L’annonce d’Eric Ciotti, sur TF1, d’un accord des Républicains avec le Rassemblement National, agit comme une bombe à fragmentation. Les Républicains sont en train d’exploser. Gérard Larcher a demandé à Eric Ciotti de démissionner. Marie Mercier fait de même et met sa démission dans la balance.
13h06 sur TF1 : Eric Ciotti, tout sourire, sans ravaler sa salive, annonce sa décision d’un accord entre le parti qu’il préside, Les Républicains, et le Rassemblement National. L’élu de Nice, qui a gagné la présidence de parti aux forceps, n’a consulté personne. Il a juste informé quelques uns de sa décision. La nuance est importante.
Gérard Larcher n’a pas attendu le 13 heures de TF1 pour donner sa position : Le Président fait une brève déclaration peu avant le JT : «A la suite de la déclaration d’Eric Ciotti, j’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de Présisent».
Entre les pro RN et les anti RN, la hache de guerre est déterrée. La décision d’Eric Ciotti est une bombe à fragmentation qui menace Les Républicains de divisions au minimum, pour ne pas dire d’explosion.
Jointe par creusot-infos, Marie Mercier, sénatrice Les Républicains de Saône et Loire, ne fait pas dans la nuance : «Comme Gérard Larcher je demande à Eric Ciotti de démissionner de la Présidence des Républicains. S’il ne le fait pas, c’est moi qui démission. Je quitte le parti, mon parti !»
La Sénatrice de Saône et Loire a de la colère dans la voix. «Oui, comme le Président Larcher, comme Bruno Retaillon, je demande, on demande la démission d’Eric Ciotti. Nous avons voté à l’unanimité des Sénateurs Les Républicains, pour la déclaration du Président Larcher. Nous nous opposons à toute alliance avec le FN. Je dis bien le FN car pour moi ça reste le Front National».
Marie Mercier poursuit : «Je me souviens du choc de 2002. Avec mes deniers on avait fait imprimer une lettre qu’on avait distribué dans toutes les boites à lettres à Châtenoy le Royal. On ne méprisait pas les gens qui avaient mis Le Pen au 2ème tour. Depuis on n’a pas fait ce qu’il fallait. Et j’ai la lucidité de mettre un peu tout le monde dans le même sac. Moi j’écoute les gens. J’entends ceux qui disent qu’ils payent des impôts mais que ce n’est pas pour eux. Mais la solution ce n’est pas de courir derrière le RN. Ciotti, tout seul, a dépassé les bornes. Il n’avait pas à embarquer sa famille dans cette aventure. Déjà quand il a été élu on se tordait le nez, mais là c’est encore pire. Il a agi tout seul, sans consulter personne. Je suis horrifiée !»
Alain BOLLERY