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19/09/2022 03:17
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Gilles Platret : «Il ne faut pas donner d’air à ce gouvernement et je souhaite qu’il soit renversé»

Le Maire de Chalon, et Président des Républicains 71, qui dira d’ici une semaine s’il est effectivement candidat à la Présidence des Républicains, se confie dans une longue interview. La première depuis de longs mois. Il affirme ses convictions sur de très nombreux sujets, clame son opposition à Emmanuel Macron, appelle à la clarté de son parti. Il évoque aussi les Européennes, parle de la Présidentielle de 2027, de l'islamisme...
Gilles Platret évoque aussi la demande d’exclusion de Jean-Patrick Courtois des Républicains qui a été demandé par des Mâconnais… Il parle de la Région, de la Présidence de la commission des finances qu’il va laisser… et de Marie-Claude Jarrot.



Dans quel état d’esprit êtes-vous en ce mois de rentrée ?
GILLES PLATRET : «Combatif ! Oui combattif car jamais notre pays n’a été confronté à des défis aussi importants. Il y a un vrai risque que 40 années de laisser-aller nous sautent à la figure… Voir même à la gorge pour nous étouffer cet hiver.
Car oui je pense, et hélas c’est possible, que dans un pays qui est la 6ème puissance du monde, on peut en arrive avoir des coupures électriques cet hiver. Cela lors qu’on avait l’autonomie électrique mise en place par De Gaulle et Pompidou avec notre parc nucléaire. Alors oui, si on arrive à des coupures, on aura montré que nous sommes un pays déclassé !»


Vous êtes réellement inquiet ?
«Oui car on aura montré aux yeux du monde mais aussi aux yeux des Français une situation qui touchera la population la plus fragile, des gens qui soit ont des revenues très aléatoires, soit en étant salariés ont des petits revenus et qui ont un reste à vivre très faible.
À Chalon nous travaillons sur cette notion de reste à vivre. Quand on aborde une aide à quelqu’un qui en a besoin, on a fait une politique volontariste d’aides notamment pour manger, à des gens qui sont justes.. On a calculé leur reste à vivre et c’est beaucoup plus juste. Si on en arrive à une situation où même des salariés n’arrivent plus à s’en sortir et c’est déjà le cas avec l’inflation, on aura compris qu’on a basculé dans la France d’après et elle ne me plait pas. Elle ne me plait pas car c’est une France déclassée, c’est une France qui n’a pas su prendre les décisions, c'est une France où l’idéologie a dictée les décisions politique alors qu’il aurait fallu d’abord défendre les intérêts des gens. Et ce n’est pas tout»…

«On s'enfonce dans un islamisme galopant»


C’est-à-dire ?
«Nous sommes en train de s’enfoncer dans un islamisme qui n’est plus rampant mais galopant. Il est en train de conquérir le coeur, y compris les musulmans modérés qui sont en train de basculer dans l’idée que la République Française est à mal ; et que la loi religieuse doit remplacer la loi de la République. Et ça, moi, je le constate y compris dans la ville, chez des personnes qui dans un premier temps ont pu être modérés.
Moi je trouve cela très beau de vivre sa foi. Je n’ai pas de problème avec quelqu’un qui en Dieu, en Allah…  Ça ne me gêne absolument pas mais à condition qu’il n’en fasse pas derrière un projet politique».

Qu’est-ce qui vous faire dire cela ?
«Aujourd’hui des mouvements sont à l’oeuvre y compris sur les réseaux sociaux avec un effet de contamination. Ce sont les Frères musulmans d’un côté, ce sont les salafistes de l'autre, des imams dont nous essayons d’en capturer un et nous n’arriveront pas à le capturer. C’est notre honte dans le nord de la France. Ils ont corrompu notamment les idées de la jeunesse qui aujourd’hui’ ne se sent plus française mais d’abord missionnée pour rétablir la loi de Allah sur la terre de France.
Ceci est un enjeu colossal et grandissant. Je suis combatif car face à ça je ne me résigne pas. Je ne fais pas partie de ceux, qui pensent que la France est foutue. C'est une expression qui m’est étrangère et je me désole souvent d’entendre des politiques dire « Regarder, on n’aura plus jamais la même France».

