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21/11/2022 15:55
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Prix de l’énergie : Bruno Le Maire lance, à Blanzy, la bataille pour sauver les Boulangers menacés par une explosion atomique de leur facture d’électricité

Alors que le prix de leur électricité va être multiplié par 10, le Ministre de l’Economie veut sauver les boulangeries et donc la production de pain pour les consommateurs. Il a annoncé un «amortisseur» de 25%» pour leur facture énergétique.
Ainsi que creusot-infos l’avait annoncé en primeur, Bruno Le Maire, le Ministre de l’Economie, est en visite en Saône-et-Loire ce lundi 21 novembre, accompagné d’Olivia Grégoire, ministre déléguée, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Arisanat et du Tourisme.
Arrivés par TGV, les deux membres du Gouvernement d’Elisabeth Borne ont pris la direction de Blanzy, pour aller rencontrer Maryline et Jean-Philippe Chaloin, boulangers à Blanzy, avec leur fils Théo.
Pour l’occasion, ces boulangers ont soigné les ministres aux oignons… Pardon, avec des petits pains. Habituellement fermés le lundi, ils ont en effet préparé une fournée exceptionnelle pour ravir les papilles du Ministre. Ca tombait bien car celui-ci avait un petit creux.

Si Bruno Le Maire, accueilli par Hervé Mazurek le Maire de Blanzy, a tenu à venir les rencontrer, en présence des Députés Louis Margueritte et Rémy Rebeyrotte, mais aussi d’André Accary, président du conseil départemental, et de Sophie Clément, sa vice-présidente, c’est qu’il y a urgence à s’occuper des boulangers. Ils sont les garants de notre pain quotidien et leur avenir est en péril. Ils ont déjà subi les augmentations du sucre (+40%), de la farine et c’est une explosion quasi atomique de leur facture d’électricité qui menace leur avenir à très court terme.
Alors qu’ils envisagent d’augmenter pour la 3ème fois le prix de leur baguette, les boulangeres qui cuisent à l’électricité, se sont vus signifier par ENEDIS (Edf) de leur facture d’électricité pour la tarif hiver. Le kilowatt va en effet passer de 5,28 euros à 58,28 euros, soit une multiplication par plus de 10.
Bien évidemment cela ne veut pas dire que le prix du pain va être multiplié par dix, mais comme on ne peut pas se passer de la cuisson et que l’on ne peut pas baisser la température pour faire dorer les baguettes, chacun comprendra qu’il y urgence. Urgence absolue si l’on peut dire.
Avec des mesures immédiates pour passer la fin de l’année. Avec à partir de janvier, une mesure que le Gouvernement a voulu forte. «On va mettre en place un amortisseur de 75%» a annoncé Bruno Le Maire.
«Une facture d’électricité entre 8000 et 10.000 euros pas mois, ce n’est pas possible», ont convenu le Ministre et les époux Chaloin, originaire de Saône-et-Loire et venus s’installer à Blanzy il y a 7 ans, après avoir exercé à Saint-Léger des Vignes dans le Nièvre.
«La défense de nos boulangers va être absolue, car ils sont le cœur de nos commerces de proximité. On a besoin d’eux pour fabriquer le pain que nous mangeons tous les jours. Avec l’explosion de votre tarif d’hiver de l’électricité, il faut que l’on vous aide jusqu’au mois de mars. Le tarif d’été, ça passe», a lancé le Ministre, martelant : «Je ne veux pas voir des boulangeries fermer à cause du prix de l’électricité.
Les époux Chaloin vont bien essayer d’optimiser au maximum leur production quotidienne, mais il n’y a pas de miracle possible.
Olivia Grégoire a elle lancé un message aux consommateurs : «Quand on achète son pain chez un boulanger, qu’on le fait trancher, on peut le garder plusieurs jours. Si c’est du pain industriel, le soir déjà il n’est plus bon et on ne peut plus le conserver. Ca veut bien dire qu’au final, le pain est moins cher chez les boulangers. Et en plus il est meilleur».
C’est pour cela que pour sa restauration scolaire, la mairie de Blanzy achète du pain en local.
Bruno Le Maire a aussi insisté sur l’impératif pour les commerçants et les artisans d’exiger une offre alternative, ce qu’ENEDIS n’avait pas assuré quand elle a fait signer la boulangerie de Blanzy pour le renouvellement de son contrat de fourniture. «Il faut bien comprendre que les fournisseurs mettent la pression», a complété le Député Louis Margueritte.
Il est vrai que les boulangers sont considérés comme des clients captifs et que leur consommation, qui plus est de nuit, est particulièrement juteuse. On se demande d’ailleurs pourquoi on les fait payer si cher, alors que jusqu’à 6 heures du matin, on est loin d’être dans des pics de consommation. Mais comme ils ne peuvent pas se passer d’électricité, ils sont bien obligés de mordre à l’énorme hameçon qu’on leur tend.
Alain BOLLERY