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> Saone et Loire > SAONE ET LOIRE
12/04/2024 03:17
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Européennes : Le Creusotin Sébastien Gautheron fer de lance du Parti Communiste en Saône et Loire

Syndicaliste CGT à Industeel, militant du PCF, dirigeant dans le foot féminin… Sébatien Gautheron n’a pas de quoi s’ennuyer au fil des semaines. Mais c’est avec enthousiasme qu’il s’est engagé pour les élections européennes.
Ses amis l’appellent «Babasse». Avec la carrure d’un rugbyman, le verbe haut et la voix qui porte quand il s’adresse aux ouvriers et aux militants, Sébastien Gautheron est l’homme fort de la CGT au Creusot, puisqu’il est le délégué CGT à Industeel. Il milite aussi au Parti Communiste et c'est à ce titre qu'il a été choisi, pour représenter la Saône et Loire, sur la liste du PCF emmenée par Léon Deffontaines qui a été invité à venir en Saône et Loire et pourquoi pas au Creusot, ville où Fabien Roussel était venu, pendant la campagne des Présidentielles.
A moins de deux mois des élections, Sébastien Gautheron se confie dans une interview.


Votre engagement au PCF, il date de quant ?
SEBASTIEN GAUTHERON : «J'ai toujours été proche du PCF, mais sans être engagé. Mon adhésion ça fait quelques années.
C'est la suite logique de mon engagement syndical...
Tout se recoupe, ça c'est clair. On a les mêmes combats, les mêmes luttes. Mais moi ce qui m'a fait adhérer encore plus et m'engager encore plus, c'est tout bête...»

C'est à dire ?
«Il y a un soir, je regardais la télé. On était avant une élection et je me suis dit que Marine Le Pen pourrait être élue Présidente. Donc il y a eu ça. Mais il y a eu la réforme des retraites aussi, parce qu'en tant que syndicaliste, je pense qu'on a fait le boulot. On a mis des millions de personnes dans la rue, même si derrière, on n'a pas gagné. Et pour moi, associer le syndicalisme et le parti, si on veut gagner quelque chose, il faut le faire».

Comment ?
«Il faut se battre ensemble. Oui, oui. En 1981, c'est comme ça qu'on a réussi à gagner des choses. Avoir mobilisé autant de monde contre la réforme des retraites, c'était quand même une forme de victoire.  Quand on voit les sondages, avec le RN aussi haut, oui, c'est inquiétant. Mais je me dis qu'il y a 50% de la population qui n'a pas voté la dernière fois.
On est à peu près à 50% d'absentention, j'ai regardé sur les résultats de 2019. Donc, il faut qu'on aille chercher les gens qui ne votent pas».

C'est le sens de votre engagement politique ?
«Il faut aller voter pour avoir des gens qui te représentent qui représentent tes convictions. Que ce soit chez les paysans, dans l'industrie, dans services publics et autres»

Quels sont vos combats avec le PCF ?
«Un exemple : Il y a des aides publiques aux entreprises. Nous ce qu'on combat, c'est que les aides sont données sans contreparties.
Qu'il y ait des aides publiques, d'accord, mais il faut des contreparties. Et puis des entreprises milliardaires n'ont peut-être pas besoin d'aides publiques.
Peut-être qu'on pourrait les mettre ailleurs, dans la santé, dans les hôpitaux, dans l'éducation. Il y a des entreprises, des milliardaires qui n'ont pas besoin des aides publiqies. Tout le monde le sait. Alors nous au PCF on le dit et on le dénonce».
Aider nos agriculteurs et des choses comme ça, là je veux bien».

Qu'attendez vous de l'Europe ?
«Depuis 2009, on n'a pas le droit de prendre des congés sur quelqu'un qui a un arrêt maladie.... On ne peut pas enlever des congés payés à des gens qui ont un arrêt maladie.
Et ça c'est depuis 2009 en Europe. Eh là, il y a eu une cassation en septembre 2023, qui dit qu'à partir de maintenant, la loi européenne va s'appliquer. et du coup on pourra plus prendre de congés payés au salarié.
Après sur la PAC, la politique agricole commune, on voit bien que les petits paysans je pense pas qu'ils récupèrent beaucoup de la PAC
Donc de l'argent il y en a, mais il faudrait qu'il soit redistribué autrement. Peut-être ne pas le prêter aux riches, ou aux milliardaires.
Oui, que ça aille plus aux petits paysans qu'aux gros céréaliers. Quand tu dis aux paysans qu'il faut qu'ils qui travaillent plus, qui font déjà 70 heures par semaine...»

Qu'est-ce qui vous révolte ?
«Ce qui me révolte le plus aujourd'hui, c'est la taxe sur la Sécurité Sociale. C'est de ne pas pouvoir se soigner, de ne pas pouvoir manger à 5 ans.
Voilà, on attaque la sécurité sociale, du coup les mutuelles augmentent, on ne peut plus se soigner. Déjà, on n'a plus les moyens, on n'a plus les médecins. Et puis, il y en a qui n'arrivent même plus à bouffer, quoi.
Il y a des millions de personnes qui ne peuvent pas se loger, qui ne peuvent pas manger».

Mélenchon appelle au vote utile. Cela vous inspire quoi ?
«Justement, les européennes, ce qui est bien, c'est que c'est proportionnel, à un tour. Là, on a l'occasion, les gens qui viennent voter, de voter pour sa liste qui sera élue.
Et puis notre force aussi, je pense, par rapport à beaucoup de listes, c'est que sur notre liste, on a beaucoup de syndicalistes et du monde ouvrier, du monde paysan, des hôpitaux, des médecins, des urgentistes, pour qu'on présente le peuple, quoi. On représente le peuple et pas les élites. Le quotidien des Français, on est dedans !
La moitié de ma famille est du côté ouvrier, l'autre moitié est paysan. Je connais les deux milieux»

Vous avez aussi un engagement sportif ?
«Oui je suis co-président du club de foot féminin à Blanzy, donc l'associatif, ça me connaît aussi. C'est le partage du vivre ensemble en fin de compte».

Qu'allez vous porter pendant la campagne ?
«Surtout, il faut que les gens viennent voter quoi. Le Parlement Européen, ça sert à quelque chose aussi Et si les gens veulent que leurs idées soient représentées, qu'ils soient défendus, alors déjà il faut aller voter».
Recueilli par Alain BOLLERY