Que prônez vous face à cela ?
«Il faut avoir un peu la foi aussi en politique, pas qu’en religion. La France dans son histoire a su trouver, même dans les périodes de déclin, des ressources pour rebondir. Parfois c’est passé par une femme ou en homme providentiel, parfois c’est un effort collectif du peuple qui ramène la France dans les premiers rangs.
Je crois que cela est possible mais à condition que les élus soient courageux. Or le courage est la chose du monde la moins partagée en politique. Cela s’affirme dans les convictions. Ils ont raison ou ils ont tort mais ils n’essayent par de se faire des contorsions pour adopter les positions des autres, pour avoir les places. Ils y vont franco et c’est mon état d’esprit. Oui, je suis combatif».

C’est une des raisons pour lesquelles vous envisagez d’être candidat à la présidence des Républicains ?
«Cette question elle s’est posée naturellement dans la mesure où je vois un risque énorme. Je me suis présenté aux législatives et il m’a manqué 1000 voix pour être qualifié au second tour, le paradoxe est que j’ai fait un meilleur score qu’en 2017 alors que j’étais qualifié au second tour.
Je me suis présenté et il n’y avait aucune ambiguïté : ce n’était pas pour travailler avec Monsieur Macron.
Je crois que les élus républicains qui ont eu la chance d’être élus, ne l’ont pas été pour voter tous les textes de Monsieur Macron et en l’occurrence de Madame Borne»

«60% des députés ont été élus contre Macron»


C’est quoi votre analyse de la situation ?
«Moi je ne parle jamais à l’Assemblée de majorité relative pour Monsieur Macron. Le Président de la République a contre lui 60% de députés aujourd’hui. Ils ont été élus à 60% contre sa politique et ce quel que soit l’étiquette qu’on emploi. Ça peut être le RN, ça peut être LR, ça peut être NUPES. Monsieur Macron n’a donc pas de majorité relative à l’Assemblée Nationale, à mes yeux il a une minorité absolue.
À partir de là on ne doit pas lui servir la soupe. Et si les républicains, par leur vote, parce qu’ils auraient la fierté que quelques amendements auraient été repris par le gouvernement, finissent par voter tous les textes présentés par le gouvernement il se passerait deux choses…»

Lesquelles ?
«Premièrement, ils disparaîtraient car il serait considéré qu’ils font partie de la majorité de Monsieur Macron. Et deuxièmement c’est la conséquence de la première : Ça veut dire que l’alternance ce serait la Nupes d’un coté et le Rassemblement National de l’autre et nous, nous n’existerions plus.
C’est pour cela que l’idée de ma candidature à la présidence de LR a germé. Je suis favorable à une opposition révolue. Ça ne veut pas dire que les Députés LR  manquent de respect. Nous sommes bien éduqué et n’avons pas envie de brailler comme certains à l’assemblée. Mais ça veut dire que concrètement, dans la responsabilité qui est la nôtre dans le débat parlementaire, au moment du vote, nous ne devons pas regarder les petites concessions pour lesquelles a opté le gouvernement, mais ce que les Français nous demandent de faire. Et les français nous ont demandé de nous opposer à cette politique».

«Il faut voter contre ce gouvernement»


