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20/06/2022 03:18
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EDITO : -44 pour Macron, -158 pour Mélenchon... et de l'autre côté +89 pour Le Pen

La majorité absolue pour personne… Le deuxième tour des législatives a d’abord distribué des claques.
C’est forcément une claque que le Président de la République et ses troupes ont pris dimanche avec les résultats du second tour des législatives… Emmanuel Macron espérait la majorité absolue… Il doit se contenter de 245 sièges. A -44 de la sacro-sainte majorité absolue.
Mais il n’est pas le seul à être déçu des résultats. Jean-Luc Mélenchon voulait se faire élire premier Ministre avait-il clamé. Il en est loin. Mais comme il a l’art de savoir tout positiver il a tenté dimanche soir d’expliquer qu’il avait gagné. Il en est loin. Même si avec ses troupes il va avoir les armes pour mettre le bazar. C’est comme dans les maths modernes, avec des moins on peut parfois faire des plus… Il suffit de trouver la bonne formule et Mélenchon est un expert…
Mais alors qui a gagné ? En nombre de sièges, c’est forcément Marine Le Pen qui voit son groupe bondir à 89 députés. C’est assurément une belle victoire. Mais pas suffisante pour jouer les trouble-fête aussi fort que les élus de la NUPES.
Alors qui les vainqueurs ? Ce pourrait être les Républicains, mais pas certains qu’Emmanuel Macron en trouve 44 sur 74 pour s’offrir une majorité absolue. Qui encore ? Il y a 22 députés estampillés divers gauche.. 4 divers centre… 10 régionalistes… Vous avez beau tout additionner on est n’est pas 89.
En fait il va falloir trouver des compromis. Un peu beaucoup comme en Allemagne, ou dans d’autres pays. Sauf que la France n’est pas l’Allemagne et que l’art du compromis ne se décrète pas. Il se cultive. Dans le temps. Pas sur un coin de table.
On a bien entendu quelques ténors de la droite, dimanche soir, commencer à proposer leurs services, comme Jean-François Copé. Et on peut être assuré qu’il y en aura d’autres. Mais pas certain que cela rendra la France facilement gouvernable.
Restera l’arme de la dissolution. Mais Emmanuel Macron sait très bien que ce n’est pas pour tout de suite. Les Français ne le comprendraient pas et ne lui pardonneraient pas.
Faut-il s’attendre à ce que le pays soit paralysé dans son fonctionnement parlementaire ? Pas forcément. Car qui a vraiment intérêt à la paralysie au risque d’en payer le prix peut être plus vite que prévu ? François Mitterrand disait qu’il fallait donner du temps au temps. Avec sa dissolution ratée, Jacques Chirac lui avait finalement donné raison. Toute la question est maintenant de savoir qui sera le véritable maître des horloges… Emmanuel Macron ? Jean-Luc Mélenchon ? Marine Le Pen se gardera bien de tenter de bouger les aiguilles en attendant le scrutin des Européenne de 2024. Le Rassemblement National ira seul. Et du côté de la NUPES ? On sera toujours groupé, ou bien on voudra se compter ? C’est un autre sujet que Jean-Luc Mélenchon ne va pas devoir laisser de côté trop longtemps. Car comme toujours en politique, le temps presse.
Alain BOLLERY