Il est plutôt rare qu’un Préfet de Région effectue sa première visite en Saône et Loire, au Creusot. C’est pourtant ce que Paul Mourier, le nouveau Préfet de la Région Bourgogne – Franche-Comté a choisi de faire ce lundi 9 décembre au matin. C’est dire si aujourd’hui Le Creusot est à l’épicentre de la souveraineté énergétique, avec Framatome, son navire amiral, référence mondiale pour ce qui concerne le nucléaire civil.
Et c’est sur le thème à la fois de la relance du nucléaire et de la souveraineté nationale qu’il est venu au Creusot pour se rendre sur le site d’Harfleur de Framatome. Pour deux visites : La première de l’atelier historique de Framatome qui après avoir vu la réalisation des cuves nucléaires, puis des grosses pièces mécaniques, dont les plus grands télescopes du monde pour Hawaï et pour le Chili, puis les plus grands tunneliers du monde, a été racheté par Framatome, après avoir été la propriété du groupe Matière pendant quelques mois.
Seconde visite, celle de l’atelier du Creusot Mécanique, là où Framatome fait briller les viroles, pour équiper les EPR.
 

Premières livraisons pour EDF dans moins de 500 jours

 
Ce sont Sébastien Martoïa, actuel directeur technique de Framatome et Sébastien Guinot, qui pilote l’investissement propre au futur atelier dédié aux internes de cuves, en inox, qui ont guidé la visite de l’atelier historique de Framatome.
Depuis la dernière visite au mois de mars, il est très clair que les investissements se concrétisent, deviennent plus visibles.
L’objectif se rapproche. Si les jours ne sont pas encore comptés, c’est en mois que l’on parle. C’est en effet à l’été 2026 que seront livrées les premiers internes de cuves, pour lesquels Bernard Fontana, le PDG de Framatome, a décidé de ramener la production en France, au Creusot, au nom de la souveraineté nationale.
55 emplois vont être directement crées dans un premier temps. Les plus grosses pièces des internes de cuve, en inox, fabriquées au Creusot, attendront les 100 tonnes sur la balance. Etant entendu qu’un interne de cuve pèse 260 tonnes.
Pour se mettre en ordre de marché, Framatome a déjà passé commande pour 80% de ses investissements a souligné Sébastien Guinot.
D’ici l'été 2026, il va s’en passer des choses. Dès le début de l’année 2025, les futurs salariés employés sur le site des internes de cuve, passeront leur qualification de soudure. Et à l’été 2025, ce sera le début d’un programme maquette, pour qualifier les opérations et les opérateurs.
 

En ordre de marche pour un EPR par an

 
Framatome se met en place pour fabriquer un EPR, tous les ans, pour les besoins de la France. Six sont déjà en commande et une commande supplémentaire de huit est toujours en attente.
«Une fois tous nos investissements terminés, on sera prêt à répondre à la fabrication d’un EPR par an». C’est le sens du projet Forge+ sur le feu de verse. Mais l’investissement ne sera lancé que quand les commandes fermes des huit EPR supplémentaires seront signées… Sans compter les commandes escomptées à l’étranger.
Bref les perspectives sont largement à plus de 20 ou 30 ans sur Le Creusot où 150 millions d’euros d’investissements sont en cours (lire notre précédent article), jusqu’au centre technique (lire notre dernier article).
Paul Mourier s’est rendu ensuite à l’atelier de Creusot Mécanique où Alain Milara lui a présenté les derniers investissements réalisés, à savoir une fraiseuse et une alaiseuse que creusot-infos avait présentées (lire notre article). Le Préfet de Région qui était accompagné d’Yves Séguy, préfet de Saône et Loire, et de Jean-Baptiste Constant, sous préfet d’Autun, s’est ensuite entretenu avec les dirigeants de Framatome, ainsi que David Marti, maire du Creusot et Président de la Communauté Urbaine, à qui il a annoncé sa volonté de revenir, notamment pour visiter la Forge.

Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)

 

Paul Mourier : «Le Creusot est un
site industriel majeur en France !»

«On est sur un site industriel ancestral. On revit sur Le Creusot une activité intense. Je suis impressionné par les savoir faire, et les investissements. A l’invitation du Maire du Creusot je reviendrai. Pour mieux apprécier, appréhender les savoirs faires, technologiques, industriels qui sont mis en œuvre. Le Creusot est un site industriel majeur en France, sur cette filière d’avenir qu’est le nucléaire. L’Etat est au rendez-vous. Il y a un investissement important de l’Etat. L’accompagnement c’est aussi 100 à 200 emplois créés. Il y a l’accompagnement lié à la ville , pour le logement, l’enseignement. Il faut un accompagnement global. L’accompagnement est considérable à la hauteur des enjeux. Une chaine complète est en train de se reconstruire».

A.B.