Comment souhaitez-vous que cela s’exerce ?
«Je pense qu’il ne faut pas donner d’air à ce gouvernement et je souhaite qu’il soit renversé. Je souhaite qu’il y ait une motion de censure. Comment est-ce qu’on peut accorder encore sa confiance au gouvernement quand il est composé premièrement par monsieur Darmanin qui nous a dit que la scandale du stade de France était la faute des anglais alors que c’était des razzia venu du 93 qui ont rackettés tous les individus qui étaient présents ?
 Comment est-ce qu’on peut faire confiance à ce gouvernement lorsque monsieur Dupont-Morretti nous dit qu’il n’est pas au courant et qu’il demande une enquête sur le fait que dans une prison de France, à Fresnes, on a organisé des jeux Intervilles pour détendre les détenus alors que son cabinet a donné son accord ?
Comment est-ce qu’on peut accorder sa confiance à ce gouvernement quand Madame Borne, Première Ministre, il y a deux ans, nous a expliqué par A + B que 75% de nucléaire dans notre production électrique c’était très mal, qu’il fallait absolument descendre à 50% ce qui va sans doute nous provoquer des coupures d’électricité cet hiver ?
Comment est-ce qu’on peut faire confiance à ce gouvernement lorsque monsieur Le Maire, ministre de l’économie, nous dit tous les 3 mois que l’inflation c’est fini 3 mois plus tard, et qu’il a tort à chaque fois !
Je pense qu’à un moment donné il faut être logique avec soi-même. Si ce gouvernement ment comme j’essaye de la montrer, alors il ne peut pas avoir la confiance des députés et il faut voter contre lui. Donc oui je souhaite très clairement que ce gouvernement soit renversé.
Ça fait peut-être une différence avec certains, c’est la voie que je veux porter dans cette élection chez Les Républicains».

«Je peux amener des idées»


Quand annoncerez vous votre décision de vous présenter ou pas ?
«Avant la fin du mois. Je pense qu’à un moment donné il faut dire les choses.
L’idée est d’avancer ma propre candidature et si cette candidature ne peut pas aboutir je serai présent dans le débat. Je ne peux pas dire exactement comment je pense que je peux amener deux/trois petites idées dans ma famille politique et je pense que ces idées je me les ai suis faites sur le terrain. C’est peut être ma différence avec d’autres candidats. Quand on est élu local on a des idées pratiques. J’adore la philosophie politique mais comme maire j’essaye de trouver des solutions concrètes aux problèmes qui se posent.
Quand j’amène une idée dans le débat politique, comme rétablir la laïcité dans les cantines ; ou surveiller, ce qui se passe dans les quartiers, quand une population autochtone est chassée par une autre, par l’intimidation c’est parce que je l’ai vu sur le terrain.
Donc cela ça mérite d’exister dans le débat. Est ce qu’il faut pour ça se présenter ? Oui si c’est possible. Est-ce qu’il faut rallier quelqu’un qui puisse laisser la place à ses idées c’est une option que je verrai tranquillement mais je n’ai pas de plan prédéfini».

Eric Ciotti parle déjà de la présidentielle de 2027 en disant que le candidat doit être Laurent Wauquiez. Est-ce que c’est trop tôt ou est-ce qu’il faut déjà se mettre en ordre de marche ?
«Il y a deux choses : surtout ne jamais commettre l’erreur que nous avons commise en désignant notre candidat 4 mois seulement avant l’élection présidentielle. On voit bien et on a vu la catastrophe de la candidature de Valérie Pécresse, dont je n’ai pas fait la campagne. Cela après m’être expliqué durant une heure et demie dans son bureau avec elle ! Je suis un des rares sinon le seul qui a pris le temps de lui dire pourquoi elle est allée dans le mur. Très honnêtement je ne pensais pas qu’elle finirait à 4,78% mais elle a eu un problème d’entourage, un problème de thème, un problème de personnalité. Je lui ai dis franchement et hélas c’est ce qui s’est passé».

