feux de forêts et l’adaptation au changement climatique.
Le rapport qui a été récemment présenté fait 37 propositions. Il reprend ce que j’ai entendu
On ne peut pas planter un milliard d’arbres n’importe où.
La forêt attire. Les métiers sont difficiles, mais les technologies évoluent.
 

Anne Catherine Loisier
Sénatrice de Côte-d’Or
«C’est le RDV attendu car c’est une vitrine de la vigueur et de la diversité de la filière.
Notre forêt est une des plus diversifiées d’Europe. Les acteurs sont conscients de la fragilité.
L’adaptation doit être plus radicale. Nos essences ne peuvent plus s’adapter naturellement ;
Les sujets de la forêt sont travaillés entre les deux chambres. On cherche à sensibiliser nos collègues.
Pour moi, les 3 sujets sont :
1 – Protéger nos forêt, avec une proposition de loi soutenue par le Gouvernement. Organiser en amont, notamment contre les feux de forêt.
2 – Adaptation au changement climatique. Elle n’a de sens, que si le mouvement est cohérent. Avoir un bon usager des bonnes essences.
3 - Comment assurer l’investissement et mieux le soutenir».
 
 
Sylvestre Couderc
Président des experts forestiers de France
«Le Président de la République a fix pour objectif de planter un milliard d’arbres en dix ans.
On a des rythmes de dégâts que l’on n’envisageait pas. Il faut de nouveaux rythmes de renouvellements. Il faut pérenniser la filière française, avec de nouvelles actions.
 
Alain BOLLERY
 

Catherine Amiot

Vice président du conseil départemental de Saône-et-Loire
Retenue en Saône-et-Loire en dernière minute, Catherine Amiot a répondu à nos questions :
Qu'attendez vous de l'organisation d'Euroforest en Saône et Loire
«Euroforest est un événement important pour le Département en terme d'attractivité car ce n'est pas rien d'être la capitale européenne de la forêt le temps d'un long WE ! Cela met en lumière la dynamique d'une filière qui s'adapte au regard cette année de nouveaux enjeux qui ont émergé fortement depuis la dernière édition. Nous tenons vraiment à ce partenariat partenariat avec Euroforest et espérons pouvoir sensibiliser les Saône-et-Loiriens à cette occasion sur les défis que devront relever les gestionnaires des forets (la préserver, la diversifier, la régénérer, la protéger des incendies, maîtriser les filières de construction bois et les filières énergie, etc)
Où en êtes vous dans votre objectif de plantation de 600/000 arbres ?
«Ce sera l'occasion de présenter notre contribution à  cet effort à  travers le Plan nature du plan environnement. Le Département avait affiché l'ambition de planter 1 arbre par habitant d'ici 10 ans. Cet objectif annuel de 60 000 arbres par an est tenu notamment avec notre partenariat avec l'ONF qui nous permet de soutenir les boisements forestiers des communes partout sur le territoire. Nous travaillons aussi sur les Énergies renouvelables avec le développement de la filière bois-énergie».
Votre plan doit-il être plus ambitieux au regard de l'annonce du Président de la République de planter un milliard d'arbres en 10 ans. Soit à la louche, près d'un million par an pour la Saône-et-Loire ?
«Pour l'instant l'ambition du Département en terme d'objectifs de plantation est réaliste avec les moyens humains à déployer sur le terrain et la capacité à obtenir des plans.
Il faut que la filière "plantation" finisse de se structurer pour pouvoir répondre à une demande croissante (et nécessaire) de planter. Nous espérons en tout cas qu'Euroforest créera des vocations parmi nos jeunes visiteurs pour s'investir dans les métiers passionnants de la Forêt !»
A.B.