Recherche
Pour nous joindre
alain.bollery@orange.fr
SMS au 06.98.82.18.88
Pour votre publicité sur
Creusot-infos, un seul numéro
06 62 80 46 68
> Bourgogne Franche comte > BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
07/11/2024 03:16
4783 lectures

Ligne SNCF «Paray le Monial – Lyon» : Usagers et élus révoltés et en colère contre la dégradation sournois du service public décidée par la SNCF

Les ruraux se rebiffent contre la SNCF et le mauvais coup porté aux usagers de la ligne TER entre Paray le Monial et Lyon. La suppression d’un poste d’aiguilleur met en effet en péril la qualité du service aux usagers. Pas question de l’accepter, comme l’a démontré, mercredi soir, la manifestation à la gare de Lamure sur Azergues. Les conseils régionaux des deux Régions entrent dans la danse et mettent aussi la pression.
Notre reportage et les interview vidéo d’André Accary, président du conseil départemental de Saône et Loire et de Julien Vannier, à la tête des usagers en colère.
Elle est quadragénaire, travaille à Lyon et descend en gare de Chauffailles. Son verdict est sans appel : «Déjà avec le poste d’aiguilleur c’était compliqué avec souvent des retards, alors je n’ose même pas imaginer comment ça va être dans les mois à venir. Il va falloir que nos parents soient hyper tolérants…»
A Paray le Monial, une étudiante tacle : «Je prends ce TER une fois par semaine, le mercredi. Et rien que sur une journée de transport, régulièrement les TER ne sont pas à l’heure.
On est mercredi soir dans le Charolais – Brionnais, ce territoire que les instances du rugby bourguignon, à une époque, appelaient le «Far West». Un autre nom pour parler de cette immensité rurale, parsemée de tâches blanches, sur les vertes prairies. Ces petites tâches qui sont les bovins charolais. Quand on n’a pas l’âge de la retraite dans le Charolais – Brionnais, on travaille dans les villes à Paray le Monial, Digoin, Gueugnon, Charolles, La Clayette ou Chauffailles ; Mais certains vont aussi travailler à Roanne dans la Loire, à Moulins dans l’Allier ou encore et surtout à Lyon.

Et pour se rendre à Lyon quoi de mieux que le train ? Rien ! Non rien de mieux. Alors forcément quand la ligne SNCF entre Paray le Monial et Lyon est menacée, sur l’axe Moulins – Lyon, forcément la moutarde monte au nez. On dénombre environ 500 usagers plus ou moins réguliers. Mais qu’a à voir le qualificatif «régulier» quand on parle de service public ? Ou plutôt du service qui doit être apporté aux usagers et aux habitants d’un territoire…
Alors forcément quand usagers et élus prennent conscience que par la seule décision de la SNCF, via SNCF Réseau, ce service va inévitablement perdre en qualité, la colère monte. Elle ne fait qu’attiser le sentiment d’abandon d’un certain nombre de territoires ruraux ou éloignés des métropoles. Elles ont besoin de mieux respirer. Et en ce sens, il n’y a bien que les trains pour le garantir.
Alors oui, personne ne comprend la décision de la SNCF d’avoir supprimer le poste du cheminot chargé de l’aiguillage. Il parait que celui qui en avait la charge a bénéficié d’une promotion et que c’est pour cela qu’il est parti. Allons bon, la SNCF ne serait donc pas capable de recruter un nouvel agent ? Ce pourrait être drôle, mais cela ne l’est pas. Quand on sait l’argent mobilisé sur le dos des contribuables pour les matériels, les infrastructures et pour les bonnes conditions de travail des cheminots, on se dit que ne n’est pas un poste de cheminot qui va faire couler la grande maison.
Sauf si derrière la tête de ses dirigeants a déjà émerger l’idée de fermer la ligne sous prétexte qu’elle ne serait pas rentable. Au diable les gens qui travaillent et qui prennent le train ? On ne veut pas le croire.
On e demande au passage pourquoi les écolos n’ont encore pas sonné du tambour et du clairon ? Il y aurait donc le discours d’un côté et la réalité des actes de l’autre ? On ne veut pas le croire. Mais force est de constater que mercredi soir à Lamure sur Azergues, épicentre de la colère et des inquiétudes, il y avait quelques partis de gouvernement qui manquaient à l’appel. Si vous écrivons cela c’est qu’on on a vu un drapeau LFI. Peut être seulement pour les photos.
Alors que la manifestation de Lamure était en cours, est tombé un communiqué commun de la Région Bourgogne – Franche-Comté et de la Région Auvergne – Rhône-Alpes. Rappelant leurs engagements financiers respectifs pour cette ligne, 15 et 9 millions. Une ligne pour laquelle le conseil départemental de Saône et Loire a mis la main à la poche pour 5 millions.
Incontestablement ce qui s’est déroulé mercredi va dans le bons sens, au-delà des divergences politiques. Mais au-delà des bonnes intentions, les usagers veulent des actes. Ils veulent non seulement que la ligne soit sauvée, mais que le service soit de qualité régulièrement. Une des conditions c’est le maintien du poste d’aiguilleur à Lamure sur Azergues. Il ne faudrait pas que ce territoire et ceux qui sont en proximité se sentent abandonnés, comme certains territoires aux Etats-Unis. Vous savez ce pays où il vient d’y avoir une élection.
Alors que les élus en responsabilité mettent la pression qu’il faut pour obtenir réparation. Franchement ce n’est pas cela qui aggravera le déficit de la France. On pourrait même y voir quelques bénéfices environnementaux. Maintenant tout est question de volonté.
En ce sens, la déclaration effectuée par André Accary, président du conseil départemental de Saône-et-Loire (voir son interview vidéo», souligne bien les enjeux de ce dossier.
Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)
 
