Députée de la deuxième circonscripion de Saône et Loire, Josiane Corneloup se livre dans une interview de rentrée. Outre le loup, elle parle du travail parlementaire, des Insoumis, du plan Grand Age…
Quel regard portez-vous sur la 1ère année de la mandature, à l’Assemblée Nationale ?
JOSIANE CORNELOUP : «Le fait que l’on soit passé d’une majorité absolue à une majorité simple depuis juin 2022 a rééquilibré les choses en faveur du législatif. Les débats sont du coup plus ouverts ce qui permet de faire évoluer des textes».
Vous pensez à quoi ?
«Par exemple, sur la question du décompte pour les personnes handicapées, il était injuste qu’elle tienne compte des revenus du conjoints. Ce n’est plus le cas. C’est un sujet que j’ai porté, en vain, à plusieurs reprises lors de la précédente mandature.
J’ai aussi beaucoup œuvré pour le calcul de la retraite des exploitants agricoles. Désormais le calcul s’effectue sur les 25 meilleures années. Et c’est une victoire de notre groupe parlementaire».
Vous appréciez donc la nouvelle donne parlementaire ?
«Oui c’est meilleur car cela permet aux oppositions de mieux peser sur les débats. Mais, comme beaucoup d’autres parlementaires, je suis indignée par le comportement des Insoumis. Ils sont aux antipodes des valeurs républicaines».
Que faut-il en craindre ?
«Cela participe du rejet de la politique et de celles et ceux qui la portent, c’est-à-dire les élus. Ce n’est pas comme cela, avec de tels comportements, que l’on fera revenir les gens aux urnes. Ce que l’on a vu sur la réforme des retraites n’était pas acceptable en terme d’opposition parlementaire. Pour moi Les Insoumis n’ont pas leur place dans l’hémicycle».
Comment avez-vous passé l’été ?
«J’ai beaucoup parcouru le territoire. Et j’ai mesuré que tout le monde avait besoin de vacances et qu’il y a un vrai problème de pouvoir d’achat. Tout le monde se doit d’en avoir pleinement conscience».
Le loup s’est aussi invité dans l’actualité…
«Oui et pas qu’un petit peu, puisqu’il s’attaque maintenant aux bovins. Depuis la 1ère attaque j’ai demandé la révision de la convention de Berne. En ce sens, je salue le pas important qjui vient d’être fait par la Président de la commission européenne. Car le loup est un fléau pour notre territoire et pour notre agriculture. On est quand même arrivé à un stade où on protège plus le loup que nos agriculteurs et nos éleveurs».
Que prônez vous ?
«Il faut augmenter les prélèvements. Ils ne sont pas assez nombreux. Actuellement on est à 17% et la population de loups continue d’augmenter. Il faut donc prélever plus de loups. Il est aujourd’hui présent dans 53 départements. Si on ne fait rien le loup colonisera tout le territoire.
C’est pour cela qu’il fait réécrire le plan loup. J’espère que l’on va pouvoir apporter notre contribution».
Qu’attendez-vous de la rentrée parlementaire ?
«On va déjà examiner les projets de loi sur le budget et sur la sécu, la caisse primaire d’assurance maladie. Je considère, concernant la ruralité, qu’il faut développer nos territoires. Aujourd’hui, les citadins reçoivent deux fois plus que les ruraux et je le conteste. Cinq millions de personnes n’ont pas de médecin traitant. Devant à ce constat, il faut clairement développer les téléconsultations. Elle offre des gains de temps et d’efficacité. Il faut une volonté nationale. Pour apporter une réponse aux personnes qui n’ont pas accès aux soins.
J’attends aussi beaucoup de la loi au sujet du Grand Age».
Que souhaitez-vous ?
«J’espère qu’enfin on aura une loi. Cela alors même que le nombre de centenaires augmente. Il faut donner la priorité au maintien à domicile. Un vrai maintien pour retarder l’échéance de l’obligation pour une personne d’aller dans un EHPAD. En ce sens, il faut pouvoir recruter des personnels qui permettent le maintien à domicile. Deux Ministres sont venus voir ce que l’on fait à Saint-Bonnet de Joux. Il y a une exemplarité de financement. La loi Grand Age doit définir une stratégie. Que veut on pour nos personnes âgées ?»
Un sondage a placé Edouard Philippe comme meilleur candidat de la droite. Cela vous inspire quoi ?
«Pour moi les Présidentielles sont encore loin d’être à l’ordre du jour. La vraie question c’est déjà de mesurer pourquoi nos concitoyens participent aux élections locales et boudent les autres»
Recueilli par
Alain BOLLERY