Désigner Wauquiez maintenant ? «C'est trop tôt»


Et pour 2027 alors ?
«On ne peut pas recommencer à désigner notre candidat 4 mois à l’avance car c’est perdu d’avance. Notre famille politique a des choses à dire. D’abord elle doit se renouveler, on n’a jamais été bon sur le thème de l’environnement alors que André Jarrot, de notre famille, a été ministre de la qualité de la vie. Alors que Chirac a insisté à l’ONU sur le fait que la Terre était en train de brûler et que l’on regardait ailleurs… On vient de voir combien il avait raison.
 À chaque fois on fait plein de choses mais on s’est laissé préempter ce thème par la gauche et notamment par l’extrême gauche. On a des choses à dire sur ce thème donc le logiciel de la droite républicaine a besoin d’être rénové. Il en a besoin sur la question environnemental dont on doit s’en emparer corps et âmes.
Il doit être rénové sur le fait que nous n’avons pas à rougir de ce que nous sommes. Nous sommes de droite. Je respecte infiniment les gens de gauche, pas d’extrême gauche. J’ai du mal avec ces gens qui veulent détruire la France. Mais je reconnais à des militants socialistes ou socio-démocrates sincères un amour de la France que je peux partager. Je ne suis pas sectaire dans mes combats. En revanche quand on a des idées on doit les défendre et je trouve qu’on les a trop souvent mises dans notre poche.
 Dans notre propre famille politique on a accepté que l’après-midi, un même membre de notre famille nous crache dessus sous prétexte de ce que l’on a dit le matin. Je vous donne un exemple : Quand j’ai dénoncé les phénomènes d’épuration ethnique dans certains quartiers de France, immédiatement monsieur Abad m’est tombé dessus  (il était encore Républicain à l’époque), pour me dire que ce que je disais était immorale. Alors que je n’ai jamais eu autant de soutiens en France que sur cette déclaration.
Il faut que nous soyons fiers de nos idées. On peut avoir raison, on peut avoir tort mais c’est les nôtres et on doit les défendre. On ne doit surtout pas les vendre au plus offrant. Je pense qu’il faut d’abord se reconstruire, renouveler notre logiciel, être ferme sur nos positions et après on choisira notre candidat.
Mais il n’y a pas d’urgence à le choisir 4 ans à l’avance. Laissons passer les Européennes de 2024 et après on réunit notre famille politique et on désigne celui ou celle qui nous représentera aux élections présidentielles. Ça veut dire que nous avons encore 2 ans et c’est très bien 2 ans, 4 ans c’est trop !»

Est-ce que les Européennes c’est quelque chose qui vous tente ?
«Elles me tentent non pas forcément comme candidat, mais surtout sur le défis qu’elles vont poser à notre famille politique. Jusqu’à présent c’est un scrutin qu’on a laissé filer. On s’est ramassé à 7 ou 8% la dernière fois car nous avons été dépassé d’un cote par un parti qui a déjà enterré la nation et qui s’appelle « En Marche ». Monsieur Macron pense que la nation française c’est dépassé, c’est de l’histoire ancienne. Il est complètement européen au sens de l’Europe fédérale. Je fiche mon billet que comme il ne pourra pas se présenter en France la prochaine fois, alors il essaiera d’être Président de la commission ou d’avoir une fonction importante en Europe. C’est son rêve, la France n’est pour lui qu’un marche pied. Il n’aime pas la France ni les Français et il l’a déjà montré hélas dans beaucoup d’autres déclarations. Et donc pour lui la nation c’est dépassé.
Et puis il y a un autre parti qui est le Rassemblement National. Il a donné l’impression qu’il est le seul à défendre les intérêts français en Europe. Or nous, nous étions un peu entre les deux, partagé dans notre famille politique entre ceux qui pensent comme moi qu’il faut défendre la nation et ceux qui pensent qu’il faut absolument défendre le fédéralisme européen.
Eh bien  ces élections européennes m’intéressent non-pas pour être candidat mais pour que notre logiciel revienne à la raison. Nous ne sommes pas le parti du fédéralisme.
La droite Gaulliste n’a jamais été le parti du fédéralisme. Elle sait que l’Europe est un horizon nécessaire mais c’est qu’un des horizons de la France. Elle sait par exemple qu’on a besoin de l’Europe pour favoriser la recherche, elle sait que la France a besoin de l’Europe pour affronter les grands défis climatique à l’échelle du continent, elle sait qu’on a besoin de l’Europe pour éviter que nos nations qui se sont fait la guerre pendant des siècles s’entre-tues de nouveaux. A-t-on oublié ce que furent dans les siècles passés les guerres avec l’Angleterre d’abord et avec l’Allemagne ensuite? On ne peut pas imaginer de retourner dans ces errement là»

