C’est dans une salle Hélène Vailleau bondée que le maire Didier Laubérat a effectué les présentations d’usage. A son grand regret, il a même fallu refuser du monde pour des raisons de sécurité et l’organisation s’en excuse. Mais que l’on se rassure, une seconde présentation aura lieu ultérieurement. Parmi la nombreuse assistance, on pouvait relever la présence du député Rémy Rebeyrotte, de Marie-Claude Barnay, conseillère départementale et présidente de la communauté de communes Grand-Autunois Morvan, de Laorans Draoulec, Directeur Général des services du département de Saône-et-Loire, des élus des communes voisines et des familles des résistants fusillés. Avec des applaudissements pour Albert Lebeau, 102 ans, du réseau Alliance, présent également ce samedi dans la salle.


En 1965, se souvient Roland Galeste, le conseil municipal de Marmagne avait l’habitude de déposer 3 gerbes par an au monument de Visigneux, situé sur la RD 680 entre Le Creusot et Autun, à l’embranchement de la route communale de Visigneux. A une centaine de mètres sur la route de Visigneux, à la lisière du bois, six stèles en mémoire des six fusillés du 28 juin 1944 avaient été érigées à l’emplacement où les corps avaient été retrouvés. En voyant les 6 noms des fusillés gravés dans le granit, Roland Galeste a voulu en savoir un peu plus sur cette période de l’Histoire qui le passionne. Où est la vérité ? questionne-t-il. La présentation très complète qu’il en fera avec des récits de témoins, les comptes-rendus des journaux de cette période, les témoignages parfois poignants des familles, des photos, les procès-verbaux de la police et de la gendarmerie, les registres d’état-civil, les documents des archives départementales a donné un éclat particulier à la conférence.

Dans un premier temps, les noms et l’âge des victimes ont été rappelées, précédant le contexte historique avec ce qu’on pouvait voir et entendre dans la France de 1944, Le Creusot sous l’occupation allemande et la vie courante à Marmagne sous l’occupation. Vient ensuite la sinistre période des représailles allemandes en 1944 en Bourgogne puis l’affaire de Brandon. La résistance s’est organisée avec le réseau Alliance puis avec le maquis de Brandon. Le groupe de résistants de Brandon était alors installé dans la maison du garde. Survient alors l’affaire Noly dont les propos un soir de beuverie ont peut-être éveillé quelques soupçons. L’alerte est donnée au Creusot et un défaut de communication débouche sur l’attaque des Allemands. Les 6 hommes sont capturés et interrogés au château de la Verrerie. Ils devaient être transférés à Autun, mais c’est en chemin que le trajet va s’arrêter à la route de Visigneux. Descendus du camion qui les emmenait, ils sont conduits un peu plus haut en lisière du bois où ils seront exécutés par les Allemands. C’était le 28 juin 1944 et leurs corps seront découverts le lendemain par des gens de Visigneux, alertés la veille par le bruit de la fusillade.
Pour clore cette présentation, Roland Galeste reviendra sur les sépultures et les cérémonies, le transfert des corps au Creusot et le procès des trois principaux accusés. Noly et madame Foire effectueront des peines de prison. Seul Poutot alias Pol, accusé de collaboration avec les services allemands et auteur de dénonciations de résistants sera exécuté.

Joël Servy