Marc Crépon, philosophe, directeur de recherche au CNRS ainsi que directeur du département de philosophie à l’École Normale Supérieure a choisi le territoire de la Communauté Urbaine Creusot Montceau pour le lancement de son livre « Sept leçons sur la violence ». Ce lancement intervient en amont de la concertation territoriale de France Urbaine sur la sécurité et la prévention qui est programmée au Creusot pour le mois de septembre. Les 26 et 27 septembre très précisément. Deux temps forts étaient prévus pour rencontrer l’auteur ce jeudi 18 avril. Le premier consistait à l’accueil de Marc Crépon, suivi d’une séance de dédicace à la librairie « Les carnets de Phileas » rue Leclerc au Creusot. Séance suivie par une conférence au Petit Théâtre du Château de la Verrerie. Dans son dernier livre, Marc Crépon parle de la violence, de ses formes, de ses effets, de ses racines et de la question de sa légitimité. Et au Petit Théâtre, il a expliqué face à une trentaine de personnes, qu’il s’agissait d’un livre pour aider à comprendre la violence et explorant quelques-unes des voies permettant de s’en dégager comme la bonté, la critique…  : « Cela fait des années que je réfléchis sur le sujet, sur son accessibilité au grand public, afin de répondre au désarroi face à la violence…». Qu’il s’agisse des violences d’État ou opposées à l’État, des violences sociales, mais aussi de violences liées à des phénomènes d’emprise et qui affectent également la sphère privée comme les violences conjugales ou envers les enfants, les dérives sectaires. « La violence blesse, détruit, nous divise…aucune situation dans le monde ne nous met à l’abri de la violence. Il n’y a aucun lieu de vie, aucun espace dont elle soit à priori exclue, aucune relation dont on soit assuré qu’elle échappera à ses mécanismes : l’école, le travail, les cercles de l’amitié, le foyer domestique… Mon point de départ ? Je refuse de manière inconditionnelle toute forme de violence ! » explique Marc Crépon. Et durant deux heures, il a abordé les critères de la violence, la confiance, l’asservissement domestique, la précarité, les conditions de travail… : « Nous sommes inégalement exposés à la violence, qui détruit la confiance. Cela se traduit sur les corps et les esprits, elle réduit l’autre…Pour recréer de la confiance ? Il faut remettre du lien, reconstituer des relations quand elles sont détruites».  Questionné sur de mauvaises conditions de travail, Marc Crépon a parlé d’avancées considérables par rapport aux dernières décennies : «Aujourd’hui le monde syndicale prend bien en compte ce phénomène qui n’est plus invisible…». Le maintien de l’ordre, la désobéissance civile, le contrôle des droits, la démocratie, les réseaux sociaux et même l’intelligence artificielle s’est invitée dans les débats. Ici Marc crépon a été clair : «Je n’ai pas la compétence, je ne mesure pas, mais ce n’est pas un facteur de création de liens…» dira t-il, avant de dire son inquiétude face à la violence visuelle. Quant aux violences d’aujourd’hui : « Elles sont plus visibles qu’avant, nous avons une perception accélérée de la violence, oui on vit dans un contexte particulier…»

J-C.P