Européennes ? «Renouveler le logiciel»


C’est quoi votre priorité européenne ?
«Jamais on ne doit accepter les pertes de souveraineté telles qu’on les a acceptées ces dernières années. Voilà je le dis très clairement, nous devons a le logiciel d’une France souveraine et populaire. Comme on voudrait que la France soit. C’est à dire une France qui n’accepte pas tout ce que la commission propose , une France qui pense que son droit voté par ses parlementaire est plus important que certaines directives pondues dans l’obscurité sans débat par la commission européenne. Et donc, c’est cette recherche de la souveraineté française qui m’intéresse dans le débat Europen. En tout cas j’y participerai dans ma famille politique. Ce n’est pas une déclaration de candidature. Mais c’est simplement une déclaration d’envie de renouveler notre logiciel parce qu’aujourd’hui on a besoin d’une Europe qui soit toute à sa place mais rien qu’à sa place et qui arrête de nous étouffer. Je suis un partisan de la nation française. Je pense que l’état nation est le seul moyen de protéger les français.
Or aujourd’hui l’Europe essaye de casser l’Etat et la nation. Donc là elle me trouvera, modestement à ma place, mais pour dire au monde ce que je pense des élections européennes».

Bellamy, Pecresse, c’était des erreurs de casting ?
«C’est compliqué parce que l’expression est très dure. Je ne dirais pas ça car c’est un peu violent.
D’abord Bellamy a apporté un vrai souffle dans sa campagne pour les élections européennes. Ce n’est pas du tout une mise en cause de François Xavier que je connais bien et qui est quelqu’un qui réfléchit beaucoup et qui nous apporte beaucoup. Je pense simplement qu’il a été victime de devoir porter une ligne qui n’était pas claire entre En Marche et le RN. Nous n’avons pas su exister et ce n’est pas tant de sa faute. En revanche, je suis un peu plus sévère, je l’ai déjà dit, avec Valérie Pecresse qui n’a pas été habité par la fonction à laquelle elle aspirait. Elle n’a pas donné le sentiment aux français qu’elle avait la France en elle. Elle a été trop techno, j’ose presque dire qu’elle a été scolaire. Non pas au sens infantile mais trop bonne élève.  
Or ce n’est pas ce que les français attendent, ils attendent une vision pour le pays et elle n’a pas su leur donner. Je pense qu’effectivement elle n’était pas une bonne candidate. Je lui ai reproché aussi les conditions dans lesquelles elle a été désignée. Nous savons par Libération qu’il y a eu de la carte qui ont été faite dans des communautés étrangère au dernier moment , que la région île de France subventionnait par ailleurs. Tout cela a crée de l’ambiguïté sur la sincérité du scrutin».

La présidence de la commission des finances ? «C'est négligeable»


Est-ce que vous serez encore président de la commission des finances à la région fin octobre ?
«J’ai une boussole, c’est de ne pas changer de crémerie en cours de mandat. On ne peut pas être élu sur une étiquette et quand on a l’opportunité, parce qu’on est tenté par ailleurs, en rejoindre une autre. Le groupe qui est le mien n’a pas vocation à accueillir des gens qui ont trahi leur engagement devant les électeurs. Quand on a des gens qui se sont engagés sous une étiquette ou une orientation politique ce n’est pas pour se rallier avec monsieur Macron en cours de mandat régional. Or c’est ce qui s’est passé avec monsieur Gordat, qui n’avait pas d’étiquette quand il s’était présenté l’année dernière, et qui a rallié Horizon de monsieur Édouard Philippe et donc la majorité présidentielle sans d’ailleurs ne rien dire à personne.
Avant même qu’on lui dise ce que l’on en pense il en a tiré lui même les conséquences et a démissionné de notre groupe. On a un cas à traiter qui est le cas d’une autre élue de Saône-et-Loire qui était de « Debout la France » et qui a appelé à voter pour les candidats En Marche dans sa circonscription.
Ce n’est pas possible ça, car ça veut dire qu’on trompe l’électeur. On s’est engagé devant lui pour être élu, on a une place. Et après on tourne le dos à ses engagements et on change de crémerie ? Ça c’est pas possible et en plus ça a été fait en douce.
On doit l’auditionner d’ici la prochaine session plénière».

