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> Bourgogne Franche comte > BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
24/01/2025 08:45
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Jean-François Kahn une bonne grande gueule qui manque

Celui qui a lancé l’Événement du Jeudi puis Marianne n’avait pas la langue dans sa poche. Il en avait une paire et il l’a si souvent prouvé.
Kahn qui vient de disparaitre était d’abord un journaliste qui aimait écrire, dire, raconter, retranscrire, éclairer, piquer, caresser – parfois – , mais aussi s’indigner. Avec passion et force. Conviction et arguments.
Il n’avait pas attendu Stéphane Hessel pour s’indigner. Non il n’était pas le dernier à s’indigner. Y compris quand sur une radio et dans d’autres médias il martelait avec force que voir les patrons de la grande distribution figurer dans le haut du panier des plus grandes fortunes françaises cela le dérangeait. «Car c’est avec le pognon des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts», s’indignait-il.

Jean-François Kahn était ainsi. Grande gueule et grand cœur. Toujours prêt à dire sa vérité qui était parfois, souvent, la vérité que certains ne voulaient pas entendre. Il avait aussi le sens de la contradiction. Pour faire avancer le débat.
Celles et ceux qui l’ont bien connu savent ainsi que dans ses magazines il avait plusieurs signatures. La sienne. Mais aussi d’autres qu’il avait inventées. Pour porter la contradiction à ce qu’il avait écrit juste à côté. Un exercice dans lequel il excellait.
Jean-François Kahn restera aussi celui qui avait osé lancer deux hebdomadaires. L’Événement du Jeudi, puis Marianne. Librement. Toujours. Avec passion. Toujours. Ce fou d’informations, qui dévorait les journaux et les livres était venu s’installer en Bourgogne.
Et alors qu’Internet était encore balbutiant il avait fait arriver chez lui, en Bourgogne, ce que l’on appelait alors le «fil AFP». Il recevait en permanence toutes les dépêches et donc toutes informations produites par les journalistes de l’AFP en France et dans le monde entier. Il voulait être le premier informé.
Il était venu une fois au Creusot. Pendant la campagne des élections européennes pour lesquelles il avait été candidat. Il avait comme à son habitude fait des étincelles. Et à la fin, évidemment, avant de repartir il était venu échanger avec les quelques journalistes. Longuement. Comme pour leur transmettre sa passion et/ou le très beau flambeau qu’il portait. Depuis quelques années, sa parole manquait sur les ondes. On lui a fait payer, sans doute beaucoup trop fort, des mots malheureux et idiots sur l’affaire DSK. Oui il avait eu tort. Mais était-ce une bonne raison pour lui couper le sifflet ?
Alain BOLLERY


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