Le communiqué des conseils régionaux
Bourgogne – Franche-Comté
et Auvergne – Rhône-Alpes :

Concertation des régions sur la ligne Paray-le-Monial-Lyon
Les usagers de la ligne Paray-le-Monial-Lyon ont invité les exécutifs du Conseil régional d’Auvergne- Rhône-Alpes et du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté à se joindre aux intercommunalités traversées et desservies par celle-ci (Communautés de communes du Grand Charolais, Brionnais Sud Bourgogne, Beaujolais Pierres Dorées et la communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien) mercredi 6 novembre 2024 à 18h00 en gare de Lamure-sur-Azergues en soutien à la demande de réouverture du poste d’aiguilleur de Lamure-sur-Azergues.
Les Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté ont investi respectivement 9 M€ et 15 M€ depuis dix ans sur la ligne soit l’essentiel des investissements réalisés.
Les Régions rappellent leur position sur le sujet :
    1.    Elles soutiennent constamment depuis 2015 la présence d’un poste d’aiguilleur à Lamure-sur- Azergues, et ont, à plusieurs reprises, adressé des courriers à SNCF-Réseau pour le maintien de ce poste
    2.    Elles regrettent que le président du groupe SNCF Jean-Pierre Farandou soit revenu sur sa décision de le rétablir et demande expressément son rétablissement.
La présence de l’aiguilleur permet en effet d’apporter de la souplesse, de la robustesse ainsi que de la fréquence dans l’exploitation et donc de limiter les retards des trains.
Le manque de ponctualité récurrent des trains de cette ligne s’explique, au-delà de la non tenue du poste d’aiguilleur, par la densité du trafic ferroviaire dans l’étoile ferroviaire de Lyon.
La volonté de bénéficier de plus d’offre ferroviaire est légitime et partagée par les deux Régions. Pour l’avenir, l’augmentation de l’offre se heurte d’une part, à la fermeture toute la journée du poste de circulation de Lamure relevant de la responsabilité de l’État propriétaire du réseau, et, d’autre part, à la nécessité d’aménagements supplémentaires sur les voies ainsi qu’à la capacité d’accueillir des trains supplémentaires pour accéder à l’agglomération lyonnaise. Des réflexions sont en cours dans le cadre de la démarche « Services Express Régionaux Métropolitains » (SERM) pour désaturer ce nœud ferroviaire lyonnais.
Les résultats de l’ouverture à la concurrence du lot Bourgogne Ouest Nivernais mise en œuvre par la Région Bourgogne-Franche-Comté ouvriront de nouvelles perspectives aussi bien en Auvergne- Rhône-Alpes qu’en Bourgogne-Franche-Comté. Celles-ci seront présentées aux bassins de mobilités concernés côté Bourgogne-Franche-Comté et lors des réunions de concertation avec les associations d’usagers côté Auvergne-Rhône-Alpes au printemps prochain
 






Votre météo au Creusot
Votre météo en Bourgogne