Vous allez donc laisser la Présidence de la commission des finances…
«De toute façon il y a une règle qui est très claire : La présidence de la commission des finances revient au groupe le plus important dans l’opposition. Nous étions à égalité de membre avec le groupe du RN mais nous avions fait le plus de voix. Donc à partir du moment où nous ne sommes pas le groupe le plus important de l’opposition, qu’on ne compte pas sur moi pour m’incruster à la tête de la commission des finances. Il y a des règles et elles doivent être respectées.
J’estime que c’est une conséquence logique mais c’est peut-être une conséquence néfaste. Surtout, ce qui est plus important que tout c’est que notre groupe reste fidèle face à ses engagements qu’il a pris face à ses lecteurs.
Ceux qui ne le respectent pas n’ont pas leur place dans notre groupe. Si ça doit me faire perdre et ça va me faire perdre la commission des finances c’est vraiment un effet secondaire qui est négligeable par rapport à la clarté des convictions».

«Marie-Guite Dufay a joué la cigale»


Que souhaitez vous voir à la Région ?
«Mon principal souci à la région c’est que faute d’avoir pris les mesures pour réduire les dépenses de fonctionnement à laquelle madame Dufay s’est livrée depuis qu’elle est présidente de la Bourgogne - Franche-Comté, aujourd’hui nous sommes étouffés. L’explosion des dépenses énergétique avec les lycées qui sont pour encore beaucoup très énergivores va nous amener à prendre des décisions déchirante.
Ça fait des années que mon prédécesseur et moi alertons la majorité de gauche en leur disant qu’ils vont dans le mur et qu’ils ne contrôlent pas leur dépenses de fonctionnement. On leur dit de faire très attention à ça et ça fait des années qu’on nous rient au nez.
Or là, la majorité n’ayant plus un radis, elle vient d’augmenter le prix des cantines alors qu’on sait qu’on a des familles modestes qui vont en subir les conséquences. Des gens salariés qui ont un faible revenu mais qui n’ont pas le droit aux aides et qui voient la cantine augmenter c’est la double peine.
Car on n’a pas fait les reformes de fond. Là, la région est en train de courir à sa perte financièrement. Madame Dufay a joué la cigale pendant tout l’été, l’hiver est venu et elle s’est rendue compte que c’est la fourmi qui avait raison.
Sauf que se transformer de cigale en fourmi ça va être très douloureux pour elle, car les mesures n’ont pas été prises. La crise qui s’annonce va être redoutable pour la finance régionale. On augmente les impôts quand il y a un coup dur mais si on avait fait les réformes avant on ne serait pas obligé d’augmenter les impôts. Je note qu’à Chalon nous avons baissé les impôts ces dernières années, nous avons baissé les tarifs communaux car nous avons fait des efforts de gestions. C’est exactement le contraire de la région !»

«Le but ça doit être Chalon. En tout cas c’est le mien»


info-chalon a écrit que ce n’était pas très serein au sein de votre majorité municipale …
«Il y a des choses écrites, des affirmations, mais pas de noms en face…
L’idée générale est que nous avons été éluq sur une feuille de route qui a été approuvée par les chalonnais au premier tour comme en 2014. Nous avons été éluq exclusivement pour accomplir un projet que les chalonnais ont adoptés très majoritairement dès le premier tour. Si il y avait d’autres logiques plus politiciennes qui venaient perturber cette feuille de route, elle n’auraient pas leur place au sein du conseil municipal et il s’agirait dès lors d’y remettre de l’ordre. Six ans c’est long et parfois on oublie le but qui doit être le nôtre. Le but ça doit être Chalon. En tout cas c’est le mien».

