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Communiqué de l'Union Nationale de l'Apiculture Française :Récoltes de miels 2025 :
Une bonne année sur le plan national mais de très grandes disparités
Plus de 23 000 tonnes produites, + 90% par rapport à 2024
Compte tenu des informations remontées par nos différents réseaux en métropole et outre-mer, l’UNAF estime la récolte nationale de miel 2025 entre 23 000 et 25 000 tonnes, soit presque le double de celle de 2024 et supérieure à celle de 2023 (environ 20 000 tonnes). Cette forte progression s’explique principalement par des conditions météorologiques printanières particulièrement favorables qui ont bénéficié au Nord, à l’Ouest, à l’Est et au Centre de la France. Toutefois, cette embellie masque des disparités régionales importantes : le Sud-Est, en particulier, continue de subir de plein fouet les effets du changement climatique, avec par exemple une récolte de lavande très réduite et des conditions estivales défavorables à la production.
L’hiver 2024/2025 a été particulièrement doux et humide. Les colonies d’abeilles ont repris leur activité, parfois dès la fin janvier, de manière très précoce. Malgré des mortalités toujours trop élevées, la saison s’annonçait sous les meilleurs auspices avec une végétation qui n’avait pas souffert de la sècheresse.
Sur la majeure partie du territoire, tout au long du printemps, les conditions climatiques se sont révélées favorables et ont permis de belles récoltes. En revanche, dans le Sud-Est, l’alternance de jours de pluies, de vent avec de trop rares belles journées ont une nouvelle fois fortement amoindri les récoltes.
En mai, juin et début juillet, au-dessus d’une ligne Bordeaux-Grenoble, les belles journées ont permis de belles récoltes, parfois même excellentes. Elles ont redonné courage à des apiculteurs et apicultrices qui commençaient à perdre espoir.
Dans le Sud-Est, alors que la saison s’annonçait plutôt bonne, quelques jours de canicule ont réduit à néant tout espoir de récolte digne de ce nom.
Dans l’Ouest, le Sud-Ouest, et le Centre, les récoltes de printemps comme le colza qui représente généralement un volume conséquent ont été bonnes. Sur le pourtour méditerranéen, les miellées de romarin, de thym ou de bruyère blanche ou de Garrigues ont été des plus réduites.
Hormis dans le Sud-Ouest, ou elle a été à peine correcte, partout ailleurs, la miellée d’acacia a été très bonne et souvent excellente.
Les récoltes de miel de montagne, de miel polyfloral ou de tilleul, ont été très généreuses dans de nombreux secteurs comme en Bretagne, en Limousin, en Auvergne, dans l’Est ou dans le Nord…
Celle de châtaignier s’est avérée plutôt satisfaisante bien que parfois irrégulière en raison d’orages qui ont lavé les fleurs.
En ce qui concerne le miel de lavande, à l’exception de quelques très rares secteurs privilégiés, la récolte a été catastrophique en Provence où la déception est au rendez-vous. Elle a été bien meilleure dans les nouveaux secteurs de production, dans le centre de la France par exemple.
Les productions de miel de sapin ou de forêt ont été plutôt satisfaisantes alors que celles de bruyère callune ou de bruyère d’été s’avèrent très confidentielles.
De manière générale, la récolte de miel de tournesol est particulièrement médiocre en raison des très grosses chaleurs estivales.
Enfin, dans les zones de luzerne ou de sainfoin, les apiculteurs et apicultrices ont pu effectuer parfois de très belles récoltes.
Pour Christian Pons, apiculteur professionnel et président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française : « Compte tenu des informations qui nous sont communiquées par nos syndicats départementaux et nos différents réseaux en métropole et outremer, nous pouvons raisonnablement estimer que la récolte de miel 2025 en France s’élève entre 23 à 25 000 tonnes. Elle est presque le double de celle de 2024 et supérieure à celle de 2023 que nous avions évalué autour de 20 000 tonnes.
Si sur le plan national, le bilan est satisfaisant, mais n’ignorons pas les fortes disparités observées entre territoires. Année après année, la partie méridionale souffre considérablement du bouleversement climatique. Les apiculteurs sinistrés cette année, notamment les provençaux, doivent pouvoir bénéficier d’aides publiques pour empêcher la faillite d’exploitations apicoles fragilisées. »
Plus que jamais, le bouleversement climatique est un facteur de stress pour les végétaux, les abeilles comme pour les apiculteurs. Il rend les récoltes imprévisibles et de plus en plus capricieuses.
Pour produire des miels, plusieurs paramètres sont indispensables : des ruches populeuses, de belles floraisons, des conditions météo favorables pour le butinage et ne pas subir d’intoxications. Il suffit d’un seul paramètre qui manque pour que les récoltes chutent. Pour tenter d’éviter cela, les apiculteurs et apicultrices effectuent un énorme travail tout au long de l’année et certains doivent transhumer sur des distances de plus en plus longues pour trouver des secteurs de floraisons favorables et espérer récolter du miel. Mais la météo a toujours le dernier mot…
« La France produit cette année près de la moitié de ses besoins pour sa consommation. Les conditionneurs qui importent chaque année plus de 30 000 tonnes de miels à bas prix venus des quatre coins du monde en particulier d’Asie privilégieront-ils les miels de France ? Nous ne pouvons que le souhaiter !
Le miel est un produit noble. Plus que jamais, les consommateurs apprécient avec raison les miels locaux, pour leur qualité et leur diversité. Le 5 février 2026 se déroulera au Palais d’Iéna le Concours des miels de France organisé par l’UNAF et présidé par le chef étoilé Michel Troisgros. Les miels inscrits au Concours sont le reflet de la saison. Plus de 400 miels répartis en plus de vingt-cinq catégories seront dégustés, évalués par des jurys rigoureux. L’excellence des miels de France ! », analyse Henri Clément, porte-parole du syndicat.

