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> Bourgogne Franche comte > BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
11/05/2023 03:16
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Frédéric Brochot : «Je suis en colère contre la Région qui ne souhaite pas que les départements interviennent seuls sur l’agriculture»

Le torchon brûle entre le Conseil départemental de Saône-et-Loire et le Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté au sujet de l’agriculture et des aides que le département ne peut plus apporter. «Plus de 40 dossiers de récupérateurs d’eau sont actuellement bloqués», dénonce Frédéric Brochot.
Vice-président du conseil départemental de Saône et Loire, en charge de l’agriculture et éleveur charolais à Autun, Frédéric Brochot est en colère car «la Présidente Madame Dufay ne souhaite pas que les départements interviennent seuls sur l’agriculture, comme sur le plan eau, ou sur le volet social. Par exemple elle diminue ses interventions sur les services de remplacement. Sur Agri Solidarité il y a aussi une diminution».
Et Frédéric Brochot d’insister : «Sur le plan eau, c’est-à-dire des aides pour des installations de récupérateurs d’eau, pour la Saône-et-Loire c’est 3 millions d’euros que l’on mobilisait. Ce n’est plus possible sur décision de la Région. Actuellement, j’ai plus de 40 dossiers de récupérateurs d’eau qui sont bloqués. Cela représente 600.000 euros ! Et les agriculteurs concernés attendent. Ils sont dans l’inconnu. Ce n’est pas acceptable».

L’élu poursuit : «Sur le sanitaire, la Région a supprimé complètement l’aide sur les bovins. Sur les végétaux, les syndicats de viticulteurs sont venus nous trouver pour nous dire qu’il y a une suppression des financements, comme pour la recherche de la flavescence dorée, les bois noirs. Et sur la replantation ou le remplacement des ceps de vignes malades, on ne pourra plus intervenir, parce que la région ne veut plus avec une application rigide de la loi…
Ces soutiens c’est aussi pour le bien-être de nos agriculteurs».
Frédéric Brochot précise que pour la contemplation des ceps de vigne, le département avait abondé à hauteur de 116.000 euros. «C’est fini et cela veut dire que les viticulteurs ne replanteront pas les plants malades. Cela va les affaiblir. Cela va défavoriser les petits viticulteurs par rapport aux plus gros. On marche sur la tête».
«Nous notre budget agriculture du département de Saône et Loire, c’est 6 millions d’euros. La Région pour les 8 départements, est à 22,6 millions d’euros. Ce qui à la louche fait un peu moins de 3 millions d’euros par département. Il y a un risque de disparition du monde agricole sans les interventions que l’on pouvait amener».
Alors celui qui est élu et éleveur s’indigne : «Je suis extrêmement en colère et inquiet pour la profession agricole de la Saône et Loire et des autres départements. Mes collègues sont dans la même situation que moi. La Nièvre a passé la convention, elle est signée, mais il y a des parties qui ne conviennent pas. L’Yonne et la Haute Saône, qui sont les deux autres départements qui ont signé, veulent des modifications. Les autres départements, ont refusé en l’état, que Madame Dufay revienne sur la parole de son vice-président, avec lequel on avait pourtant trouvé un accord».
Et d’insister : «Comme je l’ai déjà dit, si la Région veut affaiblir l’agriculture, elle ne peut pas s’y prendre autrement. La Région ne peut pas mener de front une politique écologiste avec la majorité qu’elle a constituée. Et avoir une politique avec des agriculteurs qui sont respectueux de l’environnement. On n’est pas dans une agriculture intensive. La Région ne peut pas chasser deux lièvres à la fois. Je pense que Madame Dufay doit avoir une certaine pression. Il ne faut pas qu’elle fasse payer le monde agricole avec les accords politiques qu’elle a passés. La Saône-et-Loire c’est 6000 exploitations agricoles qui dégagent un peu plus d’un milliard de produit brut. Cela avec des exploitants respectueux. On ne peut pas négliger ce monde là, comme il est négligé aujourd’hui par la Région».
Une sortie de crise est-elle possible ? «On l’a dit à Monsieur Morel, on est prêt à continuer des cofinancements, mais faites des proposions. La Région attend que l’on fasse nos propositions, les examine pour nous dire ce que l’on a à payer. On demande qu’on nous laisse la liberté. Comme par exemple quand on a apporté des aides pour la sécheresse. Je rappelle que c’était 13 millions d’euros, avec des remboursements qui se passent très bien. Aujourd’hui on ne pourrait plus le faire et ce serait terrible. C’est d’ailleurs la région qui aurait dû le faire.
Frédéric Brochot poursuit : «Avec son entêtement, la Région et Madame Dufay bloquent les financements européens FEADER. C’est quand même deux millions d’euros pour la Saône et Loire». Et de pointer le risque pour le «manger local, pour les collèges.
«Madame Dufay refuse que l’on puisse financer, sans co-financement de la Région. Elle n’a pas conscience de l’enjeu qu’elle met sur le monde agricole. Car si on ne peut pas renouveler nos financements, cela peut mettre à mal des exploitations».
Alain BOLLERY