Où en sont vos relations avec le président du grand Chalon ?
«Un sujet différent jusqu’à présent en 8 ans :  le test sur le boulevard de la République. J’ai décidé de rouvrir en test la circulation automobile sur ce boulevard qui en partie était consacré aux bus, le président n’était pas de la même optique. Il me reconnait le pouvoir de circulation mais il pense que nous n’aurions pas du faire le test. C’est un sujet de désaccord entre nous mais franchement est-ce qu’un sujet de désaccord sur ce segment de 545 mètres l’emporte ce que nous avons fait ensemble depuis 8 ans ?  Évidemment non. Donc ceux qui spéculent sur une division entre nous se trompent largement. Il y a des sujets stratégique, développement économique, rayonnement de la ville, conforter la ville centre, etc.. sur lesquels évidemment le Grand Chalon et la ville sont en phase et le resteront. Après on peut avoir et heureusement d’ailleurs en 8 ans des sujets de désaccord».

La campagne des législative a vu des gens de votre sensibilité apporter des soutiens à des candidats qui n’étaient pas les vôtres…
«Je pense qu’il faut à un moment, dans cette situation terrible de confusion politique dans laquelle se trouve notre pays, je pense qu’il faut bien se garder de rajouter de la confusion à la confusion. Je pense qu’on ne peut pas comme si de rien n’était soutenir des gens qui ne sont pas de notre formation politique et qui veulent par ailleurs notre mort politique. Je pense que pour des gens de ma famille politique, soutenir des membres de la majorité présidentielle, c’était une erreur. Je respecte parfaitement des choix qui peuvent être fait au deuxième tour mais par contre au premier c’est complètement différent puisqu’on a le choix.

«Ne pas offrir Mâcon à la gauche»


Vous êtes Président des Républicains de Saône-et-Loire. A Mâcon les choses semblent compliquées avec Monsieur Belville qui a quitté la majorité… Ca vous inspire quoi ?
«Le maire, Jean-Patrick Courtois, dont il faut rappeler qu’il est un excellent maire pour Macon et pour qui les mâconnais savent ce qu’ils lui doivent depuis 2001, c’est un vrai modèle de gestion. Il a fait l’objet d’une demande d’exclusion de la part d’un certain nombre de responsables LR Maconnais.
Je ne prendrai pas parti dans ce débat mais je souhaite simplement qu’on arrive à retrouver un semblant d’unité à Mâcon. Car si nous n’y arrivons pas, la prochaine fois ça sera la gauche qui gagnera la ville et ça ne sera un bien pour personne.
L’unité se fait avec tout le monde, elle se fait dans le rassemblement et pas dans l’écrasement. Je sais par ailleurs que Jean-Patrick Courtois a envoyé ses observations au siège national du parti, car il a envie de rester à LR. J’espère simplement que nous arriverons à trouver une solution de rassemblement dans le mâconnais parce qu’on ne peut pas offrir cette ville de Mâcon à la gauche».

Et à Montceau, pour conclure, ça tangue aussi…
«Je pense qu’à un moment donné avoir un maire qui change d’étiquette tous les 18 mois c’est un manque de respect. C’est un respect à avoir face aux électeurs on ne peut pas changer d’étiquette tous les 18 mois, on ne peut pas être LR, sortir de LR, rester libre, retourner à LR et pour finir rejoindre la majorité présidentielle. Ça ne veut rien dire du tout. Chacun sait ce que je reproche à Marie-Cmaude Jarrot. Je ne pense pas à elle du soir au matin. Il se trouve que l’affaire a éclaté au moment de la présidentielle. Elle vit sa vie est c’est très bien ainsi.  Mais je ne peux pas considérer que ses changements d’étiquettes soient sains pour la démocratie. C’est de la confusion à l’état pur et c’est un profond manque de respect pour les électrices et les électeurs».

Recueilli par Alain BOLLERY