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> Bourgogne Franche comte > BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
11/04/2023 03:17
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Frédéric Brochot : «Voir que le loup s’attaque à des bovins charolais de plusieurs centaines de kilos c’est effrayant !»

Vice-président du conseil départemental de Saône-et-Loire, mais aussi éleveur charolais, Frédéric Brochot est en colère contre les défenseurs du loup. «Nos éleveurs ne sont pas là pour nourrir le loup», assène-t-il.
«Aujourd’hui, voir notre département impacté par des attaques du loup sur des bovins, c’est un autre échelon qui est franchi et c’est inquiétant. On avait pu mesurer les conséquences sur les éleveurs ovins. Maintenant voir que le loup s’attaque à des charolais de plusieurs centaines de kilos c’est effrayant !» lâche Frédéric Brochot.
Vice-président du conseil départemental en charge de l’agriculture, il est aussi éleveur charolais à Autun. Et très sensible à ce que tous les éleveurs peuvent ressentir.
«On sort de l’hiver. Pendant des mois nos éleveurs ont été aux petits soins pour leurs bovins, ils ont travaillé dur avec les vêlages. Et là, avec l’arrivée du printemps ils étaient contents de pouvoir les sortir et les mettre dans les pâtures. Et finalement on se rend compte qu’on livre nos bêtes, le fruit de notre travail, au prédateur. Il faut réagir et vite».

Et Frédéric Brochot d’asséner : «Dans le berceau de la race charolais, les éleveurs ne sont pas là pour nourrir la faune sauvage et le loup. Ils travaillent pour nourrir les hommes, notre population. On ne peut pas accepter de livrer ainsi nos bovins aux loups. Aujourd’hui c’est le loup, mais il y a aussi le lynx. Alors je le dis au nom de tous les éleveurs : Notre territoire n’est pas compatible avec les loups. Que ses défenseurs démontrent à quoi sert un loup en Saône et Loire en particulier et dans les zones d’élevage en général ? Quel est l’intérêt pour notre territoire de l’avoir réintroduit dans le pays, de le laisser prospérer.
Ce qui me met en rage, c’est que l’on nous parle de gestion, mais sans être capable de nous dire combien il y a aujourd’hui de loups en France, alors qu’ils arrivent aux portes de villes. Le plan loup n’est pas applicable à notre territoire. On sait qu’il y a des meutes entre le bas de l’Yonne, la Côte-d’Or et la Nièvre. On ne peut pas rester sans rien faire et sans rien dire».
L’élu pose la question : «Faut-il que nos éleveurs travaillent pour nourrir le prédateur, ou pour nourrir nos concitoyens. On n’arrête pas de nous parler du bien-être animal. Mais curieusement ceux qui en parlent le plus ne disent rien quand le loup s’attaque à des moutons ou maintenant à des bovins.
Il est où le bien-être animal de ces animaux sans défense, tout ça parce qu’on a voulu réintroduire le loup, le laisser prospérer. En fait, c’est de la maltraitance autorisée», claque l’élu.
Il s’empresse d’ajouter : «Je salue le fait que le Préfet de Saône-et-Loire a vite réagi en délivrant des autorisations de tirs de défense. En ce sens, il a pris conscience du travail de nos éleveurs, mais aussi des conséquences psychologiques des attaques du loup. Car c’est terrible de retrouver un mouton mort, un bovin mort. Terrible de retrouver nos animaux mutilés et meurtris. Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard !»
Recueilli par 
Alain BOLLERY

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