
La députée du groupe des Républicains s'est exprimée sur sa volonté de reconstruire la France grâces aux propositions de son groupe politique mais aussi sa volonté de ne pas augmenter les impôts et de revaloriser le travail...

Alors que le nombre de femmes élues à l'Assemblée Nationale a diminué lors des dernières élections législatives, nous sommes partis à la rencontre de deux femmes députées provenant de Bourgogne. Josiane Corneloup est l'une d'entre-elles. Députée de la 2ème circonscription de Saône-et-Loire, élue lors des dernières législatives pour le groupe des Républicains, Josiane Corneloup incarne la persévérance et l'engagement des femmes politiques. Découvrez ci-dessous notre interview :
Yaël Braun-Pivet a été réélue à la présidence de l'Assemblée Nationale, est-ce que vous vous attendiez à ce résultat ou est-ce que c'était une surprise ?
« Je trouve que c'est un vote qui a eu une bonne tenue, puisque comme à l'accoutumée, il y a eu deux tours au scrutin majoritaire à bulletin secret et ensuite un a majorité relative, on a vu que le résultat était extrêmement serré, puisqu'il n'y a que 13 voix entre les deux candidats, donc je ne suis pas certaine que quiconque pouvait dire quel serait le président à l'issue de ce scrutin.
Toujours est-il que nous, le groupe de la droite républicaine, nous avons fait barrage au candidat NFP, à André Chassaigne. Non pas par rapport à la personne que nous apprécions, mais simplement parce qu'on ne voulait pas que ce soit à l'extrême gauche qui prenne la présidence de l'Assemblée.
On a eu deux années de 2022 à 2024 qui ont été des années très éprouvantes au niveau du fonctionnement de l'Assemblée nationale. Je trouve que la présidente de l'Assemblée nationale a un rôle de modération, un rôle de bon fonctionnement de nos institutions.
Je ne voyais pas André Chassaigne à cette place, à ce poste. Je ne suis pas du tout favorable à un blocage de nos institutions car nous avons beaucoup de travail, nous avons beaucoup de choses à faire.
C'est une situation complètement inédite avec les trois blocs que nous avons aujourd'hui, il faut absolument que tout cela puisse fonctionner. Et heureusement que nous étions là, parce que c'est vrai que pendant la campagne j’ai eu parfois à me justifier en me disant « mais à quoi ça sert de voter pour vous, pour une droite républicaine ? » Eh bien s'il y avait eu moins de députés de la droite républicaine et plus de députés Rassemblement National, vous auriez eu l'extrême gauche à la présidence de l'Assemblée Nationale, puisque le candidat RN s'est maintenu.»
Ce soutien qui a été apporté par la droite, c'était inévitable et prévu ou est-ce que ça s'est fait au dernier moment ?
« Il y avait eu des échanges, bien évidemment. Encore une fois, vous dire que le résultat était imaginé d'avance, absolument pas. Puisque nul ne savait ce que ferait le RN, nul ne savait ce que feraient les douze voix du groupe. Donc il y avait une grande incertitude effectivement quant à la finalité de ce vote.»
Comment comptez-vous répondre aux attentes des électeurs ?
«J'ai toujours pensé qu'il fallait faire un vrai travail de fond. Je connais l'attente des électeurs de ma circonscription, et pas que, qui veulent un changement profond, qui veulent qu'on leur facilite la vie, qui attendent beaucoup de choses en termes de pouvoir d'achat, en termes de revalorisation du travail, en termes de sécurité. Nous allons être force de propositions par rapport à ces sujets avec une volonté très forte de les voir aboutir. Nous ne sommes pas dans une alliance de partis et de petits arrangements politiques, nous sommes beaucoup plus sur la notion de fonds et le fait de porter des propositions pour reconstruire la France. »
Selon vous, quelle serait la proposition à faire la plus urgente à l'heure actuelle ?
« Nous pensons que la proposition la plus urgente est certainement la revalorisation du travail. Avec toutefois deux lignes rouges qui est celle de ne pas augmenter les impôts, de ne pas dégrader nos finances publiques et de ne pas baisser les pensions. »
Un dernier mot pour vos électeurs ?
« Je pense que tout le monde souhaite qu'il n'y ait pas de blocage à l'Assemblée nationale et qu'il y ait un vrai travail ensemble. Alors pas une alliance de partis, mais un vrai travail sur des idées de fond que d'ailleurs personnellement, je porte depuis 7 ans et je ne suis pas la seule. Nos électeurs ont eu raison de voter pour la droite républicaine puisqu'on voit bien qu'aujourd'hui, avec 47 députés dans ce groupe, nous avons permis à ce que l'Assemblée nationale n'ait pas à sa tête un membre de l'extrême-gauche. Et vu le nombre de messages que j'ai reçus, je pense que c'était un souhait majeur des électeurs. »
Propos recueillis par Manon Bollery
Photo ©Manon BOllery
