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> Bourgogne Franche comte > BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
28/06/2023 03:16
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Ne cherchez pas des poux dans la tête de Jérôme Durain, car vous allez trouver des substances toxiques

Les Sénatrices et Sénateurs socialistes ont fait dépister leurs cheveux. Et les polluants sont en nombre.
«C’était en juillet 2022 que l’idée a été lancée par notre collègue Angèle Préville, sénatrice du Lot. Alors j’ai accepté, comme 25 de mes autres collègues socialistes, de me faire couper une même de cheveux à des fins d’analyses», explique Jérôme Durain, sénateur socialiste de Saône et Loire.
Celles et ceux qui le connaissent savent qu’il ne faut pas lui chercher des poux dans la tête. Il peut avoir la réaction aussi fulgurante que cinglante, comme il le montre régulièrement au Conseil Régional de Bourgonge – Franche-Comté.
En se faisant prélever une mèche, il ne pensait pas qu’on allait trouver autant de choses dans les cheveux des sénatrices et sénateurs socialistes (lire ci-dessous).

Terres rares, mercure, pesticides, plastifiants… L’inventaire à la Prévert n’est pas spécialement réjouissant, c’est le moins que l’on puisse dire. N’allez cependant pas croire que Jérôme Durain aimerait avoir le crâne rasé…
Il n’empêche il a été plus qu’interpellé par les résultats : «Je ne m’attendais pas à ça. C’est quand même assez surprenant de découvrir que l’on a tous ces polluants dans les cheveux. Car cela veut dire qu’il y en a partout».
Le Sénateur de Saône-et-Loire mais notamment le doigt sur les emballages et sur leur rôle très néfaste. Et de remarquer que «cela concerne tout le monde». A des degrés divers, cependant, suivant la région où l’on habite.
Il se veut cependant rassurant : «Je pense qu’en Saône-et-Loire, avec notre poulet de Bresse et notre bœuf charolais, comme nos vins, on est moins concerné qu’ailleurs par certains polluants, car nos agriculteurs, éleveurs et viticulteurs, ont adopté des pratiques plus vertueuses.
Il se permet aussi de donner un conseil : «Franchement il vaut mieux acheter sa viande chez un boucher que l’acheter dans un emballage au supermarché !»
A partir de cette première étude capillaire, Jérôme Durain forme le vœu que d’autres études suivent : «Pour voir comment nos têtes et nos chevelures évoluent. Voir si ça augmente ou si ça diminue !» En attendant, fort de leur étude, les sénatrices et sénateurs socialistes ont lancé l’alerte.
Alain BOLLERY
 

Pour en savoir plus :

Dépistage de polluants dans les cheveux
Les sénatrices et sénateurs socialistes lancent l’alerte
Vingt-six sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) ont participé à un dépistage de polluants présents dans leurs cheveux et souhaitent alerter sur l’omniprésence de substances nocives dans notre environnement, et qui nous contaminent de manière universelle. Un enjeu de santé publique majeur, qui doit être partie intégrante des problématiques environnementales pour faire changer profondément les comportements.
Pesticides, métaux, terres rares : nous sommes toutes et tous, à des degrés différents, contaminés par des substances nocives. Elles font l’objet d’une utilisation massive par quasiment toutes les industries et sont maintenant présentes dans tout notre environnement. C’est ce que confirment les résultats des dépistages de polluants dans les cheveux de vingt-six sénatrices et sénateurs volontaires. Une analyse réalisée le 12 juillet 2022 par le laboratoire du groupe ToxSeek, avec pas moins de 1800 polluants organiques et 49 métaux dépistés.
Principaux résultats :
-       Terres rares : 93 % des sénatrices et sénateurs testés ont une présence de terres rares supérieure à la moyenne de la population. Cela peut s’expliquer par l’utilisation importante et régulière d’outils de communication ou les déplacements réguliers en train.
-       Mercure : 100 % des sénatrices et sénateurs contaminés (présence supérieure à 0,1 microgramme par gramme de cheveux). Les sources sont environnementales, amalgames dentaires, alimentaires.
-       Pesticides : 100 % des sénatrices et sénateurs testés sont contaminés par au moins 1 pesticide. 45 pesticides différents (herbicides, fongicides, insecticides) ont été identifiés. Une contamination est conséquente à une exposition régulière et répétée et signe un effet de perturbation endocrinienne.
-       Plastifiants (DNOP) : 69 % des sénatrices et sénateurs sont contaminés par le DNOP, marqueur de la contamination aux plastifiants. Le DNOP peut être utilisé dans les fils électriques, les carrelages et les adhésifs, mais également dans les cosmétiques.
Ces prélèvements confirment une contamination universelle à certaines substances (pesticides, mercure), qui ne disparaissent pas, mais s’installent dans l’espace et dans les corps. Si certaines ne sont pas interdites, on ignore les conséquences de l’effet cumulé de ces substances, qui ont tendance à ne pas se dégrader ou à se séparer. Ces prélèvements invitent alors à mettre en balance l’utilité supposée de certaines substances avec leur risque sanitaire, souvent sous-évalué.
Il est grand temps de prendre conscience de l’existence de ces substances nocives et de leur impact sur la santé des populations, pour remettre en question notre rapport à la production, à la chimie, aux objets qui nous entourent et à ce que nous confions à nos enfants.
Angèle Préville
Sénatrice du Lot
Sénatrice à l’initiative de l’opération de dépistage des contaminants