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10/05/2023 03:17
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David Marti : «Oui je suis pour le drapeau européen obligatoire sur les mairies»

Le Maire du Creusot, très attaché à l’idéal européen, est pour l’obligation de mettre le drapeau européen au fronton de toutes les mairies. Il s’en explique dans une interview à creusot-infos et détaille ce qu’il attend de l'Europe, mais aussi du PS pour les prochaines élections européennes.
Êtes vous pour l’obligation d’installer le drapeau européen sur les mairies ?
DAVID MARTI : «Oui je suis favorable sans aucune réserve à cette proposition, car j’ai toujours défendu les fondements de l’union européenne. La question aujourd’hui c’est comment mieux faire l’Europe et comment mieux construire. Je suis conscient qu’il y a beaucoup de travail pour améliorer le système».
 
Pourquoi l’Europe est-elle critiquée ?
«Elle n’est pas su s’adapter en passant de six à vingt-sept pays membres, car elle a conservé le même type de fonctionnement. Mais à vingt-sept, on ne fonctionne pas comme à six. C’est pour cela qu’il y a des blocages quand il n’y a pas d’accord des vingt sept membres. Il faut donc revoir cette règle et permettre des accords».
 
Quelles sont les urgences ?
«Pour moi, il y a déjà une urgence sociale, car les avancées ont été trop faibles, sur de multiples sujets, comme l’égalité, le droit du travail. Des entreprises sont aujourd’hui handicapées par les différences entre les pays et ce n’est pas normal. C’est pour cela qu’il faut remettre en chantier le principe de l’unanimité des pays. Il faut des pays à plusieurs, à partir d’un certain nombre à définir, puissent avancer. Il faut que l’Europe soit au plus proche des réalités des habitants. Et pourtant elle l’est déjà…»
 
C’est-à-dire ?
«Les territoires, comme la Communauté Urbaine Le Creusot - Montceau, sont soutenus avec des fonds européens. C’est le cas au Creusot pour le cœur de ville et ses travaux d’urbanisme, mais aussi pour le site technopolitain, ou encore pour le Boulevard du 8 Mai à Torcy. L’Europe est à nos côtés et on a besoin de l’Europe.
Très clairement, la territorialisation des politiques européennes correspond à une volonté de l'Union Européenne de prendre en compte les réalités et les particularités des territoires dans la mise en œuvre de ses politiques publiques. Cela implique de tenir compte des spécificités de chaque région, ville ou village, de façon à répondre aux besoins et aux attentes des citoyens».
 
Comment cela se traduit-il concrètement pour les citoyens ?
«Cela signifie que les politiques européennes sont élaborées de manière à avoir un impact direct sur le quotidien des citoyens dans leur territoire»
 
Pensez-vous que le Brexit a ouvert les yeux, notamment des Français qui étaient favorables à une sortie de l’Europe ?
«Les britanniques voient bien aujourd’hui les conséquences de leur sortie de l’Europe. La Grande Bretagne souffre d’être sortie de l’Europe. S’il y avait un référendum aujourd’hui, le résultat ne serait plus le même.
D’ailleurs regardez Madame Le Pen, elle ne parle plus de sortir de l’Europe… Les Nationalistes italiens n’ont pas voulu sortir de l’Europe. Mais faisons attention à ce que le Rassmeblement National ne prenne pas le pouvoir».
 
Quelle union de la gauche pour les élections européennes ?
«Je souhaite que le Parti Socialiste se détache de La France Insoumise. Je n’accepterai pas que le PS recommence, pour les Européennes, ce qu’il a fait pour les législatives avec la NUPES. Cela ne serait pas acceptable. J’attends une clarification. Une partie de la direction du PS, avec Olivier Faure à sa tête, n’a pas cette position. Mais une partie des socialistes ne veulent pas d’un accord avec LFI. On n’a pas de points de convergence. Les Verts ont déjà dit non. Si le PS ne faisait pas de même ce serait très grave».
 
Il y a 2 ans, c’était le 9 Mai 2021, vous aviez rassemblé les socialistes au Creusot, autour du 40ème anniversaire de l’élection de François Mitterrand. Que reste-t-il aujourd’hui ?
«Les lignes ont bougé, avec l’année dernière, l’alliance contre nature avec La France Insoumise. Le PS s’est affaibli avec une hémorragie de militants. Je suis resté au PS, mais je désapprouve la ligne d’Olivier Faure. On est loin de ce que François Mitterrand avait imaginé et traduit, notamment pour l’Europe.
C’est pour cela qu’aujourd’hui, avec Bernard Cazeneuve, on travaille pour une gauche de Gouvernement, responsable et proche des citoyens. Je souhaite que ce soit avec le Parti Socialiste qui reste un grand parti avec des implantations locales et des directions dans la villes, les intercommunalités, les départements et les régions. C’est pour cela qu’à la rentrée de septembre, au plus tard, le PS devra clarifier les choses, notamment pour les Européennes».
 
Un dernier mot sur le loup qui a attaqué des bovins aux portes du Creusot…
«Très clairement il faut faire évoluer la réglementation européenne. Il faut qu’elle s’adapte aux territoires, pour que chacun trouve sa place. L’Europe doit être le moteur pour trouver des équilibres. Le loup n’a pas sa place sur notre territoire !»
Recueilli par Alain BOLLERY