
Dans une interview, le toujours Sénateur de Saône-et-Loire rend compte de sa visite à la prison spéciale narcotrafiquants de Vendin le Vieil. Il approuve les conditions de détention voulues par le Ministre de la Justice Gérald Darmanin.

Le lundi 6 octobre au soir, Jérôme Durain, élu Président du Conseil Régional de Bourgogne - Franche-Comté, ne sera plus Sénateur de Saône-et-Loire. Un chapitre important de sa vie politique va se refermer. Il a voulu écrire la dernière page en se rendant le mardi 30 septembre au centre pénitentiaire de Vendin le Vieil, au Nord de Lens, dans le Pas de Calais.
Un centre de détention pas choisi par hasard, puisqu’il s’agit de la première prison très haute sécurité voulue par Gérald Darmanin, pour détenir et isoler les narcotrafiquants jugés les plus dangereux de France. C’est d’ailleurs dans ce centre de détention que séjourne Mohamed Amra qui, hasard du calendrier, vient d’être placé, pour 16 jours, en quartier disciplinaire.
C’est donc cette prison, dite des «barons de la drogue» que Jérôme Durain a souhaité visiter. Il l’a fait, accompagné du Sénateur Sébastien Darras.
Vous avez présidé la mission sur les narcotrafics. Vous rendre dans cette prison spéciale, c’était important pour vous ?
JEROME DURAIN : «Oui. C’est ma dernière mission de Sénateur. J’y suis allé, car le sujet de ces prisons spéciales a été un des plus polémiques, quand il a été introduit dans la loi, par le Ministre de la Justice, Gérald Darmanin…»
…Loi que vous avez votée !
«Oui je l’ai voté et je l’assume. En 1ère lecture, elle a été votée à l’unanimité au Sénat. Et en seconde lecture, seuls les Sénateurs écologistes ne l’ont pas votée».
Et alors pourquoi cette visite ?
«Cette prison, avec de nouvelles conditions carcérales, était la volonté de Gérald Darmanin. Je le répète, cela a fait polémique. Je voulais donc voir concrètement ce qu’il en était des conditions de détention des narcotrafiquants considérés comme les plus dangereux de France».
Qu’avez-vous vu ?
«Déjà c’est une prison où sont détenus des condamnés et des détenus. L’un d’eux a d’ailleurs été jugé récemment à Chalon sur Saône.
Ce que l’on observe, c’est que les conditions de détention sont très dures. Notamment sur les relations et communications avec l’extérieur. Les détenus ne peuvent pas être livrés par drones. C’est impossible. Ils sont également limités dans les échanges qu’ils peuvent avoir entre eux…»
C’est-à-dire ?
«Il n’y a qu’un détenu par cellule. Très clairement, ils ont des conditions de détention meilleures qu’ailleurs. Si je devais résumer, je dirai que c’est très sévère pour les détenus, mais les conditions de détention sont meilleures que dans les autres centres de détention qui sont surchargés. Là ils sont tous dans des cellules individuelles».
Vous avez rencontré des détenus ?
«J’ai vu un détenu. Un seul. J’ai échangé avec lui. Il assumait de payer ce qu’il a fait. Il nous a dit souffrir de ne pas avoir de contact avec ses enfants. Il faut peut être améliorer un peu les choses à ce sujet. Mais soyons clair : Ceux qui sont détenus dans cette prison ne sont pas là par hasard !»
Autun a été le cadre de faits graves récemment. Vous y voyer quoi ?
«Il n’y a plus de zones blanches, car la consommation de stupéfiants et le trafic sont partout. Il n’y a pas de territoire en France qui est épargné. Chacun doit en avoir conscience !»
Recueilli par Alain BOLLERY



